Test Blu-ray : Sweet home

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Sweet home

 
Espagne, Pologne : 2015
Titre original : –
Réalisateur : Rafa Martínez
Scénario : Ángel Agudo, Rafa Martínez, Teresa de Rosendo
Acteurs : Ingrid García Jonsson, Bruno Sevilla, Oriol Tarrida Homedes
Éditeur : Wild Side Vidéo
Durée : 1h17
Genre : Horreur
Date de sortie DVD/BR : 27 juillet 2016

 

 

Alicia, une jeune courtière en immobilier, organise un rendez-vous romantique avec son petit ami, Simon, dans un vieil immeuble quasi abandonné. Mais ils ne savent pas que le bailleur de cet immeuble a envoyé un groupe de tueurs afin de se débarrasser de ses derniers locataires. Quand Alicia et Simon les surprennent, les deux amants doivent courir, se cacher et se battre pour réussir à échapper au massacre…

 

 

Le film

[3,5/5]

Sweet home, que notre rédacteur historique Julien Mathon avait découvert l’hiver dernier à l’occasion du Festival de Gérardmer 2016, est une production espagnole sans autre prétention que de vouloir proposer au spectateur un « ride » de train fantôme avec une sorte de patchwork composé d’influences et d’emprunts divers à une flopée d’autres films horrifiques (outre les clins d’yeux et autres hommages appuyés, on remarque rapidement que le film est tourné dans le même décor que [Rec]), dont les ombres relativement bienveillantes planent au-dessus de ce petit home invasion / survival en mode mineur mais parfaitement sympathique.

Issu de la pub et du marketing, Rafa Martínez, le réalisateur de Sweet home, connait bien l’impact que peuvent avoir de belles images sur le spectateur. Esthétiquement très abouti, le film nous propose un enchainement de plans composés de main de maitre (à la photo, Antonio J. García fait vraiment des merveilles), évoquant évidemment Panic room dans sa première partie, mais également les grands maestros italiens du genre à l’occasion de plusieurs plans littéralement sublimes, à tomber par terre en termes de beauté plastique.

Par contre, d’un strict point de vue narratif, Sweet home demeure très académique, voire cousu de fil blanc, du moins jusqu’à son tout dernier acte, plutôt inattendu quant à lui. Tant que l’on reste dans la maison en revanche, cela reste très (trop) classique, avec les sempiternels rebondissements du genre home invasion : ça monte et descend les escaliers, ça crie pas mal, ça passe par des trappes et simili-passages secrets… Bref, Sweet home est une production horrifique parfaitement calibrée pour le marché du DTV : loin d’être une révolution, mais une petite série B du samedi soir correctement torchée et dont l’aspect visuel top niveau et la très courte durée font oublier les redondances et autres écueils habituels du genre !

 

 

Le Blu-ray

[4/5]

Les amateurs de DTV horrifiques connaissent bien Wild Side, éditeur français qui leur propose avec une belle régularité de découvrir de petites séries B la plupart du temps tout à fait fréquentables, voire excellentes. On en profite donc pour leur faire un appel du pied pas trop discret concernant le dernier film de Ti West, The sacrament (2013), toujours inédit chez nous, ainsi que le dernier Rob Zombie, 31 (2016), qu’on désespère de ne voir apparaitre pour le moment sur aucun lineup dans l’hexagone. Deux titres attendus de milliers (millions) de cinéphiles déviants, qui permettraient sans doute à Wild Side de devenir l’éditeur français le plus (encore plus) immensément riche et adoré de tous.

C’est donc sous les couleurs de l’éditeur au chat qui miaule (pas celui qui s’encrasse les poumons) que débarque aujourd’hui Sweet home sur support Blu-ray. Comme d’habitude, Wild Side a assuré avec une image qui dépote à 100% : définition, piqué, niveau de détail, tout est au taquet, on est vraiment en présence d’une très belle galette HD, qui sublime des plans pensés pour prendre une ampleur visuelle impressionnante lors d’une projection en haute définition ; la profondeur de champ est bonne, les couleurs sont saturées à mort (filtres) avec une forte granulation probablement souhaitée par le directeur photo sur les séquences prenant place dans le tunnel, et les noirs sont admirablement gérés, point indispensable car tout le film se déroule de nuit. Côté son, le mixage est proposé en DTS-HD Master Audio 5.1 en VF comme en VO, les deux bandes-son se révélant très enveloppantes et dynamiques, et proposant de fait une immersion parfaitement réussie au cœur de la baraque délabrée qui sert de décor au film.

Malheureusement, et il faut bien le préciser, on notera que le Blu-ray de Sweet home a été encodé en 1080i, accélérant le défilement « cinéma » du film et réduisant sa durée d’1h20 à 1h17. Bien sûr, ce genre de pinaillage ne tracasse que quelques HDphiles très pointus (le commun des mortels s’en tamponne le coquillard, soyons honnêtes), mais ce recours au 1080i s’explique d’un strict point de vue économique : le marché du Blu-ray en France se réduisant comme peau de chagrin, on peut supposer que la logique économique la plus viable pour les éditeurs de l’hexagone est bel et bien de travailler occasionnellement avec un seul master cadencé à 25 images / seconde et servant à la fois pour le DVD et le Blu-ray. Grand défenseur du Blu-ray depuis les débuts du support, Wild Side s’est toujours fait un point d’honneur à proposer au consommateur de belles galettes en 1080p, mais depuis quelques mois, les masters 1080i se succèdent avec régularité : Cold in July, La tête haute, Love, Sinister 2, Vampires en toute intimité, Enragés, Les premiers les derniers… Le marché de la vidéo étant ce qu’il est (d’autant que l’on peut toujours compter sur Wild Side en France pour découvrir régulièrement de nouveaux DTV d’horreur, ce qui est loin d’être évident économiquement parlant, étant donné le nombre ahurissant de téléchargements illégaux tournant malheureusement autour des films de genre), on déplore l’utilisation de masters en 1080i, mais cela serait mentir que d’affirmer que l’on ne la comprend pas.

Côté bonus, l’éditeur nous propose, outre les traditionnelles bandes-annonces, un petit making of d’une dizaine de minutes au cœur duquel le réalisateur Rafa Martínez semble assumer ses emprunts et autres hommages aux classiques du cinéma d’horreur, et met en avant le côté « montagnes russes » de son film, tourné sans prétention et dans le seul but de divertir le public pendant 80 minutes. De ce point de vue, son pari est tenu !

 

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