Test Blu-ray : Separation

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Separation

États-Unis : 2021
Titre original : –
Réalisation : William Brent Bell
Scénario : Nick Amadeus, Josh Braun
Acteurs : Rupert Friend, Brian Cox, Madeline Brewer
Éditeur : Universal Pictures
Durée : 1h47
Genre : Horreur
Date de sortie DVD/BR : 1 décembre 2021

Une petite fille dont les parents ont divorcé trouve du réconfort auprès de son père artiste et de sa mère décédée…

Le film

[3,5/5]

Réalisateur de la sympathique série B Stay alive (2006), puis de l’abominable found footage à succès Devil Inside (2012), William Brent Bell marquerait par la suite surtout les esprits avec The Boy, qui avec ses 74 millions de dollars de recettes, fut une des surprises du box-office international en 2016. Qui dit gros succès dit gros retours sur investissements, et cette garantie de rentabilité lui ouvrirait naturellement les portes des grands studios Hollywoodiens : Warner lui offrit donc l’insigne honneur de réaliser Esther 2, conçu pour être une de ses machines de guerre horrifiques de l’année 2022, en parallèle avec un ou plusieurs films de l’univers Conjuring – on suppose en effet que La Nonne 2, L’Homme tordu ou Annabelle 4 ne devraient pas tarder à débarquer sur les écrans.

Parallèlement à la production d’Esther 2, William Brent Bell a cependant eu le temps de tourner un autre film d’horreur indépendant, intitulé Separation. A cette occasion, le cinéaste retrouve quelques motifs familiers de The Boy et The Boy 2 (les poupées, l’enfant confronté au deuil), mais comme son titre l’indique clairement, l’essentiel des thématiques du film tournent autour du concept de « séparation », qui a ici plusieurs sens puisqu’il fait écho non seulement à la séparation d’un couple mais également à la notion de deuil, la séparation familiale arrivant brutalement à la suite d’un tragique accident qui coûtera la vie à la mère, Maggie (Mamie Gummer). Au cœur du film, on assistera également à une bataille juridique concernant la garde d’un enfant – père dépassé par les événements, Jeff (Rupert Friend) devra ainsi lutter pour ne pas se voir séparé lui aussi de son enfant.

Au centre de l’intrigue de Separation, on trouvera donc la petite Jenny (Violet McGraw), huit ans, qui est l’objet de toutes les attentions – voire même de toutes les convoitises. Prise au piège dans une bataille acharnée concernant sa « garde » suite au divorce de ses parents au début du film, elle se retrouvera par la suite amenée à faire face à un autre danger : le fantôme de sa mère semble bien décidé à réclamer une garde exclusive post-mortem… Du côté du père, ce dernier se révèle incapable de gérer tout à la fois son deuil, la pression liée à son nouveau travail, l’intérêt que lui porte sa baby-sitter Samantha (Madeline Brewer) et les tensions avec son beau-père (Brian Cox).

Au-delà de cette intrigue de drame familial relativement bien ficelée, Separation est par ailleurs bien entendu saupoudré d’horribles visions habilement mises en scène par William Brent Bell. Jouant avec les codes du genre, il parvient par moments à donner une véritable personnalité à certaines scènes attendues, telle que celle mettant en scène un grand type désarticulé (un des motifs visuels les plus incontournables du genre depuis dix ans), qui débarque ici de façon extrêmement prolongée et en pleine lumière. Une façon d’amener un peu d’originalité à des aspects horrifiques désespérément classiques… Si le budget de Separation n’est certes probablement pas celui d’un blockbuster, il est ici utilisé avec intelligence : la photo est très belle et le design des différentes créatures absolument remarquable.

Une autre caractéristique notable de Separation est probablement d’avoir su capter la nature versatile et maléfique de la femme en général. L’abjection féminine y est donc décrite avec une précision d’orfèvre à travers le portrait de deux folles dingos plus vraies que nature, mais on ne vous en révélera pas d’avantage histoire de ne pas vous [Spoiler] le plaisir. On plaisante bien sûr – il y a ainsi de fortes chances pour que certains spectateurs pointent du doigt le côté vaguement misogyne du film. Il est vrai que Separation opère d’étranges choix en termes de représentation. Ainsi, le père, Jeff, a pour défaut d’être trop narcissique et égoïste ; il vit clairement dans le passé, s’avère relativement incompétent en tant que père, et semble de plus entretenir une relation visiblement un peu ambiguë et malsaine avec Samantha. Pour autant, le film l’épargne beaucoup, portant sur lui un regard bienveillant – genre « artiste maudit » – alors même que le personnage de la mère, Maggie, est dépeint comme une véritable harpie, qui d’ailleurs reviendra littéralement sous la forme d’un monstre dans la suite du récit.

Pour autant, malgré cette représentation peu flatteuse des personnages féminins, Separation conserve tout au long de son intrigue un attrait certain, notamment grâce à la maitrise formelle dont fait preuve William Brent Bell, qui permet au film de maintenir l’intérêt du spectateur en éveil jusqu’aux dernières minutes du film.

Le Blu-ray

[4/5]

Separation débarque donc le 1er décembre en France en Blu-ray et DVD, sous les couleurs d’Universal Pictures. La photo du film, très soignée, est parfaitement servie par l’image du Blu-ray, de haute volée. Si le film déclinera le plus souvent une palette de couleurs assez froide, les contrastes s’avèrent très satisfaisants, le film ne lésinant pas sur les éclairages très vifs, notamment rouges (le cauchemar du métro). Le niveau de détail est impressionnant, l’image est toujours parfaitement claire, et aucun défaut d’encodage n’est à déplorer : du très beau travail technique. Côté son, la version originale nous est proposée en DTS-HD Master Audio 5.1, et le mixage travaillera essentiellement à retranscrire les ambiances de façon subtile et efficace ; occasionnellement, on aura également droit à un rendu acoustique très agressif, notamment sur les scènes de flippe ou à la fin du film : la scène arrière se fait alors ressentir avec une sacrée intensité. La version française, qui bénéficie d’un mixage DTS 5.1, jouera tout autant la carte du rendu « atmosphérique », avec une spatialisation riche en petits détails pensée pour plonger le spectateur au cœur de l’ambiance du film ; de la même façon que sur la VO, lors des passages les plus tendus du métrage, les basses déchireront littéralement vos haut-parleurs ! Pas de bonus.

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