Test Blu-ray : Night fare

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Night fare

France : 2016
Titre original : –
Réalisateur : Julien Seri
Scénario : Julien Seri, Pascal Sid, Cyril Ferment
Acteurs : Jonathan Howard, Jonathan Demurger, Fanny Valette
Éditeur : Universal Pictures
Durée : 1h21
Genre : Thriller
Date de sortie cinéma : 13 janvier 2016
Date de sortie DVD/BR : 17 mai 2016

Luc et Chris, son ami anglais, montent dans un taxi pour rentrer chez eux après une soirée parisienne bien arrosée. Arrivés à destination, ils s’enfuient sans payer la course. Ils sont tombés sur le mauvais chauffeur… Le taxi va se mettre en chasse toute la nuit. Mais, est-ce vraiment l’argent qu’il veut ?

Le film

[3,5/5]

S’il n’a bénéficié que de trop peu de salles l’exploitant en France pour parvenir à réunir 10.000 spectateurs, le projet Night fare aura fait parler de lui, et c’est bien là le principal. Réalisé par Julien Séri (on se souvient de son très réussi Scorpion porté par Clovis Cornillac en 2007) de façon entièrement indépendante, c’est à dire en dehors des grands studios, le film a coûté moins d’un million d’euros, dont 50.000 ont été réunis via le site de crowdfunding Ulule. Il s’agit d’un « film de genre » dont l’esthétique générale rappelle les slasher des années 80.

Excellente série B « artisanale », Night fare commence donc comme un slasher, très énergique et formellement très soigné. Si les acteurs ne sont pas tous convaincants à 100%, l’ambiance est oppressante et le rythme trépidant de l’ensemble assure au spectateur de ne jamais décrocher, d’autant que les quelques passages d’action envoient vraiment le bois. Au final, le film de Séri est porté par l’énergie et le charisme non pas de ses deux acteurs principaux, mais bel et bien de son chauffeur de taxi, mastodonte répondant au nom de Jess Liaudin, récemment aperçu dans l’excellent Antigang de Benjamin Rocher. Mais au bout d’une heure environ, le film opère un virage à 180 degrés…

Fasciné par les arts martiaux et surtout la philosophie qu’ils véhiculent (dont le b.a.-ba des valeurs, apporté en Occident par la parole de Bruce Lee, a toujours trouvé un écho assez fort de par le monde), Julien Séri ne peut néanmoins s’empêcher dans sa dernière bobine de proposer un « twist » qui [ATTENTION SPOILERS] impose d’avantage de grandeur d’âme à celui que l’on pensait, depuis le début du film, être un « simple » maniaque homicide. D’aucuns pourront forcément être déçus par ce revirement inattendu de l’intrigue, qui nous est introduit par une séquence animée certes parfaitement maitrisée, mais tombant un peu comme un cheveu sur la soupe. [FIN DES SPOILERS] Cela dit, Night fare réussit parfaitement son pari, si celui-ci était de produire un film de genre efficace en France, qui n’apparaît pas comme un sous-produit américain. Ce qui, quelques mois après Antigang et Enragés, prouvera à ceux qui en douteraient encore que les français en ont encore dans le falzar, et que Luc Besson et EuropaCorp ne sont plus forcément les derniers dépositaires du savoir faire hexagonal dans le domaine du cinéma de divertissement.

Le Blu-ray

[5/5]

Le Blu-ray édité par Universal Pictures permettra aux retardataires (avec moins de 40 salles en France, le film ne pouvait de toutes façons pas être découvert par tous ceux qui auraient voulu le voir, à moins parfois de se fader 200 kilomètres pour trouver un cinéma le projetant) de découvrir Night fare dans des conditions optimales. Le piqué est précis, les couleurs sont chaudes et naturelles, les noirs d’une belle densité et les très nombreuses scènes sombres ne montrent aucun signe de faiblesse côté encodage ou définition. En deux mots comme en cent, il s’agit d’un encodage haute définition dont l’éditeur n’a aucunement à rougir : un travail parfaitement exécuté. Côté son, la version française (largement dialoguée en anglais) est proposée dans un mixage DTS-HD Master Audio 5.1 impérial, riche d’effets d’ambiance surround omniprésents qui créeront une immersion totale et irréprochable pour le spectateur, en plus de montrer remarquablement efficace dans les moments de bravoure.

Du côté des suppléments, outre un commentaire audio enthousiaste de Julien Séri, on trouvera un making of qui revient sur les origines inédites du projet, et ce en quoi il est tout à fait unique dans le paysage cinématographique français. Ce compte-rendu de tournage sera accompagné d’un second module intitulé « Les origines expliquées », qui revient sur le « twist » de la fin du film et la façon dont celui-ci a été imaginé puis conçu à l’écran. Pour terminer, on trouvera également les noms de tous les contributeurs Ulule, une poignée de bandes-annonces, et un sujet sur l’avant-première du film au Max Linder, réalisé par Arthur Cauras (une des forces vives des productions Forge) et donnant notamment la parole à Mathieu Kassovitz. On notera également la présence d’un petit bonus caché aux images très fun, telles que celle que vous trouverez ci-dessous.

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