Test Blu-ray : Mortal Kombat

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Mortal Kombat

États-Unis, Australie : 2021
Titre original : –
Réalisation : Simon McQuoid
Scénario : Greg Russo, David Callaham
Acteurs : Lewis Tan, Jessica McNamee, Tadanobu Asano
Éditeur : Warner Bros.
Durée : 1h50
Genre : Fantastique, Action
Date de sortie DVD/BR : 21 juillet 2021

Lorsque les plus grands champions de la Terre sont appelés à combattre les ennemis de l’Autre Monde, ils doivent découvrir leurs véritables pouvoirs pour sauver notre planète de l’annihilation totale….

Le film

[3,5/5]

Choose your fighter

Pour ceux qui n’auraient pas été ados dans les années 90, Mortal Kombat est une série de jeux vidéo de combat créée en 1992 par Ed Boon et John Tobias, dans le but assumé de concurrencer la franchise Street Fighter. La série de jeux se différenciera de son modèle par le recours à des graphismes réalistes et surtout à une violence brutale et sanglante, dont la marque de fabrique est la Fatalité (« Finish him ! »), séquence sanglante et grand-guignolesque marquant la fin des combats. Depuis presque trente ans donc, chaque nouvelle occurrence vidéoludique de Mortal Kombat alimente la polémique à cause de ses outrances gore et de sa violence extrême, et se voit également régulièrement censuré afin de pouvoir être exploité dans tel ou tel pays. Pour autant, la popularité de la franchise ne s’est jamais réellement démentie, et a jusqu’ici donné le jour à une quinzaine de jeux vidéo, ainsi qu’à de nombreuses adaptations, sous la forme de dessins animés, de films, de séries, de novélisations ou encore de comics.

Un peu plus de vingt ans après les premières tentatives afin de porter l’univers du jeu vidéo sur grand écran (Mortal Kombat de Paul W.S. Anderson en 1995 et Mortal Kombat – Destruction finale de John R. Leonetti en 1997), les exécutifs de chez Warner Bros. se sont à nouveau penchés sur le monde ridiculement violent et outrancier de la saga vidéoludique. Vendu à grands renforts de bandes-annonces alléchantes depuis plusieurs mois, le nouveau Mortal Kombat a finalement débarqué sur les écrans américains, simultanément dans les salles et sur le service de SVOD HBO Max le 23 avril. En France, le film ne passerait pas par les salles de cinéma, mais atterrirait directement en VOD début mai, puis en vidéo le 21 juillet.

Get over here !

La première constatation que l’on fait à la découverte de Mortal Kombat concerne son ambition démesurée. Bien décidés à relancer la franchise de la façon la plus spectaculaire qui soit, la production a offert à Simon McQuoid et son équipe un budget confortable (55 millions de dollars), nécessaire afin de proposer au spectateur un univers visuel solide. Le film a également été conçu dans l’optique de recevoir une classification « R » (Restricted, soit interdit aux moins de 17 ans), afin de conserver l’esprit extrêmement violent – et l’attrait principal – du jeu vidéo. Pour autant, et malgré toutes ces bonnes intentions affichées, le sentiment qui dominera l’esprit du spectateur / fan du jeu quand le générique final arrivera est une (relative) déception.

On n’y peut rien, on voulait aimer, on surkiffe l’univers décérébré de la franchise MK, mais le fait est que Mortal Kombat reste un film sur lequel on basait sans doute trop d’espoirs, et qui de fait s’avérera immanquablement « déceptif », pour utiliser un néologisme à la mode. On reconnaît les qualités du film, et loin de nous l’idée de les passer ici sous silence, ou de rester aveugle à ce qu’a voulu faire l’équipe créative en charge du bouzin. Les raisons sont autres : Mortal Kombat se base en effet sur un univers qui développe un « potentiel » absolument dingue, vraiment chanmé, le truc de fou. On en veut pour preuve le film d’animation produit par Warner sorti en vidéo l’année dernière et intitulé Mortal Kombat Legends – Scorpion’s revenge. Une véritable tuerie, la barbarie ultime et outrancière, une violence en mode « Mhhhhh – Charal ». On en attendait l’équivalent « live », on se retrouve seulement avec un sympathique actioner, nous proposant certes quelques dérives méchamment gore, mais pas la boucherie attendue.

Finish him !

Le tout est donc d’essayer de mettre de côté ces attentes de gamin priapique, et d’envisager Mortal Kombat comme le premier volet d’une franchise plus large et ambitieuse, conçue pour s’étaler sur au moins trois films. Le scénario de Greg Russo et Dave Callaham vise d’ailleurs clairement à « préparer » la franchise, en utilisant ce premier film pour poser les bases de l’univers, les personnages, les lieux, ou encore le concept du tournoi en lui-même, dont tout le monde se fout un peu, d’autant qu’il n’aura pas lieu durant ce film-là, mais devrait logiquement se poser en « apothéose » à l’occasion du troisième film, qui clôturera la (première) trilogie.

Au centre du film, les scénaristes de Mortal Kombat décident de coller un personnage « inédit », Cole Young (Lewis Tan), combattant de MMA raté, qui se trouve être un descendant de Scorpion, un des personnages mythiques de la franchise. C’est par son intermédiaire que le public sera amené à découvrir une histoire typique du « Mythe du Héros » de Campbell, avec orphelin, taches de naissance en forme de dragon et prophétie à la clé. Il s’agit d’une très classique odyssée qui est mise ici en place, et l’on suppose que l’identité du père réel de Cole sera révélée dans le deuxième opus, ce dernier tuant le père de substitution (Raiden), ce qui posera les bases d’une vengeance parricide à venir pendant le tournoi qui prendra place dans le troisième épisode.

Flawless victory

Un des points forts les plus manifestes de Mortal Kombat réside dans la science du rythme dont fait preuve le réalisateur Simon McQuoid : le récit ne s’arrête littéralement jamais, et ce même si le film s’octroie quelques pauses pour assurer, information après information, la construction de la mythologie de la franchise. Pour les spectateurs qui ne connaissent Mortal Kombat qu’à travers quelques parties jouées dans les années 90, l’ambition affichée par le récit pourra s’avérer déroutante, mais dans l’ensemble, les choses sont amenées de façon assez intéressante, même quand on verse dans le fantastique le plus mystique (la révélation des arcanas). Grâce à un budget conséquent, McQuoid bénéficie par ailleurs d’effets spéciaux assez époustouflants, et d’une photo magnifique signée de l’australien Germain McMicking.

Le cinéaste a également le sens du cadre, ce qui donnera à son Mortal Kombat une ampleur assez inédite, et les combats, occasionnellement assez violents et tournée dans une ambiance assez cartoonesque, sont au moins en partie à la hauteur des attentes : les fameuses « fatalités » sont de la partie, et le film nous offre quelques passages bien gore, avec un corps coupé en deux dans le sens de la longueur, une tête explosée à main nues ou une petite éviscération sauvage pas piquée des hannetons. Le personnage de Sub-Zero s’impose par ailleurs comme le plus charismatique et le plus fascinant d’entre tous.

Au final, Mortal Kombat n’est donc certes pas la réussite créative époustouflante que l’on était en droit d’attendre. Cependant, on se rend compte au fil du déroulement du récit qu’il s’agit surtout ici pour Simon McQuoid  de poser les bases d’un univers qui devrait se « lâcher » au fur et à mesure que les films s’enchaineront. Et étant donné les différentes sous-intrigues que le film s’échine à mettre en place, la première suite de ce Mortal Kombat pourrait déjà nous réserver quelques agréables surprises…

Le Blu-ray

[4,5/5]

C’est naturellement sous les couleurs de Warner Bros. que Mortal Kombat pointe aujourd’hui le bout de son nez en Haute-Définition. Et comme d’habitude avec les Blu-ray édités par Warner, le rendu a été tout particulièrement soigné, aussi bien du côté du son que de l’image. Visuellement, cette édition nous propose une véritable claque visuelle, avec une présentation particulièrement nette et précise du film, avec des couleurs qui pètent et des contrastes nickel. Le transfert 1080p de Mortal Kombat est en effet bluffant de précision, avec un piqué et un niveau de détail assez époustouflant ; les couleurs sont éclatantes et naturelles, préservant pleinement l’esprit du film. Qu’il s’agisse des plans d’ensemble ou de détail, tout est parfait. Contrastes et niveaux de noirs sont également impressionnants de profondeur, et le transfert semble exempt de toute trace de bruit, fourmillements, banding ou tout autre écueil numérique. Un sans-faute donc. Côté son, la version originale est proposée en Dolby Atmos, dans un mixage doté d’un core Dolby TrueHD 7.1. L’ampleur et le dynamisme sont au rendez-vous, le film n’étant d’ailleurs aucunement avare en passages explosifs, ces deux mixages proposent une spatialisation littéralement renversante, époustouflante, qui ravira sans aucun doute les grands enfants venus assister à la succession folle de bastons proposée par le film. La version française est quant à elle proposée dans un mixage Dolby Digital 5.1 de nature plus modeste, mais qui fait tout de même le taf côté grand spectacle : l’ensemble est parfaitement enveloppant, dynamique et vraiment punchy, avec des effets multidirectionnels fréquents et efficaces.

Dans la section suppléments, Warner Bros. nous propose un ensemble de featurettes assez typiques des bonus qu’ils proposent sur à peu près toutes leurs productions, soit un mix de sujets ludiques et informatifs, qui manquent néanmoins toujours un peu de profondeur. On commencera les réjouissances avec une petite série de scènes coupées (4 minutes), proposées dans leur jus, c’est-à-dire avec des effets spéciaux non finalisés. La plus intéressante est sans doute la « version longue » du cauchemar de Cole, plus sombre et angoissante que celle vue dans le film. Les autres ne sont pas inintéressantes, mais n’apportent rien de plus à l’intrigue. On continuera ensuite avec un intéressant making of (21 minutes), qui nous donnera à voir énormément d’images issues des différents jeux Mortal Kombat sortis depuis 1992. Le scénariste, le réalisateur et les acteurs y évoquent leurs souvenirs tournant autour des différents jeux ; on y évoquera également l’univers développé au travers des différents jeux successifs, leur évolution, ainsi que celle des costumes et des personnages. Les auteurs du film s’efforceront de situer leur effort par rapport à cette évolution. Du scénario aux effets-spéciaux, de nombreux détails de la production sont évoqués. Intéressant.

Le reste des suppléments est un peu plus anecdotique : on reviendra longuement sur les personnages du film (17 minutes), avec les acteurs qui évoqueront chacun leur tour le combattant qu’ils incarnent à l’écran. La chorégraphie des combats (9 minutes) sera également survolée, de même que le mélange entre arts martiaux traditionnels et reproduction des attaques tirées du jeu vidéo. Comme d’habitude avec ce genre de sujet, on reviendra sur l’entrainement intensif des acteurs, avec des propos des chorégraphes et des cascadeurs qui loueront leur investissement dans l’aventure. Plus intéressant, on trouvera également un petit sujet consacré aux easters eggs de Mortal Kombat (4 minutes), le plus discret et le plus amusant d’entre eux étant un tag en arrière-plan reproduisant la combinaison de touches à exécuter sur la manette pour effectuer le « coup spécial » visible à l’écran. Les autres sont plus évidents (l’éventail de Kitana, l’affiche de Johnny Cage…). Enfin, le réalisateur reviendra sur la conception d’une scène (12 minutes), s’attardant longuement sur l’énergie qu’il a voulu amener aux scènes de combat.

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