Test Blu-ray : L’or noir de l’Oklahoma

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L’or noir de l’Oklahoma

États-Unis : 1973
Titre original : Oklahoma crude
Réalisation : Stanley Kramer
Scénario : Marc Norman
Acteurs : George C. Scott, Faye Dunaway, John Mills
Éditeur : BQHL Éditions
Durée : 1h53
Genre : Drame, Western
Date de sortie cinéma : 18 octobre 1973
Date de sortie DVD/BR : 24 septembre 2020

1913, au cœur des États-Unis. La ruée vers l’or faisant désormais partie de l’histoire, les Américains ne s’affrontent plus pour des pépites, mais pour un liquide visqueux issu du sous-sol : le pétrole. Tandis que, voraces, les grandes compagnies font main basse sur les plus petites, Lena Doyle défend âprement son puits, les armes à la main. Bientôt rejointe par ce père qu’elle a si longtemps rejeté, ainsi que par Mason, un aventurier, elle continue de tenir tête à Hellman, exécuteur des coups tordus de la puissante Pan Oklahoma…

Le film

[3,5/5]

En comparaison avec certains de ses contemporains, George C. Scott est toujours resté, de notre côté de l’Atlantique, un acteur assez peu (re)connu, dont la carrière est trop souvent résumée à l’Oscar remporté en 1970 pour sa prestation dans Patton. Sa riche filmographie pourtant ne se limite pas à un seul grand film. Outre l’incontournable Docteur Folamour en 1964, il semble en effet impossible d’oublier des films tels que L’île des adieux (Franklin J. Schaffner, 1976), Hardcore (Paul Schrader, 1979) ou même le très perturbant Exorciste III (William Peter Blatty, 1990). Littéralement au summum de son talent au début des années 70, il enchainerait également coup sur coup deux chefs d’œuvre aux côtés du réalisateur Richard Fleischer : il s’agit bien sûr des Complices de la dernière chance en 1971, qui sera suivi par Les flics ne dorment pas la nuit l’année suivante.

Entre ces films qui seraient amenés, avec le temps, à devenir de véritables monuments dans leurs genres respectifs, George C. Scott a néanmoins également tourné une large poignée de films sympathiques, pleins de qualités, mais un peu plus mineurs d’un strict point de vue « historique ». L’or noir de l’Oklahoma, réalisé en 1973 par Stanley Kramer, fait partie de ceux-ci.

Prenant place au début du siècle dans les collines de l’Oklahoma, le film de Stanley Kramer a l’apparence d’un western, l’odeur d’un western, mais il ne s’agit pas, à proprement parler du moins, d’un véritable western. L’or noir de l’Oklahoma s’impose d’avantage comme une fable, souvent amusante, ayant pour thème central la notion de pouvoir et les différents rapports de force qu’elle implique, qu’il s’agisse des relations opposant les riches et les pauvres au lendemain de la Grande Dépression, ou tout simplement des relations hommes / femmes.

De fait, plus que dans le déroulement de l’intrigue en lui-même, c’est surtout dans les différents face-à-face qu’il met en scène que L’or noir de l’Oklahoma trouvera son originalité : dans celui, à la fois tendre et musclé, qui oppose Faye Dunaway à George C. Scott, mais aussi dans celui qui oppose Scott à l’odieux personnage incarné par Jack Palance. Malgré les quelques digressions humoristiques que s’offre régulièrement le film, les trois acteurs (auxquels on pourrait également ajouter l’excellent John Mills) conservent dans leur jeu un sérieux et une gravité qui permet au film de maintenir une tension dramatique forte malgré un rythme assez lent.

Certains passages s’imposent néanmoins comme quasi-anthologiques, tels que ce premier dialogue entre Faye Dunaway et George C. Scott, dans lequel la misanthrope affirme vouloir appartenir à un « troisième sexe », qui lui permettrait, à l’aide de ses deux organes (masculin / féminin), de se « baiser elle-même ». Son visage fermé, sa détermination, ainsi que la réaction outrée mais digne du personnage de Scott est tout simplement excellente.

Le Blu-ray

[4/5]

Jusqu’ici totalement inédit en France en DVD et Blu-ray, L’or noir de l’Oklahoma débarque donc aujourd’hui sur ces deux formats, et sous les couleurs de BQHL Éditions. Côté Blu-ray, en dépit d’une présentation technique minimale (le menu ne propose que le choix des langues), côté master, le rendu Haute-Définition est tout à fait solide et satisfaisant : le grain cinéma a été préservé avec soin, le piqué est d’une belle précision, la définition est sans accroc, les couleurs en envoient plein les mirettes des spectateurs et les noirs s’avèrent aussi denses que profonds. Du très beau travail ! Côté son, le film est proposé en VF d’origine et VO dans des mixages LPCM-Audio 2.0 mono d’origine parfaitement propres et stables. En deux mots comme en cent, ce Blu-ray de L’or noir de l’Oklahoma fait le boulot technique sans le moindre problème : on tire notre chapeau à l’éditeur. Pas de suppléments.

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