Test Blu-ray : La Course à la mort de l’An 2050

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La course à la mort de l’An 2050

États-Unis : 2017
Titre original : Death race 2050
Réalisateur : G.J. Echternkamp
Scénario : G.J. Echternkamp, Matt Yamashita
Acteurs : Manu Bennett, Malcolm McDowell, Marci Miller
Éditeur : Universal Pictures
Durée : 1h30
Genre : Comédie, Action, Science-fiction
Date de sortie DVD/BR : 1 février 2017

Dans un futur proche, l’Amérique est contrôlée par un conglomérat d’entreprises tout-puissant. L’évènement majeur de l’année est une course de voitures où tous les coups sont permis ! Le champion en titre est un demi-homme, à la fois humain et machine répondant au nom de Frankenstein. Mais ce qu’il ne sait pas, c’est que cette fois son co-pilote est un espion rebelle qui souhaite renverser le pouvoir…

Le film

[4,5/5]

La course à la mort de l’An 2000, réalisé en 1975 par Paul Bartel, était la réponse en mode Hara-Kiri -entendez par là bête et méchante- au dessin animé Hanna Barbera Wacky races (Les fous du volant, 1968). Evoluant dans le monde très codé du « film de bagnoles », genre très en vogue à l’époque, La course à la mort de l’An 2000 était une comédie trash et cartoonesque, haute en couleurs, qui développait un ton anar, branque et frondeur, plein d’humour noir et de mauvais esprit… Erotisme soft, inspiration cartoon et portée politique agressive étaient véritablement les maîtres mots du film de Bartel, produit dans le giron de Roger Corman.

Si unique fut-il, l’esprit brindezingue / fait de bric et de broc de La course à la mort de l’An 2000 fut  par la suite abandonné par toutes les suites et autres remakes qu’il a engendré : Cannonball (1976), Death Race (2008), Death Race 2 (2010) et Death Race – Inferno (2013) prenaient d’avantage la direction de divertissements solides, certes teintés d’action brutale et réjouissante, mais abandonnaient clairement l’humour décomplexé, potache et insolent du film original.

Il aura donc fallu plus de 40 ans pour que Roger Corman se décide à produire un film retrouvant ce ton comique trash, libertaire et déjanté. Confié à un certain G.J. Echternkamp, La course à la mort de l’An 2050 est donc la première « vraie » suite du film de Bartel, prenant la forme d’un énième remake / reboot / on ne sait plus trop et on s’en fout. Provocateur et souvent hilarant, le film nous offre donc une nouvelle course à la mort à travers des Etats-Unis post-Trump, ravagés et en roue libre. Réjouissant du début à la fin, La course à la mort de l’An 2050 tire à boulets rouges sur l’obsession du public pour la TV et les médias, sur la course à la popularité mais également sur la politique : tout le monde en prend pour son grade au cœur d’une comédie complètement barrée.

Même si le résultat à l’image peut donner l’impression d’un film à moitié terminé (ce qui explique probablement sa note assez lamentable de 3,7/10 sur le site IMDb), Corman et Echternkamp savent que ce dénuement et ce côté fauché étaient nécessaires afin de retrouver l’esprit frondeur et système D des productions des années 70, misant tout sur l’énergie et l’imagination. Alors oui, La course à la mort de l’An 2050 est un film pour le moins foutraque (et déviant !), mais tout cela est non seulement volontaire mais également et surtout parfaitement assumé. Une sacrée bonne surprise !

Le Blu-ray

[4,5/5]

Détenteur des droits de la franchise depuis le remake de 2008, Universal Pictures nous propose donc aujourd’hui de découvrir La course à la mort de l’An 2050 sur support Blu-ray : le master est de toute beauté, les couleurs sont superbes, les contrastes denses, les noirs d’une belle profondeur. La définition est irréprochable et le piqué souvent très précis, malgré quelques petites baisses de régime par ci par là. Coté enceintes, comme toujours chez l’éditeur, seule la version originale est encodée en DTS-HD Master Audio 5.1, dans un mixage littéralement tonitruant, boosté de façon très exagérée et cartoonesque. Les scènes de courses sont naturellement riches en basses, en gros surrounds et effets multi-directionnels à gogo. La version française né démérite pas, même si elle s’avère uniquement mixée en DTS 5.1 ; très spectaculaire et immersive, elle plonge littéralement le spectateur au cœur de ce monde bourrin de chez bourrin.

Dans la section suppléments, on trouvera tout d’abord une sélection de scènes coupées, dont la particularité est d’être non finalisées, probablement en raison de budget très serré. Une curiosité nous donnant l’impression d’assister à un intéressant « work in progress ». On poursuivra avec un making of et quelques featurettes d’usage sur le design du film et des voitures, au court desquels tout le monde semble très satisfait, mais ayant le mérite de donner la parole à Roger Corman.

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