Test Blu-ray : Hercule

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Hercule


États-Unis : 2014
Titre original : Hercules
Réalisateur : Brett Ratner
Scénario : Ryan J. Condal, Evan Spiliotopoulos
Acteurs : Dwayne Johnson, Ian McShane, John Hurt, Rufus Sewell, Ingrid Bolsø Berdal
Éditeur : Paramount Pictures
Durée : 1h41
Genre : Action, Aventures
Date de sortie cinéma : 27 août 2014
Date de sortie DVD/BR : 14 janvier 2015

 

 

Mi-homme mi-légende, Hercule prend la tête d’un groupe de mercenaires pour mettre un terme à la sanglante guerre civile qui sévit au royaume de Thrace et replacer le roi légitime sur le trône. Âme tourmentée depuis la naissance, Hercule a la force d’un dieu mais ressent aussi les peines et les souffrances d’un mortel. Sa puissance légendaire sera mise à l’épreuve par des forces obscures…

 

 

Le film

[3,5/5]

A l’origine d’Hercule, il y a le graphic novel Hercules : The Thracian wars de Steve Moore et Admira Wijaya, paru chez Radical Comics en 2008* (et disponible en France chez Milady Comics depuis 2010 sous le titre Hercule : Les Guerres thraces). Comme de nombreux autres personnages de fiction, Hercule a plusieurs vies : films, dessins animés, jeux vidéos, comics… Et comme le sage l’a dit, « toute adaptation est une trahison » : le film de Brett Ratner n’est donc pas vraiment fidèle au comic book de Steve Moore, qui lui même prenait des libertés avec le récit mythologique. En l’état, l’esprit « bande dessinée » de cet Hercule version cinéma est d’avantage à chercher du côté des bandes dessinées Conan éditées par Aredit / Artima dans les années 80 : Hercule est un mercenaire au grand cœur, entouré d’un groupe d’amis fidèles ayant chacun leur spécialité (l’archère, le sage, le fou de guerre, le bonimenteur, etc). Les douze travaux ainsi que les nombreux autres exploits d’Hercule ne font office que de background interchangeable et presque transparent, mais qu’à cela ne tienne : l’idée est de suivre un groupe de personnages orientés « heroic fantasy » dans un récit d’aventures, qu’on l’entreprenne aux côtés de Kalidor, Hercule, Solomon Kane ou Thorgal n’a finalement que peu d’importance.

Et c’est sûr que d’un point de vue strictement spectaculaire, les aventures menées par Hercule et sa bande sont tout ce qu’il y a de sympathique. Le rythme est bon, les effets spéciaux époustouflants, la plupart des gags fonctionne et Dwayne « The Rock » Johnson prouve une nouvelle fois son charisme et son statut d’héritier de Schwarzenegger dans un rôle à la fois badass et familial. Les personnages accompagnant Hercule ont tous leur petit moment de gloire, mais on retiendra tout particulièrement les deux acteurs norvégiens que Ratner et son équipe ont réussi à convaincre de venir grossir les rangs de la « famille » d’Hercule. Vu dans Headhunters, Aksel Hennie compose un personnage de « fou de guerre » vraiment impressionnant. Mais c’est surtout Ingrid Bolsø Berdal, révélée par la trilogie Cold prey et Dagmar – L’âme des vikings, qui s’impose comme une digne descendante de Grace Jones, Brigitte Nielsen et Lucy Lawless, et ferait une Red Sonja de haute volée. Bref, cet Hercule bien mené et survitaminé comme une BD pour ados vous permettra, le temps d’un film peut-être, de vous réconcilier avec Brett Ratner.

 

 

Le Blu-ray

[4/5]

Le Blu-ray édité par Paramount s’avère le parfait exemple de l’excellence du support HD. Le transfert est sublime, préservant le grain « cinéma » tout en offrant un piqué, des textures et des couleurs d’une richesse impressionnante. Même sur les plans larges et/ou nocturnes, c’est impeccable, irréprochable, avec des noirs profonds et une profondeur de champ exceptionnelle. Côté son, c’est le feu d’artifice avec une version originale encodée en DTS-HD Master Audio 7.1 : à l’image du personnage d’Hercule, elle en envoie plein la gueule et fait littéralement trembler les murs pendant les scènes d’action. En comparaison, la version française, simplement proposée en Dolby Digital 5.1, fait un peu office de parent pauvre : même si le mixage est très soigné, il ne peut rivaliser avec la puissance et la précision de la VO. C’est vraiment dommage pour les amateurs de versions françaises – et on sait qu’ils sont nombreux, surtout sur ce genre de films.

Du côté des bonus, Paramount nous offre d’abord un commentaire audio du réalisateur uniquement sur la « version cinéma », plus courte de trois minutes que la version « longue ». Ensuite, un ensemble de featurettes fait le tour des différents éléments de la production de façon complète, un poil trop promotionnelle, mais parfois assez drôles grâce à certaines plaisanteries de « The Rock ». On a d’abord droit à un présentation du film par Ratner et Dwayne Johnson, qui y expose ses motivations (« je rêvais de mettre un pagne »). Un retour sur les mercenaires du film donne la parole à tous les camarades d’Hercule, l’un après l’autre. Un sujet sur les armes revient sur chaque réplique en caoutchouc, tandis que le module consacré à la bataille de Besses revient, comme son nom l’indique, sur le « moment de bravoure » du film, et la façon dont les décorateurs et accessoiristes ont carrément construit un village entier en dur avant de commencer le tournage. Enfin, on reviendra sur les effets spéciaux du film, notamment sur la création du lion et des loups qui s’en prennent à Hercule. Parmi la sélection de scènes coupées, on notera que quelques-unes sont déjà intégrées à la « version longue » du film. Cela dit, il nous reste encore une dizaine de minutes à découvrir, essentiellement consacrées aux relations qu’entretient Hercule avec ses camarades mercenaires. Très intéressant.

* Pour la petite histoire, Steve Moore se serait fait entuber au moment de l’établissement de son contrat chez Radical Comics, de telle façon qu’il n’a pas pu toucher le moindre centime de droits d’auteurs sur l’adaptation cinématographique de son bébé au moment de sa mise en chantier. Moore était de toute façon très insatisfait des modifications apportées à son histoire (basée sur une documentation historique et mythologique poussée), dans laquelle il évoquait notamment Hylas, amant d’Hercule, naturellement absent du film. Le décès inattendu de l’auteur et le regain de popularité qu’il a provoqué ont permis à la production du film de surfer sur son nom, mais beaucoup de personnalités du petit monde du comic book, représentés par le génial Alan Moore, avaient appelé à boycotter le film à sa sortie l’année dernière.

 

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