Detective Knight – Redemption
États-Unis : 2022
Titre original : –
Réalisation : Edward Drake
Scénario : Edward Drake, Corey Large
Acteurs : Bruce Willis, Paul Johansson, Beau Mirchoff
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 1h38
Genre : Thriller, Policier, Action
Date de sortie DVD/BR : 16 février 2023
En garde à vue à New York, Knight se retrouve au milieu d’une évasion menée par un fanatique aux méthodes brutales dont les disciples, déguisés en Père Noël, terrorisent la ville. Son badge lui sera rendu en échange de l’élimination des terroristes. Tel un chevalier des temps modernes, Knight distribue la miséricorde aux justes, et une justice impitoyable à tous les autres…
Le film
[3,5/5]
Avant de raccrocher les gants et de prendre sa retraite, tournant le dos au métier d’acteur après plusieurs décennies de bons et loyaux services, Bruce Willis a pris le temps de tourner une petite douzaine de films destinés au marché de la vidéo. Parmi ceux-ci, on notera une nouvelle trilogie, consacrée à l’inspecteur James Edward Knight, dont le deuxième épisode, Detective Knight : Redemption, fait suite à Detective Knight : Rogue, que l’on a découvert il y a quelques semaines et qui, contre toute attente, nous avait plutôt fait l’impression d’un solide petit actioner des familles, loin d’être honteux, et qui donnait de plus à Bruce Willis un rôle trouble assez inhabituel et enthousiasmant.
Alors on vous prévient d’entrée de jeu : ne cherchez pas d’autre critique un tant soit peu positive de Detective Knight : Redemption sur le Net, vous n’en trouverez aucune. Le film d’Edward Drake est en effet clairement l’ambulance sur laquelle tous les critiques s’amusent à tirer depuis quelques semaines, quelle que soit leur nationalité d’origine. Il semble ainsi être de bon ton de souligner – à grands renforts de mots d’esprit aussi affligeants qu’auto-satisfaits – l’inanité du projet autant que la décadence du cinéma de Bruce Willis, et la note du film sur IMDb (4/10) est clairement à l’image de ce désastreux consensus critique. Sauf que…
Sauf que, hé bien, Detective Knight : Redemption est bien loin de mériter de tels tombereaux de mépris. On irait même plus loin en affirmant sans honte que dès le début du film, on notera de la part d’Edward Drake une maitrise de la composition de plan dont semblent incapables énormément de cinéastes œuvrant dans le domaine de l’action depuis une vingtaine d’années. Ainsi, l’un des premiers plans du film, qui montre l’enseigne lumineuse d’un bar à strip-tease sur lequel se reflète le visage d’un braqueur déguisé en père Noël, s’avère une entrée en matière absolument remarquable, et le place d’entrée de jeu quelques coudées au-dessus du « tout venant » en matière de DTV d’action.
Detective Knight : Redemption affiche par ailleurs une image un peu « rough », avec un grain sans doute artificiel mais qui apporte à l’image un aspect brut de décoffrage qui colle particulièrement bien à son ambiance et à son gang de méchants pères Noël anti-capitalistes. Ainsi, sans crier au génie non plus, on ne pourra que saluer avec déférence le travail d’Edward Drake, et les progrès qu’il a pu faire derrière une caméra ces dernières années. Pour le reste, bien sûr, ce deuxième épisode de la saga du Detective Knight reste sur des rails relativement classiques, en réintroduisant rapidement les deux personnages centraux du premier film, Casey (Beau Mirchoff) et Knight (Bruce Willis), et en les forçant à travailler ensemble au cœur d’une intrigue ne se déroulant plus à Halloween mais durant les fêtes de Noël.
Le look et l’attitude des méchants du film est également pour beaucoup dans l’impact général de l’entreprise, et dans la peau de l’impitoyable bad guy de service, Paul Johansson nous livre une prestation assez réjouissante. Intrigue de Noël oblige, Detective Knight : Redemption fonctionne également en partie grâce aux petites références faites dans le scénario d’Edward Drake et Corey Large à Piège de cristal, ainsi qu’à d’autres petits classiques de la carrière de Bruce Willis. Les auteurs du film s’efforcent également de tenter de remettre en avant la personnalité de l’acteur, de lui offrir quelques punchlines amusantes et de faire de son personnage l’un des plus badass de sa filmographie, mais sa caractérisation est trop routinière et verse souvent dans des clichés qui ne collent plus forcément avec l’état de forme de l’acteur.
Pour autant, l’ensemble demeure plutôt plaisant à regarder, les scènes d’action et les (nombreux) gunfights qui émaillent Detective Knight : Redemption sont assez bien torchés, la photo est très bonne, et la courte durée du film lui permet d’aller à l’essentiel sans provoquer l’ennui, même si bien sûr il manque toujours un je-ne-sais-quoi au film pour dépasser son statut de simple série B du samedi soir. On est curieux néanmoins de voir ce que donnera le troisième opus : on espère qu’il s’agira du plus grand film d’action jamais réalisé. Réponse le mois prochain avec Detective Knight : Independence !
Le Blu-ray
[4/5]
Un mois après la sortie du premier opus, le Blu-ray de Detective Knight : Redemption édité par Metropolitan Vidéo fait une nouvelle fois honneur à la supériorité du support Haute Définition. Le transfert 1080p du film est en effet bluffant de précision, avec un piqué et un niveau de détail assez époustouflant ; les couleurs sont naturelles, les noirs d’une profondeur absolue, tout est réuni pour apprécier à sa juste valeur cette petite série B. Qu’il s’agisse des plans d’ensemble ou de détail, tout est parfait : un sans-faute donc. Côté bande sonore, VF et VO nous sont proposées dans des mixages DTS-HD Master Audio 5.1 de haute volée et naturellement très riches en basses. Les deux mixages rivalisent d’effets d’ambiance, les dialogues sont par ailleurs toujours clairs ; on privilégiera la version originale, plus convaincante pour de simples raisons artistiques, même si on a parfois l’impression que Bruce Willis a été doublé sur certaines lignes de dialogue.
Côté suppléments, en plus de la traditionnelle sélection de bandes-annonces de films avec Bruce Willis, on trouvera une courte featurette (4 minutes) revenant sur le tournage du film à Vancouver ainsi que sur la photo de Laffrey Witbrod.
