Test Blu-ray : Coffy, la panthère noire de Harlem

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Coffy, la panthère noire de Harlem

 
États-Unis : 1973
Titre original : Coffy
Réalisation : Jack Hill
Scénario : Jack Hill
Acteurs : Pam Grier, Booker Bradshaw, Robert DoQui
Éditeur : BQHL Éditions
Durée : 1h29
Genre : Action, Thriller, Blaxploitation
Date de sortie cinéma : 14 décembre 1973
Date de sortie DVD/BR : 9 septembre 2019

 

Pam Grier est Coffy, infirmière le jour et justicière la nuit. Lorsqu’elle découvre qu’un dealer a entraîné sa jeune sœur dans l’univers impitoyable de la drogue, elle met non seulement fin à la misérable existence du criminel mais prend également la ferme résolution de suivre sa trace afin de remonter la filière. La soif de vengeance de Coffy n’aura alors plus de cesse, mais elle va se rendre compte que les apparences sont parfois trompeuses…

 


 

Le film

[4/5]

S’il n’est ni le premier ni le meilleur film de Blaxploitation ayant vu le jour dans les années 70, Coffy, la panthère noire de Harlem s’impose en revanche comme l’un de ses représentants les plus célèbres. Néanmoins, les raisons du succès du film auprès du public, malgré les années qui nous séparent de sa sortie, sont nombreuses. Déjà, il faut noter que le personnage-titre, la redoutable Coffy, est interprétée par Pam Grier, véritable icône du genre, et chouchou des fanboys depuis 1997 puisqu’elle fut également l’héroïne de Jackie Brown, le troisième film de Quentin Tarantino. Sorti juste avant l’explosion du format DVD, le film de Tarantino a probablement largement contribué à remettre en lumière la Blaxploitation en France, que les jeunes cinéphiles d’alors ont découvert par le biais de Pam Grier, et de Coffy, la panthère noire de Harlem naturellement.

Car le film de Jack Hill est aussi attachant qu’il est simple et sans prétention : contrairement à d’autres films de l’époque, Coffy, la panthère noire de Harlem ne développe pas à proprement parler de message politique très engagé. Même si on note tout de même la présence dans l’intrigue d’un politicien véreux, le film ne fait pas dans la dénonciation sociale, mais navigue au contraire dans le plus pur cinéma d’exploitation, avec des blancs forcément corrompus, tous présentés de façon négative, au cœur d’une intrigue orientée « action » mêlant prostitution, drogue, sexe et meurtres : tous les stéréotypes sont de la partie, ce qui au final colle parfaitement bien avec le ton doucement provocateur du film. Ainsi, Jack Hill développe pendant un peu plus d’une heure vingt une intrigue simpliste à base de vengeance faisant de Pam Grier une espèce d’ange exterminateur bien décidé à débarrasser Harlem de tous ses dealers, de ses pimps et de ses mafieux à la petite semaine.

Bref, vous l’aurez compris : dans Coffy, la panthère noire de Harlem, Pam Grier est la sexy funky soul sister qui séduit les hommes, les attire dans ses filets grâce à son décolleté ravageur et à ses œillades langoureuses… mais qui finit toujours par défourailler et/ou les mettre minables au son d’une bande originale assez légendaire signée Roy Ayers. Solide technicien habitué aux petits budgets, Jack Hill fait dans l’efficacité avant tout, et le film se déroule toujours, plus de 45 ans après sa sortie, sans le moindre temps mort. Du côté des acteurs, on notera aux côtés de Pam Grier la présence, dans le rôle d’un homme de main sadique, de l’extraordinaire Sid Haig, qui nous a malheureusement quitté ce 21 septembre 2019. Les amoureux de son jeu halluciné seront probablement heureux d’apprendre qu’ils pourront le revoir une dernière fois cet hiver dans Three from Hell de Rob Zombie, suite de House of 1000 corpses (2003) et de The devil’s rejects (2005).

 

 

Le Blu-ray

[4/5]

C’est sous les couleurs de BQHL Éditions qu’a débarqué, début septembre, le Blu-ray de Coffy, la panthère noire de Harlem. Et aussi bien côté image que côté son, le master proposé par l’éditeur est de très bonne tenue ; le film est proposé au format 1.85:1 respecté et encodé en 1080p. La restauration a fait place nette des outrages du temps, même si de réguliers points blancs subsistent – on admettra cependant qu’ils contribuent à la patine « grindhouse » du film. Globalement, le Blu-ray édité par BQHL nous permet de découvrir Coffy dans un master précis et stable, respectant la granulation d’origine tout en proposant un piqué et un niveau de détails tout à fait appréciable. Les séquences nocturnes ou en basse lumière marquent occasionnellement de légères baisses de définition, mais cela est probablement en partie imputable aux conditions de tournage (le film a été tourné en 18 jours). L’ensemble est donc tout à fait recommandable ! Côté son, VF et VO sont proposées en Dolby Digital 2.0 et mono d’origine. L’ensemble est relativement clair et sans souffle, se concentrant principalement sur la restitution des dialogues. On privilégiera néanmoins la version originale, plus convaincante, ne serait-ce que pour des raisons artistiques.

 

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