Test Blu-ray : Cézanne et moi

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Cézanne et moi

 
France : 2016
Titre original : –
Réalisateur : Danièle Thompson
Scénario : Danièle Thompson
Acteurs : Guillaume Canet, Guillaume Gallienne, Alice Pol
Éditeur : Pathé
Durée : 1h57
Genre : Drame, Biographie
Date de sortie cinéma : 21 septembre 2016
Date de sortie DVD/BR : 25 janvier 2017

 

 

Ils s’aimaient comme on aime à treize ans : révoltes, curiosité, espoirs, doutes, filles, rêves de gloires, ils partageaient tout. Paul est riche. Émile est pauvre. Ils quittent Aix, « montent » à Paris, hantent les mêmes lieux, dorment avec les mêmes femmes, crachent sur les bourgeois, se baignent nus, crèvent de faim puis mangent trop, boivent de l’absinthe… Aujourd’hui Paul est peintre. Emile est écrivain. La gloire est passée sans regarder Paul. Émile lui a tout : la renommée, l’argent une femme parfaite que Paul a aimé avant lui. Ils se jugent, s’admirent, s’affrontent. Ils se perdent, se retrouvent, comme un couple qui n’arrive pas à cesser de s’aimer…

 

 

Le film

[3,5/5]

L’ambition de Cézanne & moi est de retracer à l’écran l’amitié qui a lié, durant une grande partie de leur vie, le peintre Paul Cézanne et l’écrivain Émile Zola. Cette amitié, on ne la connaît que dans ses grandes lignes (115 lettres ont été réunies dans Lettres croisées (1858-1887) chez Gallimard), et c’est Danièle Thompson qui se charge de remplir les blancs et autres pointillés, imaginant, extrapolant une rupture entre les deux hommes s’orchestrant autour de la publication de L’œuvre de Zola (1886). Cette thèse a en effet été soutenue dés 1937 par John Rewald, le premier éditeur de la correspondance de Zola, mais a largement été remise en question en 2013 avec la découverte d’une nouvelle lettre, postérieure à celle de la « rupture ».

Qu’à cela ne tienne : Cézanne & moi est avant tout l’occasion de se plonger dans une reconstitution en costumes des grandes heures du rayonnement de la culture française – On avait déjà eu des films sur Molière, sur Rimbaud et Verlaine, sur Victor Hugo, sur Van Gogh, sur Camille Claudel et Rodin, et voilà donc un sur Cézanne et Zola Un sujet noble s’il en est, qui ne fait pas peur à Danièle Thompson, qui s’était déjà frottée à ce genre de reconstitution de grande ampleur en écrivant le scénario de La reine Margot en 1994.

Cézanne & moi met en scène les deux Guillaume préférés du public français : Guillaume Canet et Guillaume Gallienne, aux côtés desquels on retrouvera Alice Pol (Supercondriaque, Raid dingue), Déborah François ou encore Freya Mavor (La dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil). Malgré les 570.000 entrées en France réalisées par le film et les efforts de Danièle Thompson afin de livrer un produit marketé afin de correspondre en tous points (sujet, acteurs, costumes) à ceux qui remportaient des brouettes de César il y a vingt ans, Cézanne & moi n’a cependant pas obtenu une seule nomination pour les César 2017.

Pourtant, au final, Cézanne & moi s’avère un produit sympathique, certes ronronnant, mais finalement assez agréable, d’autant que son rythme est bien tenu, et que la photo de Jean-Marie Dreujou nous propose quelques plans tout à fait esthétiques, flattant plutôt l’œil (belles compositions de cadres, etc). Le seul défaut majeur du film en réalité est son titre, grotesque et ridicule, sonnant comme une traduction de titre de comédie US moderne type « mumblecore », faussement branchée.

 

 

Le Blu-ray

[4/5]

C’est Pathé qui se charge aujourd’hui d’éditer Cézanne et moi sur galette Blu-ray. L’image, si elle paraît un poil douce au premier abord, propose tout de même quelques beaux moments de définition, affichant par exemple un joli piqué sur les plans rapprochés. Les couleurs ne manquent pas de pêche, les contrastes sont soignés et l’ensemble s’impose comme une belle réussite, très agréable à l’œil. Côté son, le film est proposé en version française et mixé en DTS-HD Master Audio 5.1. La spatialisation est discrète mais efficace, notamment lors des scènes extérieures.

Du côté des suppléments, on trouvera une dizaine de scènes coupées et/ou alternatives (souvent quelque peu redondantes avec d’autres éléments du récit), agrémentées d’un intéressant making of d’environ trente minutes, donnant à voir Danièle Thompson et ses acteurs au travail. Le montage alterne les interventions des deux Guillaume l’un après l’autre, provoquant un véritable choc des cultures : si Guillaume Gallienne évoque sa longue préparation pour entrer dans la peau de Cézanne, en prenant un coach « peinture » et en travaillant pour la première fois de sa vie un accent provençal, Guillaume Canet quant à lui parle surtout de sa recherche de la « bonne barbe », une grosse barbe l’aidant, selon lui, à mieux cerner le personnage de Zola.

 

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