Test Blu-ray : Breaking in

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Breaking in

 
États-Unis, Japon : 2018
Titre original : –
Réalisation : James McTeigue
Scénario : Ryan Engle, Jaime Primak Sullivan
Acteurs : Gabrielle Union, Billy Burke, Richard Cabral
Éditeur : Universal Pictures
Durée : 1h28
Genre : Policier, Thriller
Date de sortie cinéma : 29 août 2018
Date de sortie DVD/BR : 6 février 2019

 

Une femme va se battre pour sauver ses deux enfants retenus en otage dans une maison impénétrable. Rien ni personne ne pourra empêcher cette mère déterminée de venir à bout de sa mission…

 


 

Le film

[3,5/5]

Il y a fort à parier qu’en réalisant Piège de cristal en 1988, John McTiernan ne se doutait pas que son œuvre se révélerait aussi « séminale » dans l’inconscient collectif. En effet, dans les quinze années qui ont suivi le chef d’œuvre de McT, les pseudo-remakes et autres semi-plagiats ont commencé à inonder les écrans : aux côtés de la suite officielle (58 minutes pour vivre) se sont imposées des démarcations d’avantage bâtardes, souvent réalisées par des pointures de la série B : Andrew Davis (Piège en haute mer), Peter Hyams (Mort subite), Albert Pyun (Blast) ont -parmi d’autres- mis en scène un homme seul déjouant les plans de hordes de terroristes sur-armés. Au rayon des spécialistes de l’action, Wesley Snipes a également eu son Passager 57, et Dolph Lundgren son État d’urgence.

Plus de trente ans après les déboires de Bruce Willis au Nakatomi Plaza, les temps ont changé, mais la recette Die Hard fonctionne toujours, comme le prouve ce très efficace Breaking in, réalisé par James McTeigue, révélé en 2006 avec V pour Vendetta. En lieu et place du building high-tech du film de McTiernan, on trouvera ici une villa érigée en véritable forteresse ultra-sécurisée, et dans le rôle du John McClane de service, on trouvera Shaun Russell, incarnée par Gabrielle Union, actrice de 46 ans quasi-inconnue en France, mais ayant sa petite renommée de l’autre côté de l’Atlantique. Signe des temps, c’est donc une femme, et qui plus est noire, qui endossera pendant une heure et demi la défroque du dur à cuire que personne n’attendait, mais qui s’avère bien déterminé à se débarrasser des truands qui menacent sa famille.

Pas la peine de vous attendre à ce que Breaking in révolutionne le genre ; n’espérez même pas la moindre surprise au cœur de ce récit ultra balisé aux rebondissements téléphonés, et mettant bout à bout une série de clichés tellement énormes qu’ils pourraient presque faire basculer le film dans la parodie involontaire (ce plan final !). Chaque retournement de situation sera de plus largement éventé par la mise en scène de McTeigue, tout simplement parce que le cinéaste utilise une grammaire cinématographique très classique et appuyée (pour ne pas dire surlignée), qui lui a d’ailleurs été reprochée dès son premier film. Cela dit, les amateurs du genre et du cinéma d’action en général y trouveront leur compte : ne boudons donc pas non plus notre plaisir ! D’autant que McTeigue n’est pas manchot quand il s’agit de filmer l’action : le film compte en effet quelques élégants mouvements de caméra, et une ou deux séquences vraiment sympathiques dans leur genre. En deux mots, Breaking in fait le taf, et le plaisir ressenti par le spectateur devant les exploits de cette maman badass sera finalement bien réel. De plus, le rythme est trépidant, la caractérisation des différents protagonistes brève et efficace, et l’ensemble dénote d’une solidité redoutable, si bien qu’il sera littéralement impossible de s’ennuyer devant cette variation de Die Hard sur le mode « home invasion ».

Comme ne l’indiqueront pas forcément les 386 entrées enregistrées par le film en France durant l’été 2018 (une seule salle le projetait dans tout l’hexagone), Breaking in a littéralement cassé la baraque aux États-Unis, en récoltant 47 millions de dollars de recettes pour un budget de 6. Une belle performance, qui nous laisse penser qu’une suite aux aventures de Shaun Russell pourrait voir le jour rapidement. Reste à voir si Gabrielle Union se sent prête à remettre le couvert pour botter le cul aux méchants !

 

 

Le Blu-ray

[4,5/5]

Malgré ses défauts, le cinéma de James McTeigue prend tout son essor en Haute-Définition : les qualités formelles de ses films, ses efforts en matière de mise en scène, son habile sens du cadre sont en effet autant d’arguments qui nous imposent presque de découvrir ses longs-métrages exclusivement en Blu-ray. Breaking in ne fera pas exception à la règle : le film est tourné en Scope, la photo de Toby Oliver nous offre quelques plans vraiment superbes, et malgré ses scores au box-office français, il paraissait couler de source que Breaking in soit édité en Blu-ray. C’est chose faite aujourd’hui et l’on remercie chaleureusement Universal Pictures de penser aux amateurs de films d’action. C’est d’autant plus appréciable que comme à son habitude, Universal nous livre une galette HD quasi-irréprochable. Le piqué est d’une précision redoutable, la définition ne présente pas la moindre faille, les couleurs sont chaudes et éclatantes, les contrastes sont affirmés, et les noirs ne présentent pas le moindre signe de faiblesse – élément important puisque le film se déroule essentiellement de nuit, et quasiment en temps réel. Côté son, la VO est proposée dans un mixage DTS-HD Master Audio 5.1 bien immersif, proposant une spatialisation d’ambiance efficace et des effets choc à couper le souffle. La version française devra quant à elle se contenter d’un bon vieux mixage DTS 5.1, classique mais très solide, riche d’un rendu d’une étonnante finesse acoustique. Dans les deux cas cependant, les « surrounds » se font entendre, le caisson de basses se déchaine, en particulier durant le dernier tiers du film. Du beau travail.

Du côté des suppléments, on commencera par un commentaire audio du réalisateur James McTeigue et du scénariste Ryan Engle, qui discutent du film et de sa production sans fausse modestie, visiblement fort contents du résultat à l’image, et confortés en ce sens par le succès public de Breaking in aux États-Unis. L’ensemble est donc auto-satisfait mais intéressant, et assez informatif. On continuera ensuite avec une série de scènes coupées ou étendues, dans l’ensemble très anecdotiques à l’exception de l’ouverture alternative, coupée pour des raisons narratives étonnantes, qui seront révélées par McTeigue et Engle : toutes les scènes écartées du montage final sont en effet proposées avec un commentaire audio optionnel. Le reste des bonus sera constitué de quatre courtes featurettes en mode promo intensive, revenant sur le fait que le personnage principal soit une femme, sur les qualités de cinéaste de James McTeigue, sur les scènes d’action et sur la naissance d’un « nouveau héros » de cinéma, ce qui tendra à confirmer nos soupçons selon lesquels une suite serait déjà à l’étude.

 

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