Test Blu-ray : Ace Ventura, détective pour chiens et chats

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Ace Ventura, détective pour chiens et chats

États-Unis : 1994
Titre original : Ace Ventura, Pet Detective
Réalisation : Tom Shadyac
Scénario : Jack Bernstein, Tom Shadyac, Jim Carrey
Acteurs : Jim Carrey, Courteney Cox, Sean Young
Éditeur : ESC Éditions
Durée : 1h26
Genre : Comédie
Date de sortie cinéma : 29 mars 1995
Date de sortie DVD/BR : 21 juin 2023

Ace Ventura, un jeune homme décontracté à la banane arrogante et à la démarche élastique, est le Sherlock Holmes de la gent animale. Le voici à nouveau sur les dents quand le dauphin Flocon de neige, la mascotte de l’équipe de football américain de Miami, manque à l’appel…

Le Film

[4/5]

Aux États-Unis, Ace Ventura, détective pour chiens et chats est sorti en février 1994, soit environ six mois avant The Mask. Le public français en revanche a eu l’occasion de découvrir les premiers films mettant en scène Jim Carrey dans l’autre sens : tout d’abord The Mask à l’automne 1994, puis Ace Ventura, détective pour chiens et chats début 1995. Autant dire que le public français n’a pu se rendre compte du réel talent de Jim Carrey qu’après coup : ce n’est qu’en découvrant la prestation du comédien dans le rôle d’Ace Ventura que l’on a réalisé que ce dernier n’avait absolument pas besoin d’un déluge d’effets spéciaux numériques pour devenir un personnage de cartoon.

Fraîchement accueilli par la critique dans le monde entier en raison de sa vulgarité outrancière et de ses dérives pipi-caca, Ace Ventura, détective pour chiens et chats ne s’en est pas moins rapidement imposé comme un immense succès au box-office, qui engendrerait non seulement une suite mais également une série animée – quand on vous disait qu’Ace Ventura était un personnage de cartoon ! Et bien entendu, il s’agit d’un des films ayant contribué à lancer la carrière de Jim Carrey. Les plus observateurs savent bien évidemment que l’acteur avait déjà tenu plusieurs rôles au cinéma avant cela (on se souvient de l’avoir aperçu dans Peggy Sue s’est mariée, ainsi que de l’avoir vu singer Axl Rose dans La Dernière cible, le quatrième opus de la saga de L’Inspecteur Harry), mais Ace Ventura, détective pour chiens et chats fut « LE » film de la révélation comique pour Jim Carrey.

Totalement construit autour de son personnage principal, le film de Tom Shadyac nous propose de suivre une enquête loufoque tournant autour de l’enlèvement d’un dauphin, rythmée par les outrances – en partie improvisées – de Jim Carrey. Pour autant, Ace Ventura, détective pour chiens et chats n’en perd jamais vraiment de vue son intrigue policière, qui s’avère relativement carrée et crédible en dépit du côté ouvertement absurde de certains gags. A ce titre, le film se pose comme un lointain cousin du Privé (Robert Altman, 1973) et de Fletch aux trousses (Michael Ritchie, 1985), dans le sens où l’essentiel du métrage ne se situe pas tant dans la résolution du mystère que dans les méthodes peu orthodoxes employées par le personnage central pour parvenir à ses fins.

Et le fait est que dès la séquence d’ouverture d’Ace Ventura, détective pour chiens et chats, le spectateur se rendra compte qu’Ace Ventura est un personnage de dessin animé évoluant dans le monde réel, et que de fait, et en dépit de ses attaches semi-réalistes, rien au cœur du film ne pourra fonctionner selon des règles rationnelles. Sa capacité à communiquer avec les animaux de toutes les espèces, son visage et son corps semblant être en caoutchouc, ses compétences déductives hors du commun… Autant de traits distinctifs surréalistes qui permettent à Jim Carrey de nous livrer un véritable one man show comique tout à fait incroyable.

Le scénario, signé Jack Bernstein, Tom Shadyac et Jim Carrey lui-même, lui permettent toutes les folies, et les digressions organisées par le récit – telles que cette improbable visite à l’hôpital psychiatrique – semblent uniquement conçues pour lui permettre de nous livrer de nouvelles facéties délirantes, avec parfois à la clé de véritables prouesses physiques de la part de l’acteur. Mais cette construction s’avère finalement payante pour Ace Ventura, détective pour chiens et chats, dans le sens où toute la clé de l’enquête policière du film est de toute façon articulée autour d’un « Deus ex machina » de très mauvais goût – la révélation finale du film est probablement l’une des séquences les plus « Wtf » des années 90.

Cette séquence tarée et hilarante vaudra au film d’avoir été qualifié de transphobe et d’homophobe en 2019, avec un hasthag lancé sur Twitter et 6000 tweets réclamant à Netflix de retirer Ace Ventura, détective pour chiens et chats de son catalogue. Parallèlement à sa sortie au format Blu-ray ce mois-ci, le film vient de réapparaître sur la plateforme. On se félicite de cette (petite) victoire contre la Cancel Culture.

Le Blu-ray

[4/5]

On ne pourra que remercier chaleureusement ESC Editions, qui nous donne aujourd’hui l’occasion de redécouvrir Ace Ventura, détective pour chiens et chats dans un Blu-ray techniquement solide, proposé au format et encodé en 1080p. Une grande nouvelle pour les amateurs de comédie puisque ce film était jusqu’à aujourd’hui inédit en Haute-Définition ! Côté image, la copie est stable, le piqué assez fin, le grain a été préservé, les couleurs sont chaudes et tout à fait fidèles au rendu d’origine, et l’ensemble affiche donc au final une forme assez insolente. Côté son, la cultissime VF bénéficie d’un mixage DTS-HD Master Audio 2.0 parfaitement clair et équilibré, et la VO nous est proposée en DTS-HD Master Audio 5.1. Pour les cinéphiles n’étant pas trop attachés au doublage d’Emmanuel Curtil, ce mixage s’avère naturellement supérieur à celui de la version française : la spatialisation est énergique, les environnements sont bien définis, et les dialogues sont clairs et nets.

Dans la section suppléments, Ace Ventura, détective pour chiens et chats se verra accompagné d’un très intéressant entretien avec Emmanuel Curtil (14 minutes), qui assure le doublage des films de Jim Carrey depuis 1994. Ce dernier évoquera la découverte de l’acteur et les particularités de son travail dans le doublage, notamment en ce qui concerne l’adaptation de certains gags. On terminera ensuite avec un portrait de Jim Carrey (22 minutes) assuré par Jacques Demange, et tournant principalement autour de la notion d’acteur/auteur.

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