Test Blu-ray 4K Ultra HD : Conjuring – Les Dossiers Warren – Édition Collector

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Conjuring – Les Dossiers Warren

États-Unis : 2013
Titre original : The Conjuring
Réalisation : James Wan
Scénario : Chad Hayes, Carey W. Hayes
Acteurs : Vera Farmiga, Patrick Wilson, Ron Livingston
Éditeur : Warner Bros.
Durée : 1h52
Genre : Fantastique, Horreur
Date de sortie cinéma : 21 août 2013
Date de sortie DVD/BR : 10 septembre 2025

Avant Amityville, il y avait Harrisville… Conjuring – Les dossiers Warren, raconte l’histoire horrible, mais vraie, d’Ed et Lorraine Warren, enquêteurs paranormaux réputés dans le monde entier, venus en aide à une famille terrorisée par une présence inquiétante dans leur ferme isolée… Contraints d’affronter une créature démoniaque d’une force redoutable, les Warren se retrouvent face à l’affaire la plus terrifiante de leur carrière…

Le film

[4/5]

Sorti en 2013, Conjuring – Les dossiers Warren s’est imposé comme en l’espace de seulement une dizaine d’années comme un véritable petit classique du cinéma fantastique. Et si le film de James Wan semble aujourd’hui faire l’unanimité autour de lui, contrairement au pourtant plus audacieux Insidious tourné en 2010, c’est peut-être tout simplement parce qu’avec Conjuring, le cinéaste avait opéré un retour aux fondamentaux du genre, avec un classique récit mêlant possession et maison hantée, loin des jump scares hystériques ou des effets numériques qui font plus de bruit que de peur. Ici, tout est affaire de suggestion, de tension, de mise en scène millimétrée. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette précision devient ici une arme redoutable, capable de transformer une simple porte qui grince en traumatisme auditif.

Pour ceux qui l’ignoreraient encore, Conjuring – Les dossiers Warren est basé sur des faits réels, et s’inspire des enquêtes paranormales d’Ed et Lorraine Warren, un couple de spécialistes des sciences occultes, lui se présentant comme « démonologue », et elle comme « médium ». Leur expérience dans le domaine et leur implication dans de nombreux cas réels de possessions, d’exorcismes et de poltergeists donnent au récit une assise troublante. Et c’est précisément là que le film de James Wan frappe fort : en mêlant le factuel au fantastique, le quotidien au cauchemar, la foi au doute. A vrai dire d’ailleurs, dans Conjuring – Les dossiers Warren, la peur ne vient pas des monstres ou des fantômes, mais de leur absence. Ce qui rôde dans la maison des Perron, ce n’est pas un démon en CGI, mais une présence invisible, une menace sourde, un malaise qui s’installe comme une mauvaise odeur dans une salle d’attente bondée.

James Wan, qui avait déjà retourné la tête des amateurs d’horreur avec Insidious et Saw, prouve ici qu’il sait filmer l’invisible, le hors-champ, le frisson qui naît d’un simple regard. La caméra glisse, s’arrête, hésite, comme si elle-même avait peur de ce qu’elle pourrait montrer. Et dans cette économie de moyens, Conjuring – Les dossiers Warren rejoint les grands classiques du genre, de L’Exorciste à Poltergeist, auxquels on ne peut s’empêcher de penser. De fait, le film ne cherche pas à révolutionner le genre, mais à lui rendre ses lettres de noblesse, avec une élégance formelle absolument remarquable. La photo de John R. Leonetti joue sur les contrastes, les ombres, les lumières tamisées, créant une atmosphère oppressante, presque claustrophobe. Les décors, à la fois réalistes et stylisés, renforcent cette impression de malaise, de menace latente. Et la musique de Joseph Bishara, tout en dissonances et en grondements, ajoute encore une couche de tension à l’ensemble. Le montage, précis, évite les effets faciles, préférant la montée progressive à la décharge brutale.

Et grâce à cette maîtrise formelle, Conjuring – Les dossiers Warren a su s’imposer, en peu de temps, comme un véritable modèle du genre – une leçon de cinéma d’horreur qui ne prend pas son public pour des pigeons. D’un point de vue thématique, la présence des époux Warren tend à placer le film sur le terrain de la famille, mais aussi sur celui de la foi. La maison des Perron, avec ses planchers qui craquent et ses murs qui suintent, devient le théâtre d’une désintégration progressive de leur foyer. Et dans cette mise en scène de l’intime, le film touche à quelque chose de profondément humain, de viscéral, de presque universel, allant bien au-delà du dogme catholique. Les Warren, incarnés avec justesse par Patrick Wilson et Vera Farmiga, incarnent la croyance et la spiritualité avec une sincérité désarmante, ce qui permet au film d’installer, derrière ses effets, une vraie émotion, une vraie tendresse, une vraie croyance dans le pouvoir du lien. Car dans Conjuring – Les dossiers Warren, le mal n’est pas une abstraction, mais une force qui agit, qui détruit, qui ronge. Et face à lui, il faut des armes, des rituels, des mots. Le film interroge la frontière entre le rationnel et l’irrationnel, entre la science et la magie, entre le visible et l’invisible. Et dans cette tension, il trouve une puissance rare, une densité qui dépasse le simple cadre du divertissement.

Le Coffret Blu-ray 4K Ultra HD

[5/5]

Avec son boîtier métal SteelBook exclusif, surmonté d’un étui rigide collector et d’une sélection de goodies qui ferait pâlir un démon de jalousie, l’édition 4K Ultra HD de Conjuring – Les dossiers Warren éditée par Warner Bros. joue clairement dans la cour des grands. Le packaging est une réussite totale : sobre, élégant, et suffisamment solide pour survivre à une possession démoniaque ou à une chute de bibliothèque. À l’intérieur, on trouve le film en Blu-ray 4K Ultra HD et en Blu-ray, accompagnés d’un poster recto/verso, d’un livret illustré, de six photos du tournage, de cinq photos du film, et même des règles du jeu du « Cache-Tape ! » – sorte de version démoniaque du cache-cache qui donne une de ses plus belles séquences au film – à pratiquer uniquement si l’on a une cave, une poupée qui sourit, et une assurance vie.

Côté image, le master de Conjuring – Les dossiers Warren a été finalisé en 2K, et de ce fait, on n’aura droit qu’à un gain assez faible en termes de définition pure ; pour autant, le film bénéficie en Katka d’un étalonnage HDR10, ce qui sublime la photographie de John R. Leonetti. Les noirs sont profonds, les contrastes parfaitement gérés, et les détails foisonnent, même dans les scènes les plus obscures. Les textures des décors, les visages des acteurs, les ombres mouvantes : tout gagne en relief, en densité, en précision. On regrettera l’absence de Dolby Vision, qui aurait pu apporter un surcroît de finesse dans les transitions lumineuses, mais le rendu reste impressionnant. Côté son, la VO en DTS-HD Master Audio 5.1 est une pure merveille : dynamique, ample, immersive, elle restitue avec brio les ambiances sonores du film, entre craquements de plancher, murmures démoniaques et envolées musicales. La VF en Dolby Digital 5.1 fait le job, avec une spatialisation efficace et des dialogues clairs, même si elle manque sans doute un peu de punch dans les scènes de tension. Les sous-titres français sont bien calés, sans fautes ni approximations. Bref, une édition technique solide, qui rend justice au travail de James Wan et à l’atmosphère si particulière du film.

Mais ce qui fait vraiment la différence dans cette édition 4K Ultra HD de Conjuring – Les dossiers Warren, ce sont les suppléments. On y trouvera tout d’abord deux featurettes inédites : « Le plus effrayant de tous » (8 minutes) et « Réflexions au sujet de Conjuring » (7 minutes), où les membres du casting et de l’équipe (Patrick Wilson, Vera Farmiga, Lili Taylor, James Wan…) reviennent sur leurs souvenirs de tournage, sur leurs scènes préférées de Conjuring et Conjuring 2, ou encore sur l’impact qu’a eu le film sur le genre horrifique. Rien de révolutionnaire, mais des témoignages sincères, agrémentés de quelques images inédites qui raviront les fans. À cela s’ajoutent trois bonus issus de l’édition Blu-ray de 2013 : « Tête à tête avec la terreur » (7 minutes), qui nous propose des témoignages de la vraie famille Perron, « Une vie consacrée à la démonologie » (16 minutes), qui nous propos un focus sur les vrais Ed et Lorraine Warren, et le traditionnel making of, intitulé « A faire froid dans le dos » (8 minutes), qui explore les coulisses du film et les méthodes de James Wan, et les origines des dossiers Warren. L’ensemble est cohérent, bien rythmé, et offre un regard intéressant sur la genèse du projet, son traitement visuel, et sa place dans l’univers désormais tentaculaire du Conjuringverse. Un ensemble généreux, bien conçu, et parfaitement adapté à une édition Collector.

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