Test Blu-ray 4K Ultra HD : Poltergeist – Édition Collector

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Poltergeist

États-Unis : 1982
Titre original : –
Réalisation : Tobe Hooper
Scénario : Steven Spielberg, Michael Grais, Mark Victor
Acteurs : Heather O’Rourke, Craig T. Nelson, JoBeth Williams
Éditeur : Warner Bros.
Durée : 1h54
Genre : Fantastique
Date de sortie cinéma : 20 octobre 1982
Date de sortie DVD/BR : 21 septembre 2022

Tout irait bien dans la famille Freeling, si depuis quelque temps des phénomènes étranges ne se produisaient dans leur maison : les meubles se déplacent tout seul, un arbre rentre dans la maison et Carol Anne, la petite dernière, disparaît et ne communique plus avec ses parents que par l’intermédiaire de la télévision, à la fin des émissions…

Le film

[4/5]

Mine de rien, nous voilà déjà quasiment au mois d’octobre, et vous ne devriez pas tarder à recevoir dans vos boites aux lettres les premiers prospectus dédiés aux cadeaux de Noël 2022, parfois épais comme le bottin des Yvelines. Particulièrement actif à cette période de l’année, le Papa Noël Warner Bros. Commence tout doucement à enchaîner les sorties 4K, sortant de sa hotte quelques-uns des plus grands classiques du studio dans des coffrets de luxe spécialement conçus pour que vous puissiez les trouver au pied du sapin d’ici quelques semaines.

C’est dans cette optique que débarque aujourd’hui Poltergeist au format Blu-ray 4K Ultra HD : le film d’horreur à grand spectacle signé Tobe Hooper et Steven Spielberg s’offre en effet un coffret 4K « Édition Collector » de toute beauté, qui devrait convaincre bon nombre d’amateurs de cinéma fantastique de se replonger dans cette production solide, techniquement toujours aussi bluffante 40 ans après, et dont l’héritage a eu le mérite de survivre non seulement à deux suites et à un remake, mais également à la fameuse « malédiction de Poltergeist ».

Malédiction

Kezako, la malédiction de Poltergeist ? Les moins de vingt ans n’ont probablement jamais entendu parler de cette histoire, mais une série d’événements étranges et de décès tragiques ont entouré la saga, au point que certains observateurs de l’époque aient pu interpréter cette série de coïncidences comme le signe d’une « malédiction ». Cette malédiction présumée vient du fait que quatre membres du casting sont morts pendant ou peu après le tournage des trois films de la saga.

Âgée de six ans lors de la sortie du premier Poltergeist, Heather O’Rourke avait véritablement captivé le public avec ses longs cheveux blonds et son apparence de petite poupée. Victime d’un arrêt cardiaque à l’âge de seulement douze ans, elle est décédée en 1988 au cours d’une opération visant à corriger une occlusion intestinale. Celle qui jouait sa grande sœur dans le film de Tobe Hooper, Dominique Dunne, connut un destin tout aussi tragique et imprévu. Fin 1982, l’actrice fut en effet assassinée par son compagnon, John Sweeney, qui travaillait dans la restauration, et qui serait condamné à six ans et demi de prison. Deux des acteurs de Poltergeist 2, Julian Beck et Will Sampson, disparurent également peu de temps après le tournage du film. Julian Beck (Kane, le prédicateur démoniaque) avait un cancer de l’estomac, et Will Sampson (Taylor, le chaman amérindien) est décédé après avoir subi une transplantation cœur / poumons.

Mais d’autres légendes étranges et effrayantes entourent la franchise Poltergeist : JoBeth Williams, qui jouait Diane Freeling dans les deux premiers films, a affirmé que le producteur du film Steven Spielberg aurait insisté pour utiliser de véritables squelettes humains comme accessoires, dans le but de faire des économies (paradoxalement, ils étaient moins chers que des squelettes en plastique). On murmure également que le jeune Oliver Robins a failli mourir étouffé lors du tournage de la scène dite du « clown ».

Un classique du fantastique

L’une des plus grandes réussites de Poltergeist réside dans l’efficacité avec laquelle le réalisateur Tobe Hooper pose les bases de la vie de banlieue de la petite famille au centre du film, les Freeling. Le début du film est ainsi le théâtre de plusieurs scènes divertissantes mettant en scène Steve (Craig T. Nelson) se prendre la tête avec son voisin pour une histoire de télécommande, la fille aînée Dana (Dominique Dunn) et ses réactions vis à vis d’ouvriers du bâtiment travaillant dans son jardin, ou encore les parents Freeling (Craig T. Nelson et JoBeth Williams) se partager un petit pétard avant de se mettre au lit. Représentés comme d’anciens hippies reconvertis dans le cynisme capitaliste de l’époque (Steve lit d’ailleurs la biographie de Reagan en fumant son pétard), ils sont à l’intersection entre ces deux mondes idéologiques, et semblent ainsi le choix idéal pour se trouver à la jonction entre les deux mondes – celui des morts et celui des vivants – qui secouera leur foyer.

Les vingt premières minutes du récit constituent ainsi une préparation parfaite aux événements qui vont bouleverser leur quotidien et leur vie de la famille. Par la suite, on ne pourra que saluer la façon habile avec laquelle le scénario de Spielberg fustige l’arrogance et l’inconséquence de l’entreprenariat US, qui est pourtant une des bases de l’histoire de l’empire américain : ici, pour économiser un peu d’argent, on déplacera les pierres tombales d’un cimetière sans prendre soin de déménager également les corps…

Mais en plus d’une mise en scène et d’un jeu d’acteurs exceptionnels, Poltergeist bénéficie également du talent des concepteurs des effets spéciaux, produits par ILM (Industrial Light and Magic). Le travail du légendaire atelier d’effets spéciaux (créée en 1975 par George Lucas) est toujours remarquablement solide, et de nombreux effets visuels utilisés pour le film donnent au film un poids et un impact que l’on ne voit pas souvent avec les CGI modernes.

Notre chroniqueur OGB avait d’ailleurs largement évoqué la réussite du premier opus de la saga Poltergeist dans son dossier consacré à la saga :

« Le premier Poltergeist est un film culte. Son réalisateur n’en était pas à son coup d’essai, puisqu’il s’agit de Tobe Hooper, le malade qui nous avait enfermés en compagnie de Leatherface dans Massacre à la tronçonneuse. Toutefois, Poltergeist n’est pas aussi sérieux que ce dernier, car une deuxième personne très connue s’est impliquée dans le scénario et la production du film, et ce n’est ni plus ni moins que Steven Spielberg lui-même. Le mélange des univers inhérents à ces deux réalisateurs est ce qui va faire le sel (qui éloigne les mauvais esprits) de cette œuvre. Car nous ne nous retrouvons pas ici juste face à une histoire d’horreur, mais face à un prisme à travers lequel se confondent le fantastique, la comédie et l’angoisse. Dans quel but me direz-vous ? Dans celui de nous divertir bien entendu, mais aussi de critiquer le rêve américain.

Ce rêve est incarné par le quartier riche dans lequel est installé, depuis quelques années, la famille Freeling. C’est beau, c’est propre, c’est le rêve américain WASP dans toute sa splendeur. Dans la maison, il y a même plusieurs télévisions. Mais nous allons vite remarquer que la société de consommation dans laquelle évoluent nos protagonistes va devenir elle-même consommatrice. En effet, la télévision va « manger » Carol-Anne (la petite dernière de la famille). Le fait de montrer le kidnapping d’un enfant par une télévision dénote d’une certaine méfiance par rapport à ce médium. Poltergeist n’est donc pas un simple film d’horreur : il porte également un message qui peut déranger. »

Vous pourrez retrouver le dossier Poltergeist d’OGB en cliquant sur ce lien.

Le coffret Blu-ray 4K Ultra HD – Édition Collector

[5/5]

Un peu plus de dix ans après la sortie du film au format Blu-ray, Warner Bros. nous propose finalement – et juste à temps pour Halloween – le grand classique de l’horreur Poltergeist au format Blu-ray 4K Ultra HD, en concentrant toute son énergie sur une toute nouvelle restauration, alliée bien sûr à l’amélioration des couleurs et des contrastes que nous offre la technologie HDR10. Et le résultat est tout bonnement magnifique. Dès les premiers plans du film, on retrouve le grain organique du 35MM. Gorgée de soleil, de couleurs automnales resplendissantes et sous un ciel bleu éclatant, la photo de Matthew F. Leonetti retrouve ici ses lettres de noblesse. Les couleurs sont équilibrées, denses, et donnent du relief à l’ensemble. Le niveau de détails frise la perfection, et appuie encore la remarquable mise en scène de Tobe Hooper. La technologie HDR révèle des détails insoupçonnés jusqu’ici, et saupoudrent le tout de reflets et d’éclats totalement inédits. Du très beau travail pour un film incontournable ! Côté son, Poltergeist s’offrira, en VO, un mixage DTS-HD Master Audio 5.1 qui s’avère foutrement efficace, amplifiant les éléments surnaturels du film et mettant en valeur l’extraordinaire musique de Jerry Goldsmith tout en conservant un aspect vintage. La version française quant à elle, est toujours dispo dans le mixage Dolby Digital 2.0 que l’on connaît depuis des années.

Au rayon des suppléments, rien sur le Blu-ray 4K Ultra HD en lui-même, mais le Blu-ray en revanche nous propose de nous plonger dans un documentaire sur les « vrais » phénomènes de Poltergeist (31 minutes). Cela sera l’occasion pour une poignée de médiums, de para-psychologues et autres enquêteurs paranormaux d’insistant sur la véracité – ou la plausibilité – des éléments évoqués par le film. On aura également droit à un court making of d’époque du film (7 minutes), qui nous donnera un bon aperçu des coulisses du film et de la conception des effets spéciaux, le tout comprenant également des interventions du réalisateur Tobe Hooper, du scénariste-producteur Steven Spielberg, du producteur Frank Marshall et de l’acteur Craig T. Nelson. On terminera ensuite avec la traditionnelle bande-annonce du film.

Mais ce n’est pas tout, puisque comme d’habitude avec Warner Bros., vous trouverez également au sein du coffret Poltergeist « Édition Collector » plusieurs Goodies qui raviront les amateurs :

Un livret sur le film (32 pages)

Une affiche du film recto/verso

5 reproductions de photos d’exploitation (lobby cards)

5 photos promotionnelles noir & blanc

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