Sinister
États-Unis, Angleterre : 2012
Titre original : –
Réalisateur : Scott Derrickson
Scénario : Scott Derrickson, C. Robert Cargill
Acteurs : Ethan Hawke, Juliet Rylance, James Ransone
Distribution : Wild Bunch Distribution
Durée : 1h50
Genre : Horreur
Date de sortie : 07 novembre 2012
Globale : [rating:3][five-star-rating]
Énième film d’horreur à sortir sur les écrans cette année (et loin d’être le dernier), Sinister se paye le luxe d’afficher à son casting le plutôt bon Ethan Hawkes, et se paye la malchance de sortir face à l’immonde Paranormal Activity 4 et ses fans décérébrés ayant peut-être causés quelques incidents dans votre cinéma. Si Sinister peut se vanter de quelques bonnes idées, le résultat est malheureusement assez décevant…
Synopsis : Ellison est un auteur de romans policiers inspirés de faits réels. Dans l’espoir d’écrire un nouveau livre à succès, il emménage avec sa famille dans une maison où les anciens propriétaires ont été retrouvés inexplicablement pendus. Ellison y découvre dans le grenier des bobines 8mm contenant les images de meurtres d’autres familles. Qui a filmé ces tueries et pour quelle raison ? Ellison va tenter de répondre à ces questions tandis que le tueur présumé, une entité surnaturelle présente sur les films, menace de plus en plus sa famille.
Une atmosphère sympathique et patatra
Un écrivain enquêtant sur des meurtres sordides, une maison angoissante théâtre de la mort de la précédente famille des propriétaires, des vieux films retrouvés au fond d’un grenier… Tout le lieu commun du film d’horreur est là et pourtant dans sa première partie le métrage de Scott Derickson est plutôt intéressant. Peut-être est-ce dû au fait qu’il prend du temps pour présenter ses personnages et créer l’empathie nécessaire que le spectateur ressentira (1h50 c’est plutôt rare pour le genre), peut-être au casting intéressant il faut le noter, Ethan Hawke est un bon acteur et le retrouver en tête d’affiche de ce type de production assez surprenant. L’autre très bonne idée du film vient pourtant d’une manière de faire hyper utilisée dans le cinéma d’horreur actuel : le found footage, autrement dit le fait de raconter l’histoire au travers d’une bande de film retrouvée ce qui donne ce cachet brut. Au travers d’un projecteur et de bobines 8mm trouvées dans son grenier, Ellison va assister à des tranches de la vie et à la mort horrible de différentes familles. Rien d’original dans le fond mais hyper réussi dans les faits : Sinister est tourné et mis en scène comme un film de cinéma ce qui crée un décalage puissant avec le visionnage des 8mm et l’horreur inhérente au spectacle dont on est témoin. Les enregistrements sont glauques à souhait et totalement malsains. La progression mentale de l’écrivain qui va décortiquer les bobines est intéressante et teinte thriller le film. Jusqu’à l’apparition glaciale du Boogeyman sur les vidéos (au centre de très belles idées visuelles).
Là où Sinister commence à capoter vient de longues séquences ultra linéaires et répétitives où Ellison va arpenter sa maison, la nuit, au gré des bruits. Beaucoup trop de frayeurs faciles qui consistent comme souvent à faire sursauter le spectateur pour rien : un personnage qui passe dans le champ de manière impromptue ou un bruit quelconque, le tout souligné par une bande son prévisible. Si la musique est plutôt bien sentie, elle prive en revanche de tout suspens en s’arrêtant au moment où le réalisateur s’apprête à vous faire peur si bien qu’on s’attend à chaque moment d’horreur. Dés que le surnaturel apparaît, le personnage principal n’est plus acteur de l’action mais la subit et c’est beaucoup moins intéressant. La fin du film est un gros exemple de ratage digne d’une série B. Dommage d’être aussi kitch et convenu alors que Sinister s’annonçait sous de bonnes augures.
Résumé
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Tout à fait d’accord ! Trop schématisé, le scénario s’enlise rapidement et notamment dès que le surnaturel s’invite à l’écran. Dommage que n’ait pas été mieux exploité le thème qui pourrait se résumer par la phrase « on n’a que les peurs qu’on s’invente ». En restant dans le réalisme, le propos n’en aurait été que plus horrifique. La bande son est effectivement trop présente même si Christopher Young compose une très bonne partoche. Ethan Hawke en revanche est impeccable…