Nous York

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central park

afficheNous York

France : 2011
Titre original : –
Réalisateurs : Géraldine Nakache, Hervé Mimran
Scénario : Isabelle Querrioux
Acteurs : Leïla Bekhti, Géraldine Nakache, Manu Payet, Nader Boussandel, Baptiste Lecaplain, Marthe Villalonga
Distribution : Pathé Distribution
Durée : 1h38
Genre : Comédie
Date de sortie : 07 novembre 2012

Globale : [rating:4][five-star-rating]

Deux ans après le touchant Tout ce qui Brille, Géraldine Nakache et Hervé Mimran reviennent à la réalisation avec une comédie plus profonde qu’elle n’y paraît sous ses airs de « film de potes » léger. Même si Nous York partage beaucoup (trop ?) de similitudes avec leur précédent métrage, il s’en dégage pourtant un délicieux parfum, tout en poésie et nostalgie.

Synopsis : Michaël, Nabil et Sylvain, trois trentenaires de Nanterre, débarquent à New York par surprise à l’occasion de l’anniversaire de Samia, leur amie d’enfance. C’est Gabrielle, elle aussi une amie de toujours qui a tout organisé. Les deux copines ont quitté leur cité depuis deux ans pour tenter leurs chances aux États-Unis. Samia est l’assistante personnelle d’une célèbre comédienne avec qui elle partage un sublime appartement. Gabrielle, quant à elle, travaille dans une maison de retraite où elle a lié une relation tendre avec Mme Hazan, une Française placée ici par ses enfants. Transposés à New York, les liens étroits tissés depuis toujours prennent un relief particulier, au rythme des péripéties de leur séjour, du quotidien new-yorkais des deux amies et de la découverte de la ville culte…

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Fragrance de nostalgie

Il faut avouer que le film ne démarre pas en trombe si bien que l’on pense retrouver tous les codes de la comédie facile, du buddy movie à l’américaine : la bande de potes qui décide de faire une surprise pour leur amie expatriée aux États-Unis et dont le séjour fabuleux au départ se révèle au fur et à mesure plein de surprises, pitch bien souvent synonyme de gags à n'en plus finir. Le pire c'est que le film n'est pas forcément très drôle donc on commence à craindre la suite dans un premier temps. Pourtant sous ce vernis, Nous York va se faire tout d'un coup plus grave et déjà certains petits drames apparaissent en filigrane. La grande force du métrage c'est qu'il ne présente pas une image idyllique "carte postale" de la grosse pomme, et par conséquent du rêve américain. Si l’image de la ville est bien présente et exposée sous son jour le plus radieux au départ, elle semble progressivement changer d’aspect et devenir plus intimiste et moins sexy au gré des humeurs et des tourments de nos personnages. Samia et Gabrielle sont en réalité en froid, la première donnant l’impression de vivre comme une star à l’autre bout du monde alors qu’elle ne vit que dans l’ombre de la star dont elle est l’employée, la seconde s’empêchant de vivre au profit des personnes âgées dont elle s’occupe tout en trouvant en Madame Hazan (Marthe Villalonga, excellente) la figure maternelle qui lui manque. Les trois potes partent de leur banlieue en guise de vacances et n’aspirant qu’à goûter à ce rêve américain que leurs amies semblent vivre, menant en réalité une vie banale et plutôt solitaire de l’autre côté du monde. À partir du moment où le film dépasse ce cadre de tourisme, tout prend de la valeur et du sens. Les non-dits explosent, les tensions amoureuses réapparaissent. Le film pose intelligemment la question de savoir si après tout, chez soi ce n’est pas là où sont ceux qu’on aime ? Il étiole l’image clichée du rêve américain en montrant qu’on construit sa propre vie peu importe où on la mène. Il se dégage une grande tendresse entre ces personnages, on y croit à fond. Il y a également et surtout une vraie nostalgie qui se dégage de cette histoire : nostalgie de la famille laissée en France (Nabil est au centre d’une très jolie scène avec son père alors que leur relation ne paraît pas évidente), nostalgie du groupe qui se reforme, des petites relations amoureuses qui réapparaissent, de Madame Hazan devenue leur mère par procuration… En cela on est touché à de nombreuses occasions devant la justesse de ce qui est raconté.

D’un point de vue purement formel le film est également une vraie réussite : la photographie est sublime (certains plans usant du soleil forcent le respect), les plans toujours calculés comme il faut, que la caméra soit statique ou en mouvement. Et niveau mise en scène, le duo de réalisateurs a trouvé quelques petites perles telles une réinterprétation de la chanson New York New York tout en finesse et en émotion. Bref si vous ne l’avez pas encore compris, Nous York vend du rêve, pas celui de réussite sociale exemplaire, mais un rêve plus poétique qui fait que l’on se sent bien après l’avoir vu. Tout simplement.

montagne russe

 

Résumé

Loin de la caricature du New York de carte postale, et malgré ses airs de buddy movie léger, Nous York est en fait un film nostalgique sous forme de négation du rêve américain, avec comme morale de fond la constatation que « chez soi » n’est que l’endroit où se trouvent les gens qu’on aime. Un très joli film plein de tendresse et assurément une bonne surprise !

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