Le Complexe du castor

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Le Complexe du Castor avec Mel Gibson

Le Complexe du CastorLe Complexe du castor

USA : 2011
Titre original : The Beaver
Réalisateur : Jodie Foster
Scénario : Kyle Killennton Yelchin
Acteur : Mel Gibson, Jodie Foster, Anton Yelchin
Production : SND
Durée : 1h31
Genre : Drame
Date de sortie : 25 mai 2011

Réalisation :   [rating:3.0]
Scénario :        [rating:3.5]
Acteurs :          [rating:3.0]
Musique :         [rating:2.5]
Globale :           [rating:3.0]
[five-star-rating]

Présenté cette année au Festival de Cannes 2011 hors compétition, Le Complexe du castor fait partie des films attendus. Jodie Foster (Taxi driver, Le Silence des agneaux), actrice francophone adoptée depuis longtemps par le public français signe ici son troisième long-métrage en tant que réalisatrice après Le Petit homme et un week-end en famille. Présidente de la cérémonie des Césars (un honneur pour une actrice d’origine étrangère), la sortie de son nouveau film fut plutôt bien accueillie par le public français : 2011 est une belle année pour Jodie Foster.

Synopsis : Walter Black (Mel Gibson) est dépressif. Walter a pourtant tout pour être heureux: La cinquantaine séduisante, un poste à haute responsabilité , une famille aimante et une belle maison dans une banlieue américaine. Mais Walter n’a plus le goût de vivre et passe son temps à dormir. Au point où sa maladie met sa famille en péril : son fils aîné (Anton Yelchin) le déteste et fait tout pour éviter de lui ressembler, son fils cadet (Riley Thomas Stewart) devient de plus en plus solitaire et sa femme Meredith (Jodie Foster) se sent délaissée. N’y tenant plus, elle demande à son mari apathique de quitter la maison familiale. Walter se traîne jusqu’à un motel et sur le chemin, il tombe sur une marionnette en peluche : un castor . Ce castor va bouleverser sa vie.

Le Complexe du Castor avec Mel Gibson«Vous pouvez m’appeler… le castor»

Jodie Foster aborde dans ce film le sujet grave de la dépression, maladie de notre temps. Cependant, elle parvient à insuffler une touche d’humour assez rafraîchissante grâce au talent de Mel Gibson et à l’histoire loufoque de cet homme et de son inséparable marionnette. Les situations cocasses, les petites pointes d’humour se succèdent durant la première partie du film et on regarde avec tendresse cet homme reprendre progressivement pied grâce à sa marionnette. Le castor («The Beaver» en vo) est tout ce que Walter n’est plus : ambitieux, créatif, drôle, amoureux. Mais cette solution à son problème n’en est une qu’en surface et très vite Walter ne parle plus qu’à travers la peluche qui prend peu à peu le pas sur lui. Progressivement, on chavire dans la folie, dans la schizophrénie et la marionnette si charmante du début devient inquiétante. Très inquiétante. Par moments, elle ferait presque penser à Chucky… mais version rongeur…

L’idée est donc plutôt intéressante, utiliser la marionnette comme image du dédoublement de la personnalité et observer comment cet homme vit par procuration en se créant un double qui lui renvoie l’image de ce qu’il voudrait être. La marionnette, c’est aussi un symbole rassurant de l’enfance et un «divertissement» (qui le divertit de sa condition) dans lequel Walter place tous ses espoirs de guérir de son mal être. Cependant, bien que tout le travail sur la schizophrénie et la folie soit intéressant, cela reste plutôt superficiel. Tout évolue trop vite, on ne sent pas vraiment ce qu’il se passe dans la tête de Walter. Peut-être qu’en analysant plus en profondeur cet aspect psychologique, Jodie Foster aurait rendu son film trop lourd et aurait perdu en émotion. De l’ émotion, oui il y en a dans Le Complexe du castor, mais on ne sombre pas dans le pathos pour autant. Jodie Foster veut rester sobre ? On ne va pas l’en blâmer, son film dit ce qu’il a à dire. Pas plus. Et c’est pour cela que ça fonctionne.

Le Complexe du Castor Jodie FosterAmerican Jodie

Le gros point noir de ce film c’est qu’il reste bien trop classique et ne nous épargne pas les clichés américains. Ils sont tous réunis : la famille américaine aisée, le mariage qui s’effondre dans le style d’American Beauty, le fiston intello amoureux de la pom pom girl (Jennifer Lawrence, vue il y a quelques mois dans Winter’s bone), le magasin de jouets qui approche de la faillite mais qui (bien sûr!! ) va rebondir… En n’oublions pas le fameux happy-ending hollywoodien ! Dommage! Cet aspect trop cliché nuit terriblement au film qui devient prévisible. On regretterait presque que le film ne s’arrête pas dix minutes plus tôt car la fin, un brin moralisatrice, est attendue.

Aucune fantaisie du côté de la réalisation qui est très simple. Ni dépouillée, ni travaillée, cela reste très académique. Jodie Foster s’est entourée d’une belle brochette d’acteurs et pourtant aucun ne tire vraiment son épingle du jeu à part Mel Gibson (La Passion du Christ, Braveheart). Même Jennifer Lawrence qui faisait preuve d’une assurance incroyable dans Winter’s bone paraît un peu fade dans Le Complexe du Castor. En fait, la véritable star de ce film, c’est le castor qui parvient presque à paraître réel voire humain, donc d’autant plus drôle dans la première partie du film et encore plus inquiétant dans la seconde.

Résumé

Partie d’une idée originale, Jodie Foster n’évite malheureusement pas certains clichés. Son film bien que touchant et drôle reste un peu trop superficiel… mais on passe quand même un bon moment, et après tout c’est l’essentiel.

 

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