Jane Fonda lauréate du prix Cecil B. DeMille 2021

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La Tête à l’envers © 1960 Mansfield Productions / Warner Bros. France Tous droits réservés

En tant qu’activiste inlassable et actrice à la filmographie légendaire, Jane Fonda est sur tous les fronts. Depuis l’annonce de l’Association de la Presse étrangère à Hollywood avant-hier, elle pourra ajouter un prix honorifique supplémentaire à sa collection de trophées déjà richement garnie. L’actrice américaine recevra en effet le prix Cecil B. DeMille lors de la 78ème cérémonie des Golden Globes, qui devrait avoir lieu le dimanche 28 février prochain. Face à la situation sanitaire toujours très tendue en Californie, son format n’a pas été précisé pour l’instant. Elle sera animée a priori pour la quatrième fois par le duo comique Tina Fey et Amy Poehler. Toutefois, leur participation avait déjà été annoncée il y a plus d’un an, quand personne ne pouvait encore prévoir le contexte particulier d’une pandémie mondiale.

Depuis les débuts de sa carrière il y a plus de soixante ans, Jane Fonda a pu compter sur les encouragements des journalistes étrangers basés à Hollywood. Ainsi, elle avait décroché son premier Golden Globe dès son premier rôle dans La Tête à l’envers de Joshua Logan dans la catégorie du Meilleur espoir féminin. Trois autres de ses petites sphères dorées figurent de même sur la liste d’un prix qui n’est plus donné depuis des lustres, celui de l’actrice la plus populaire à travers la planète. Néanmoins, Jane Fonda a été aussi nommée à onze reprises dans des catégories compétitives, entre L’École des jeunes mariés de George Roy Hill en 1963 et Youth de Paolo Sorrentino en 2016. Elle l’avait gagné trois fois dans les années ’70 pour la Meilleure actrice dans un drame pour Klute de Alan J. Pakula, Julia de Fred Zinnemann et Retour de Hal Ashby.

Klute © 1971 Gus Productions / Warner Bros. France Tous droits réservés

En dehors de ces rôles majeurs, la fille de l’acteur Henry Fonda s’était fait un nom au moins aussi prestigieux que celui de son père grâce à ses collaborations avec des réalisateurs tels que Edward Dmytryk (La Rue chaude), René Clément (Les Félins), Arthur Penn (La Poursuite impitoyable), Otto Preminger (Que vienne la nuit), Roger Vadim (Barbarella), Sydney Pollack (On achève bien les chevaux et Le Cavalier électrique), Jean-Luc Godard (Tout va bien), Joseph Losey (Maison de poupée), George Cukor (L’Oiseau bleu), Herbert Ross (California Hotel), James Bridges (Le Syndrome chinois), Colin Higgins (Comment se débarrasser de son patron), Mark Rydell (La Maison du lac), Norman Jewison (Agnès de dieu), Sidney Lumet (Le Lendemain du crime) et Martin Ritt (Stanley & Iris).

Après une longue absence de près de quinze ans des plateaux de cinéma, celle qui avait fait fortune dans les années ’80 par le biais de ses vidéos d’entraînement aérobic éprouvait visiblement du mal à retrouver ses marques. A partir de 2015, la série à succès « Grace et Frankie » produit par Netflix avait pourtant réussi à la rendre plus populaire que jamais. De quoi oublier aisément la qualité fort variable de la dizaine de films qu’elle a tournés ces dernières années, comme Sa mère ou moi de Robert Luketic, Et si on vivait tous ensemble ? de Stéphane Robelin, Le Majordome de Lee Daniels et Le Book Club de Bill Holderman.

Julia © 1977 20th Century Fox France Tous droits réservés

Les votants des Golden Globes ne sont pas les seuls à être tombés sous le charme et à apprécier le talent de Jane Fonda. Ses sept nominations à l’Oscar l’ont menée à deux victoires, pour Klute et Retour. Elle avait gagné un Emmy en 1984 pour « Les Poupées de l’espoir » de Daniel Petrie. Et en termes de prix honorifiques, le Cecil B. DeMille Award s’ajoute entre autres à une Palme d’or à Cannes et à un Lion d’or à Venise, ainsi qu’au Life Achievement Award de l’American Film Institute qu’elle avait reçu en 2014.

Depuis toujours engagée dans de nombreuses causes militantes, de sinistre mémoire au moins d’un point de vue médiatique à l’époque de la guerre du Vietnam, Jane Fonda est devenue récemment l’une des figures de proue de la lutte contre le réchauffement climatique. Pendant les trois derniers mois de l’année 2019, elle avait ainsi participé à Washington aux vendredis de la désobéissance civile sur les marches du Capitol. Un engagement militant qui lui avait valu d’être arrêtée à plusieurs reprises. En raison des restrictions de rassemblement et de déplacement en place aux États-Unis depuis les débuts de la crise du coronavirus, elle poursuit désormais son combat valeureux en ligne.

Retour © 1978 Sid Baldwin / Jerome Hellman Productions / Jayne Productions Inc. / United Artists Tous droits réservés

A désormais 83 ans, Jane Fonda est la lauréate la plus âgée du prix Cecil B. DeMille depuis le producteur Samuel Goldwyn (Les Plus belles années de notre vie) qui avait 93 ans quand il l’a reçu en 1973, quelques mois seulement avant son décès. Ces dernières années, ce sont des vedettes relativement jeunes qui ont été honorées par la presse étrangère à Hollywood, comme Jodie Foster, George Clooney, Denzel Washington et Tom Hanks rien qu’au cours de la décennie passée.

C’est la deuxième fois que deux générations de la même famille l’auront reçu, après Kirk Douglas et son fils Michael Douglas, respectivement en 1968 et 2004, et en dehors de Shirley MacLaine en 1998 et son frère Warren Beatty neuf ans plus tard. Henry Fonda, le père de Jane, avait gagné son prix Cecil B. DeMille en 1980 et son frère Peter Fonda, décédé en août 2019, avait gagné le Golden Globe du Meilleur acteur dans un drame en 1998 pour L’Or de la vie de Victor Nunez.

Enfin, Jane Fonda sera la seizième femme à obtenir la récompense suprême de la part de la Hollywood Foreign Press Association, après Barbra Streisand, Jodie Foster, Meryl Streep et Oprah Winfrey, pour ne citer qu’elles depuis le début du siècle.

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