Hoy no tuve miedo

0
449

Hoy no tuve miedo de Ivan Fund l'affiche du filmHoy no tuve miedo

Argentine : 2011
Titre original : Hoy no tuve miedo
Réalisateur : Iván Fund
Scénario : Iván Fund
Acteurs : Leandro Airaldo, Marianela Castellan
Distribution : Inconnue
Durée : 2h00
Genre : Drame
Date de sortie : Inconnue

Globale : [rating:2.0][five-star-rating]

Hoy no tuve miedo est le dernier long-métrage du réalisateur argentin Iván Fund. Une fiction en deux parties proche du documentaire qui dénonce le silence d’un quotidien sans ardeur.

Synopsis : La vie de deux jeunes soeurs, Ara et Marianela dans un atelier de couture. Paysage sans éclat d’une petite ville de province argentine dont l’horizon s’élargit à peine dans la nuit des jours de fêtes ou des soirées entre amis.

Hoy no tuve miedo de Ivan Fund photo du film

SILENCE, CA TOURNE !

Silence… regards… silence. Le silence englobe la totalité du film Hoy no tuve miedo d’Iván Fund. Un silence lourd, preuve du quotidien des deux sœurs Ara et Marianela, et de leur amie d’enfance Lulù. Un mutisme en rythme, soutenu par les gros plans sur les visages des jeunes femmes. Ils sont longs, très longs, comme si ces plans voulaient s’introduire dans les pensées des individus. La caméra tremblante reflète l’incertitude qui émane du film, donnant ainsi l’impression aux spectateurs de regarder un documentaire intrusif.

On ne sait presque rien des personnages : les deux sœurs vivent ensemble, et portent dans leur cœur le poids d’un père malade. Ce père, on le découvre au travers de photos, qui reflètent un passé souriant, vivant, loin du silence d’aujourd’hui. Cette absence de bruit est aussi très présente dans l’atelier de couture où travaille Ara. Personne ne parle, personne ne sourit, comme si cette tache était trop pesante.

Ce qu’il ne faut pas entendre.

Le silence est retentissant dans Hoy no tuve miedo. Lorsque les personnages parlent entre eux, nombreux sont les dialogues qui n’ont pas de portée, vides de sens, comme s’ils ne méritaient pas d’être entendus. L’interprète a d’ailleurs choisi de ne pas les traduire tous, comme si l’ambiance et l’expression des visages suffisaient à interpréter l’émotion de l’instant.

A contrario, lors de la fête du village, la musique s’immisce tel un étranger dans le film. Elle est forte, saturée, presque insupportable à écouter. Cette musique empêche d’entendre ce qui est dit entre les personnages, comme lorsqu’Ara et un inconnu se chuchotent des paroles au creux de l’oreille. S’agit-il de mots doux lorsque les mains de l’homme se posent sur les hanches de la jeune femme ? Aux spectateurs de deviner, encore une fois.

Couper le son.

Si l’absence de bruit est fort présente, le son est pourtant prépondérant dans le film Hoy no tuve miedo. Dans la première partie, la caméra nous invite dans le quotidien des deux sœurs. Marianela est sur son scooter, on entend le bruit tonitruant de l’engin tandis que la scène change pour nous laisser découvrir un paysage magnifique, baigné de soleil. La bande son est parfois en décalage avec l’image, un contraste presque insoutenable. Le panorama invite au silence et à la méditation.

La deuxième partie du film montre les conditions de tournage de l’équipe réalisatrice. Le son est alors très souvent coupé, comme si l’image, une fois encore, devait se suffire à elle-même.

Résumé

Il y a une gêne à faire entrer le spectateur dans la vie des deux femmes et dans celle de l’équipe du film. Des silences sans fin, presque impudiques qui évoquent l’ennui et la perte de passion pour la vie… mais aussi pour le film.

Justine Dagorn, M2 Info Com Nantes

Page Partenaires de Preview : http://www.3continents.info/partenaires/

Retrouvez les autres articles du jour sur Preview : http://www.3continents.info/

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici