Décès du chef-opérateur Pierre Lhomme

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Le Joli mai © Potemkine Films Tous droits réservés

Le chef-opérateur français Pierre Lhomme est décédé le 4 juillet à Arles. Il était âgé de 89 ans. Un véritable maître de la lumière, Lhomme avait travaillé avec un nombre important de réalisateurs majeurs du cinéma français, dont à plusieurs reprises Alain Cavalier, Jean-Paul Rappeneau, Patrice Chéreau, Claude Miller et l’Américain James Ivory, ainsi que Philippe De Broca, Jean-Pierre Melville, Robert Bresson, Claude Berri, Jean Eustache, Benoît Jacquot, Marguerite Duras, Jacques Doillon et Bertrand Blier.

La Maman et la putain © Les Films du Losange Tous droits réservés

La carrière de Pierre Lhomme derrière la caméra avait coïncidé avec les balbutiements de la Nouvelle Vague à la fin des années 1950. Après avoir été l’assistant de Henri Alekan et de Ghislain Cloquet et photographié en 1958 le premier court-métrage de Alain Cavalier L’Américain et son premier long quatre ans plus tard, Le Combat dans l’île, Lhomme réalise son seul film en tandem avec Chris Marker, le documentaire Le Joli mai. En 1966, il accompagne un autre réalisateur français majeur pour son premier film : La Vie de château de Jean-Paul Rappeneau avec qui il allait encore collaborer à trois reprises, sur Le Sauvage, Tout feu tout flamme et Cyrano De Bergerac – César du Meilleur Film en 1991. Puis, il assure la photographie de films aussi populaires ou artistiquement importants que Le Roi de cœur de Philippe De Broca, Mise à sac et La Chamade de Alain Cavalier, Mister Freedom de William Klein, L’Armée des ombres de Jean-Pierre Melville, Quatre nuits d’un rêveur de Robert Bresson, La Vieille fille de Jean-Pierre Blanc, Sex-shop de Claude Berri, La Maman et la putain de Jean Eustache, Sweet Movie de Dusan Makavejev, La Chair de l’orchidée et Judith Therpauve de Patrice Chéreau, Dites-lui que je l’aime de Claude Miller, Les Enfants du placard de Benoît Jacquot, L’État sauvage de Francis Girod, Le Navire Night de Marguerite Duras et La Fille prodigue de Jacques Doillon.

Camille Claudel © Tamasa Diffusion / Studiocanal Tous droits réservés

En 1981, Pierre Lhomme avait prêté son talent visuel pour la première fois à un réalisateur américain, James Ivory pour Quartet. Une expérience visiblement payante puisqu’il allait encore travailler pour les productions Merchant / Ivory pour Maurice, Jefferson à Paris et Le Divorce. En parallèle, il continuait de collaborer avec l’un de ses réalisateurs attitrés, Claude Miller (Mortelle randonnée), et quelques nouveaux comme Alexandre Arcady (Le Grand carnaval), Gilles Béhat (Urgence et Charlie Dingo), Bruno Nuytten (Camille Claudel – César du Meilleur Film en 1989), René Féret (Baptême et Promenades d’été), Volker Schlöndorff (Homo Faver The Voyager), Bertrand Blier (Mon homme), Eric Rochant (Anna Oz), Claude Pinoteau (Les Palmes de M. Schutz) et Yves Angelo (Voleur de vie).

Cyrano De Bergerac
© 1990 Hachette Première et Cie / Caméra One / U.G.C. / D.D. Productions / Films A2
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Pierre Lhomme a été nommé sept fois au César de la Meilleure photo pour La Chair de l’orchidée, Le Sauvage, Dites-lui que je l’aime, Judith Therpauve, Mortelle randonnée, Camille Claudel et Cyrano De Bergerac. Il l’a gagné à deux reprises pour ces deux derniers, respectivement en 1989 et 1991. Le film de Jean-Paul Rappeneau lui avait également valu le Grand Prix technique au Festival de Cannes et le BAFTA. Il est l’un des cinq chefs-opérateurs français à avoir été honorés de la sorte par l’Académie du cinéma britannique, aux côtés de Ghislain Cloquet (Tess), Bruno Nuytten (Jean de Florette), Philippe Rousselot (Entretien avec un vampire) et Guillaume Schiffman (The Artist). La Cinémathèque Française lui avait rendu hommage en octobre 2008.

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