Décès de l’actrice Danielle Darrieux

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1996

L’actrice française Danielle Darrieux est décédée le 17 octobre à Bois-le-Roi, au sud-ouest de Paris. Elle avait atteint l’âge canonique de 100 ans. Après la disparition de Emmanuelle Riva et de Jeanne Moreau plus tôt cette année, le cinéma français perd une autre légende avec « DD », qui a su traverser près de quatre-vingts ans de carrière avec un charme et une élégance intacts. D’abord une vedette du cinéma français des années 1930, elle a ensuite tourné avec les plus grands réalisateurs des époques successives, de Billy Wilder et Joseph L. Mankiewicz à Jacques Demy et François Ozon. En dehors de son travail pour le cinéma, la télévision et le théâtre, elle était également appréciée en tant que chanteuse. Ses obsèques auront lieu après-demain, mercredi 25 octobre, à Marnes-la-Coquette.

Danielle Darrieux fait ses premiers pas devant la caméra en tant qu’adolescente au début des années 1930 dans des films comme Le Bal de Wilhelm Thiele, Coquecigrole de André Berthomieu et Panurge de Michel Bernheim, puis devient rapidement une star à part entière dans Château de rêve de Geza von Bolvary, Mauvaise graine de Billy Wilder, La Crise est finie de Robert Siodmak, Dédé de René Guissart, L’Or dans la rue de Curtis Bernhardt, Quelle drôle de gosse et Caprices de Léo Joannon, Le Domino vert de Herbert Selpin et Henri Decoin, Mayerling de Anatole Litvak, Tarass Boulba de Alexis Granowsky, Club de femmes de Jacques Deval, Port Arthur de Nikolas Farkas, Un mauvais garçon de Jean Boyer, Mademoiselle ma mère, Abus de confiance, Retour à l’aube, Battement de cœur et Premier rendez-vous de Henri Decoin, ainsi que Katia de Maurice Tourneur et La Fausse maîtresse de André Cayatte. A cette même époque, elle avait également une première fois tenté sa chance à Hollywood, à travers La Coqueluche de Paris de Henry Koster.

Après la guerre, elle a pu reprendre sa place en haut de l’affiche, désormais dans des rôles de femmes légèrement plus matures, entre autres dans Au petit bonheur de Marcel L’Herbier, Adieu chérie et Le Septième ciel de Raymond Bernard, Bethsabée de Léonide Moguy, Ruy Blas de Pierre Billon, Jean de la Lune de Marcel Achard, Occupe-toi d’Amélie, Le Bon Dieu sans confession et Le Rouge et le noir de Claude Autant-Lara, La Ronde et Madame De de Max Ophüls, La Vérité sur Bébé Donge, Bonnes à tuer et L’Affaire des poisons de Henri Decoin, Adorables créatures de Christian-Jaque, Napoléon et Si Paris nous était conté de Sacha Guitry, L’Amant de Lady Chatterley et Un drôle de dimanche de Marc Allégret, Le Salaire du péché et Les Yeux de l’amour de Denys de La Patellière, Pot-Bouille et Marie-Octobre de Julien Duvivier, Le Désordre et la nuit de Gilles Grangier, ainsi que quelques autres productions anglophones telles que Riche jeune et jolie de Norman Taurog, L’Affaire Cicéron de Joseph L. Mankiewicz et Alexandre le grand de Robert Rossen.

Les années 1960 étaient tout aussi fastes pour Danielle Darrieux, quoique parfois dans des seconds rôles prestigieux, grâce à Meurtre en 45 tours de Etienne Périer, Les Lions sont lâchés de Henri Verneuil, Un si bel été de Lewis Gilbert, Landru de Claude Chabrol, Pourquoi Paris ? de Denys de La Patellière, Méfiez-vous mesdames de André Hunebelle, Du grabuge chez les veuves de Jacques Poitrenaud, Patate de Robert Thomas, L’Or du duc de Jacques Baratier, Les Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy, L’Homme à la Buick de Gilles Grangier, Les Oiseaux vont mourir au Pérou de Romain Gary, 24 heures de la vie d’une femme de Dominique Delouche et La Maison de campagne de Jean Girault. Puis arrivait une relative traversée du désert cinématographique dans les décennies suivantes, pendant lesquelles elle apparaissait encore dans Divine de Dominique Delouche, L’Année sainte de Jean Girault, Le Cavaleur de Philippe De Broca, Une chambre en ville de Jacques Demy, En haut des marches de Paul Vecchiali, Le Lieu du crime de André Téchiné, Corps et biens de Benoît Jacquot et Quelques jours avec moi de Claude Sautet, tout en œuvrant en parallèle à la télévision.

Enfin, elle a tenu un nombre assez conséquent de rôles de grand-mère à partir des années ’90, notamment dans Le Jour des rois de Marie-Claude Treilhou, Les Mamies de Annick Lanoë, Ça ira mieux demain de Jeanne Labrune, Huit femmes de François Ozon, Une vie à t’attendre de Thierry Klifa, Nouvelle chance de Anne Fontaine, L’Heure zéro de Pascal Thomas, le film d’animation Persépolis de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud et Pièce montée de Denys Granier-Deferre.

Danielle Darrieux a été nommée à trois reprises au César de la Meilleure actrice dans un second rôle pour Une chambre en ville, Le Lieu du crime et Huit femmes. Elle a reçu un César d’honneur en 1985 des mains de Jean-Claude Brialy. Elle avait gagné le prix du National Board of Review en 1937 pour Mayerling. Et son rôle dans le film de François Ozon lui avait valu des prix spéciaux pour l’ensemble des actrices de la part du Festival de Berlin et des European Film Awards en 2002. Au début de sa carrière, elle était mariée pendant six ans avec le réalisateur Henri Decoin.

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