Cycle « Récits d’apprentissage » sur LaCinetek en août 2020

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A Brighter Summer Day © 1991 Yang & His Gang Filmmakers / Kailidoscope / MK2 Films / Carlotta Films
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Le dispositif de l’apprentissage scolaire a connu quelques modifications plus ou moins heureuses au fil des semaines du printemps dernier. Le confinement mondial a en effet vu naître autant de vocations pédagogiques chez les parents que de crises de nerfs chez ces pères et ces mères, dépassés par l’omniprésence de leur progéniture à la maison. Le nouveau cycle mensuel proposé depuis le début de la semaine et encore jusqu’au mercredi 9 septembre sur LaCinetek n’a point pour vocation d’éveiller ce traumatisme récent de la garde des enfants sept jours sur sept. Il s’aventure davantage du côté de l’école buissonnière, cet espace de l’apprentissage intime mi-préservé, mi-ouvert à tous les vents impitoyables de la vie d’adulte que nous avons tous dû traverser entre l’enfance et l’adolescence. Ou bien, comme le dit le philosophe Friedrich Nietzsche dans une citation du Gai savoir, mise en exergue de la liste des dix films choisis sur le site de LaCinetek, « Tout cela il nous faut l’apprendre des artistes et, pour le reste, être plus sages qu’eux encore. »

Ce ne sont pas exclusivement des récits d’enfants qui ponctuent ce cycle de fin d’été. A peu près la moitié des films sélectionnés ont certes de jeunes personnages comme héros, tels que l’élève en quête de la maison de son ami chez Abbas Kiarostami, du garçon qui devient une bête de foire à cause de ses cheveux verts chez Joseph Losey et d’une jeunesse prise dans le tourbillon des agitations politiques à Taïwan dans les années 1960 chez Edward Yang. Mais l’éducation sentimentale et sexuelle est au moins autant au programme filmique, grâce aux troubles des attirances cultivés magistralement par Pedro Almodovar dans La Mauvaise éducation et par André Téchiné dans Les Roseaux sauvages, ainsi qu’à Isabelle Huppert en maîtresse d’école à la fin du XVIIème siècle qui tente de ramener dans le droit chemin les filles sous sa garde dans Saint-Cyr de Patricia Mazuy.

© 2020 LaCinetek Tous droits réservés

En complément de ce cycle, toujours accessible en échange de la modique somme de trois euros par mois ou de trente euros par an, la Cinémathèque des réalisateurs propose une promotion sur une soixantaine de films à la location. Elle sera valable jusqu’au lundi 31 août et permettra de découvrir pour deux euros en définition standard ou pour trois euros en haute définition des classiques ayant pour thème le farniente estival au bord de la mer au sens large. Sont compris dans cette offre spéciale des incontournables du cinéma français – Plein soleil de René Clément, Pauline à la plage de Eric Rohmer, Marius et Jeannette de Robert Guédiguian et Beau travail de Claire Denis – et hollywoodien – Le Port de l’angoisse de Howard Hawks, Le Lauréat de Mike Nichols, Un après-midi de chien de Sidney Lumet et Point Break Extrême limite de Kathryn Bigelow – , tout comme le meilleur de la production européenne – Le Fanfaron de Dino Risi, Elvira Madigan de Bo Widerberg, Alice dans les villes de Wim Wenders et Journal intime de Nanni Moretti.

Enfin, LaCinetek s’associe au distributeur Carlotta Films, de même jusqu’à la fin du mois et au même tarif préférentiel, afin de faire découvrir son catalogue impressionnant selon trois thématiques distinctes. Vous pourriez ainsi vous plonger dans le meilleur du cinéma japonais en quinze films, dont huit de Yasujiro Ozu, deux de Mikio Naruse et trois de Nagisa Oshima. Le mythique réalisateur allemand Rainer Werner Fassbinder est mis à l’honneur par le biais de six de ses films majeurs, y compris Tous les autres s’appellent Ali, L’Année des treize lunes et Le Mariage de Maria Braun. Et dix découvertes vous permettront de vous familiariser avec des réalisateurs aussi confidentiels que Djibril Diop Mambety (Touki Bouki Le Voyage de la hyène), Lino Brocka (Insiang) et Yermek Shinarbayev (La Flûte de roseau). A ce sujet, il convient de signaler que bon nombre de ces films, ainsi que certains du cycle mensuel, avaient été disponibles récemment sur la plateforme de vidéo par souscription de Carlotta Films !

Le Petit fugitif © 1953 Little Fugitive Production Company / United Artists / Carlotta Films Tous droits réservés

La sélection « Récits d’apprentissage » du mois d’août 2020

A Brighter Summer Day (Taïwan / 1991) de Edward Yang, avec Chang Chen et Lisa Yang

Deep End (Royaume-Uni / 1970) de Jerzy Skolimowski, avec Jane Asher et John Moulder-Brown

Le Garçon aux cheveux verts (États-Unis / 1948) de Joseph Losey, avec Pat O’Brien et Dean Stockwell

Ma vie de chien (Suède / 1985) de Lasse Hallström, avec Anton Glanzelius et Tomas von Brömssen, Golden Globe du Meilleur Film étranger en 1988

La Mauvaise éducation (Espagne / 2004) de Pedro Almodovar, avec Gael Garcia Bernal et Fele Martinez

Récréations © 1992 Les Films d’ici / La Sept France / arte France / Sophie Dulac Distribution Tous droits réservés

Où est la maison de mon ami ? (Iran / 1987) de Abbas Kiarostami, avec Kheda Barech Defai et Babek Ahmed Poor

Le Petit fugitif (États-Unis / 1953) de Morris Engel, Ray Ashley et Ruth Orkin, avec Richard Brewster et Winifred Cushing

Récréations (France / 1992) de Claire Simon

Les Roseaux sauvages (France / 1994) de André Téchiné, avec Élodie Bouchez et Gaël Morel, Prix Louis Delluc en 1994 & César du Meilleur Film en 1995

Saint-Cyr (France / 2000) de Patricia Mazuy, avec Isabelle Huppert et Jean-Pierre Kalfon, Prix Jean Vigo en 2000 & César des Meilleurs costumes en 2001

Les Roseaux sauvages © 1993 Claude Raymond Ditivon / Les Films Alain Sarde / La Sept France / StudioCanal
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