Critique : Wildlife – Une saison ardente

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Wildlife – Une saison ardente

Etats-Unis : 2018
Titre original : Wildlife
Réalisation : Paul Dano
Scénario : Zoe Kazan, Paul Dano, d’après le roman de Richard Ford
Interprètes : Carey Mulligan, Jake Gyllenhaal, Ed Oxenbould
Distribution : ARP Sélection
Durée : 1h45
Genre : drame
Date de sortie : 19 décembre 2018

2/5

Avec Wildlife – Une saison ardente, le comédien américain Paul Dano se lance dans la réalisation en adaptant « Une saison ardente », un roman de Richard Ford publié en 1990. Intéressé par le sujet de la famille, il a trouvé dans ce livre deux caractéristiques qui, pour lui, symbolisent ce sujet : l’amour et les turbulences. C’est avec sa compagne Zoe Kazan qu’il a écrit le scénario de ce film, présenté cette année en ouverture de la Semaine de la Critique du Festival de Cannes.

Synopsis : Dans les années 60, Joe, un adolescent de 14 ans regarde, impuissant, ses parents s’éloigner l’un de l’autre. Leur séparation marquera la fin de son enfance.

Un couple qui se déchire

Le Montana dans les années 60. Jeanette et Jerry Brinson forment un couple qui vient d’arriver dans cet état et qui a l’espoir de trouver sa place parmi la bourgeoisie locale. Jeanette et Jerry ont un fils de 14 ans, Joe. Jeanette ne travaille pas et si le niveau en golf de Jerry n’a jamais été suffisant pour qu’il puisse vraiment percer dans ce sport, il lui a toutefois permis de trouver un emploi dans un club. Jusqu’au jour où, jugé trop familier avec les clients, il est licencié par son employeur. Un évènement qui va générer des fissures dans le couple, Jerry prenant la décision de partir combattre les incendies de forêt et Jeannette de se lancer dans une aventure extra-conjugale.

Une histoire qu’on a déjà beaucoup vue !

Les déliquescences d’un couple, le cinéma nous en a déjà données à de multiples occasions. Soyons honnête, Wildlife – Une saison ardente est loin d’être l’exemple le plus fort en la matière. Il y a toutefois deux éléments qui rehaussent le jugement qu’on peut porter sur ce film : les magnifiques paysages du Montana et, surtout, le rôle important joué par Joe, le fils, confronté à la dure réalité du monde adulte, témoin impuissant du naufrage du couple. Le fait qu’il se tourne vers la photographie n’est sans doute pas le fruit d’un hasard scénaristique. Il permet, en tout cas, de générer, en conclusion, la plus belle scène du film.

Un excellent trio

Pour son premier film en tant que réalisateur, le comédien Paul Dano a choisi de ne pas apparaître devant la caméra. Il aurait pu, dans ma mesure où Jerry Brinson est un personnage qui a grosso-modo son âge. Il a préféré faire appel à Jake Gyllenhaal, un acteur qu’on voit énormément en ce moment, dans des films aux registres très variés. Ici, il embrasse avec bonheur le rôle d’un mari tourmenté. Le rôle de sa femme Jeanette est interprété par la comédienne britannique Carey Mulligan, assez étonnante dans ce rôle d’épouse et de mère distante et dure. Quant à Joe, le fils, il est interprété avec beaucoup de justesse et de sensibilité par le jeune comédien australien Ed Oxenbould, dont le physique n’est pas sans rappeler celui du réalisateur.

Conclusion

D’une facture très (trop ?) classique, le premier film réalisé par Paul Dano s’avère plutôt décevant, le sujet traité, la déliquescence d’un couple, ayant déjà fait l’objet d’œuvres autrement plus fortes. On retient surtout de Wildlife – Une saison ardente, le rôle important joué par le fils du couple, témoin impuissant de leur naufrage.

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