Critique : On l’appelle Jeeg Robot

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On l’appelle Jeeg Robot

Italie, 2016
Titre original : Lo chiamavano Jeeg Robot
Réalisateur : Gabriele Mainetti
Scénario : Nicola Guaglianone
Acteurs : Claudio Santamaria, Luca Marinelli, Ilenia Pastorelli
Distribution : Nour Films
Durée : 1h58
Genre : Comédie, fantastique
Date de sortie : 3 mai 2017

Note : 2/5

Premier film de Gabriele Mainetti, On l’appelle Jeeg Robot, est une relecture italienne du traditionnel film de super héros américain. Le décalage ne prend pas vraiment, le résultat s’avère très simpliste, s’apparentant à une simple série B relevée par de bien rares scènes d’action certes impressionnantes mais trop rares.

Synopsis : Poursuivi par la police dans les rues de Rome, Enzo plonge dans les eaux du Tibre et entre en contact avec une substance radioactive qui le contamine. Il réalise bientôt qu’il possède des pouvoirs surnaturels : une force et une capacité de régénération surhumaines qu’il décide de mettre au service de ses activités criminelles. Du moins jusqu’à ce qu’il rencontre Alessia, une jeune fille fragile et perturbée qu’il sauve des griffes de Fabio, dit « Le Gitan », un mafieux déjanté qui a soif de puissance. Témoin des pouvoirs d’Enzo, Alessia est persuadée qu’il est l’incarnation de Jeeg Robot, héros de manga japonais, présent sur Terre pour sauver le monde.  Mais Enzo va être forcé d’affronter Le Gitan qui veut savoir d’où vient cette force surhumaine. Parviendra-t-il à sauver la ville de la folie meurtrière de Fabio et être le super-héros qu’Alessia voit en lui ?

 

Une série B efficace mais simpliste

Claudio Santamaria est convaincant dans le rôle du héros, personnage le plus attachant, ambigu, et intéressant de l’histoire. Enzo est un petit vaurien du dimanche qui vivote difficilement, son existence étant passablement ennuyeuse, rythmée par ses Danette à la vanille et les pornos qu’il mate. Tentant d’échapper à la police, Enzo va entrer en contact avec des fluides toxiques qui vont lui offrir une force surhumaine. Il va devoir apprendre à contrôler et à utiliser ses pouvoirs.

Postulat de départ ultra classique donc, dans le genre super héroïque. Le super-héros est souvent un ancien vilain, les exemples sont nombreux : Œil de Faucon, Luke Cage, Deadpool, etc… Pour autant Jeeg Robot choisi un prisme irrévérencieux, un peu décalé, comme ont pu l’être Kick-Ass ou Chronicle. Mais le film de Gabriele Mainetti s’apparente davantage à American Hero : un personnage marginal, rebus, brutal, qui va se trouver affublé de capacités surhumaines qu’il va d’abord utiliser de manière égoïste et profitable. Enzo est un super loser, une représentation d’une société à l’agonie, sans ambition, sans réalité, sans oxygène qui possède pour autant un fond honorable. À l’exception du méchant, caricature désagréable, les protagonistes parviennent à être relativement attachants.

La première partie s’avère la plus savoureuse, lorsque Jeeg Robot est encore ce personnage bourru qui ne pense qu’à lui. La transformation vers l’héroïsme va également s’avérer simpliste : l’apparition d’une femme, l’amour, puis la rédemption. Gabriele Mainetti se veut légèrement corrosif, et cherche à critiquer le genre super héroïque en caricaturant ls enjeux. Hélas, le cinéaste manque de sincérité et de décalage pour que son œuvre parvienne à s’échapper réellement du genre restreint du super héroïque classique. A part un changement dans la dimension spatiale, rien de bien surprenant n’apparaît. L’histoire aurait gagné à être d’avantage concise et les scènes d’action, pourtant très réussies, ne sont pas assez nombreuses. Le rapport au véritable Jeeg Robot n’est pas réellement établi et ce ressort scénaristique ne profite qu’aux aficionados du dessin animé. Les néophytes resteront seuls avec leur perplexité.

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