Critique : Notre dame

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Notre dame

France, Belgique : 2019
Titre original : –
Réalisation : Valérie Donzelli
Scénario : Valérie Donzelli, Benjamin Charbit
Interprètes : Valérie Donzelli, Pierre Deladonchamps, Thomas Scimeca
Distribution : Ad Vitam
Durée : 1h30
Genre : Comédie
Date de sortie : 18 décembre 2019

0.5/5

Comédienne depuis 1999, Valérie Donzelli s’est essayée à la réalisation en 2008, avec le court métrage Il fait beau dans la plus belle ville du monde avant de réaliser La reine des pommes, son premier long métrage, en 2009. C’est en 2011, avec son deuxième long métrage, La guerre est déclarée, qu’elle a obtenue son plus gros succès, attirant 800 000 spectateurs dans les salles.

Synopsis : Maud Crayon, est née dans les Vosges mais vit à Paris.
Elle est architecte, mère de deux enfants, et remporte sur un énorme malentendu le grand concours lancé par la mairie de Paris pour réaménager le parvis de Notre-Dame…
Entre cette nouvelle responsabilité, un amour de jeunesse qui resurgit subitement et le père de ses enfants qu’elle n’arrive pas à quitter complètement, Maud Crayon va vivre une tempête.
Une tempête, qu’elle devra affronter pour s’affirmer et se libérer.

Les deux vies de Maud Crayon

Comme beaucoup de monde, Maud Crayon a 2 vies : une vie familiale et une vie professionnelle. Sa vie familiale est agitée : de son union avec Martial, elle a eu 2 enfants. Dorénavant, Maud et Martial sont séparés, Martial a même une nouvelle compagne, mais il débarque chez Maud chaque fois qu’il y a de la friture dans sa nouvelle liaison. Et Maud, la reine des pommes, à chaque fois, accepte qu’il squatte chez elle. Ce qui ne va pas manquer de causer un gros problème lorsque Bacchus Renard, un amour de jeunesse, va se retrouver sur sa route et dans son cœur.

Quant à sa vie professionnelle, elle était à peu près paisible dans le cadre du cabinet d’architectes dont elle fait partie, mais elle va se retrouver soudainement en plein tsunami lorsque le projet sur lequel elle travaillait , destiné à toute autre chose, est choisi, par le plus grand des hasards, pour le réaménagement du parvis de Notre-Dame de Paris. Un projet qui va dresser beaucoup de monde contre elle, aboutir à une catastrophe financière, l’obliger à prendre une avocate, etc… En 4 mots : La guerre est déclarée. Prometteur, tout cela, n’est-ce-pas ? Attendez la suite !

De Charybde en Scilla

Vous connaissez probablement l’expression « tomber de Charybde en Scilla ». Vous savez bien, c’est quand on échappe à un péril ou à une situation déplaisante pour se retrouver face à un péril encore plus grand ou à une situation encore plus déplaisante. C’est exactement ce qu’on vit à la vision de Notre dame ! Au début, on a l’impression de regarder une petite comédie médiocre et plutôt vulgaire avec cette histoire d’une jeune femme qui n’arrive pas à se débarrasser de son ex au point de l’héberger quand ses relations se détériorent avec sa nouvelle compagne. Mais, attention, pas question que leurs 2 enfants  le voient sortir du lit de leur mère ! Par contre, cela permettra aux spectateurs de voir la réalisatrice en petit culotte ainsi que les attributs masculins de son ex : Valérie Donzelli adore ce genre de situation.

Très vite, on se met à regretter la comédie médiocre et vulgaire lorsqu’on voit les gens se donner des claques sans raison, un « gag » récurrent qui, malheureusement, ne sera jamais approfondi quant à sa signification. Toutefois le pire reste à venir. Après un épisode qui se veut poétique mais qui est surtout beaucoup trop long, avec la maquette préparée par Maud pour un projet qui s’envole par la fenêtre pour finir par atterrir à l’endroit où sont réceptionnés les projets envoyés par les architectes souhaitant participer au concours organisé par la ville de Paris, on arrive à ce qu’on croit être le pire du pire : la transformation de l’appartement de Maud en « Bed and Breakfast », histoire de se faire un peu de fric, et l’arrivée grotesque d’une famille américaine et de deux suédoises qui se mettent à se trémousser sans qu’on leur ait rien demandé. Mais cela n’est rien à côté de ce qui va suivre : la prestation qui se veut drôle d’une avocate complètement frappadingue. Mais cela n’est rien à côté de ce qui va suivre : les personnages sont dans un cinéma et ils se mettent à chanter. On est KO debout, on n’ose pas croire à ce qu’on a vu et entendu, on touche le fond ! Et, en plus, entre ces scènes grotesques, on meurt d’ennui !

Alors, il parait que, dans son film, Valérie Donzelli a voulu évoquer la mauvaise réception faite par certains d’œuvres telles que le centre Beaubourg, les colonnes de Buren ou la Pyramide du Louvre. Il parait aussi qu’elle a cherché à pasticher un certain nombre de films. C’est ainsi qu’on peut imaginer que la scène du trémoussage des touristes est un pastiche de La la land et que la scène où les personnages se mettent à chanter est un clin d’œil à Jacques Demy. On peut … Mais alors, quel manque de talent dans le pastiche pour arriver aux scènes catastrophiques et grotesques auxquelles on assiste !

On les a connus meilleurs !

Quand, avant d’avoir vu le film, on prend connaissance de la distribution de Notre dame, on se réjouit d’y voir un grand nombre de comédiens et de comédiennes particulièrement talentueux et qu’on a beaucoup aimé.e.s dans d’autres films. Sauf que … Pierre Deladonchamps, l’interprète de Bacchus Renard, on l’a connu meilleur ! Thomas Scimeca, qui joue Martial : on l’a connu meilleur. Bouli Lanners, l’interprète de Didier : on l’a connu meilleur. Virginie Ledoyen, Isabelle Candelier, Philippe Katerine, Samir Guesmi : on les a toutes et tous connu.e.s meilleur.e.s ! Et qu’en est-il de Valérie Donzelli, qui s’est donnée le rôle de Maud Crayon ? A dire vrai, elle, on ne l’a jamais connue meilleure ! En fait, le seul reproche qu’on ne peut pas faire à la réalisatrice, c’est d’avoir été opportuniste : elle a tourné son film avant l’incendie qui a gravement endommagé Notre-Dame de Paris. D’ailleurs, le titre de son film est Notre dame, sans tiret entre Notre et dame, sans majuscule à dame. Quant à la seule qualité du film, c’est encore, comme c’est souvent le cas dans les films de Valérie Donzelli, dans les musiques choisies pour accompagner l’intrigue qu’on la trouve : du Mozart, du Bach (Jean-Sébastien et Carl Philipp Emanuel), du Bill Evans.

Conclusion

Il parait que Valérie Donzelli aime le cinéma burlesque. Malheureusement pour elle, et pour nous spectateurs, la réciproque n’est pas vraie ! Le burlesque est un genre très difficile et qui ne réussit pas toujours aux réalisateurs français. Eh bien, tout ce que Valérie Donzelli entreprend dans ce domaine tombe à plat au point que, dans ce film qui se veut drôle, on ne rit jamais. Le hasard veut que la réalisatrice ait donné le prénom Maud à son personnage principal, celui qu’elle interprète, un prénom qui est également celui de la comédienne Maud Wyler qui joue le rôle principal dans Perdrix, comédie burlesque française très réussie sortie en août dernier. Le fossé entre ces 2 films est abyssal !

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