Critique : Le Concours

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Le concours

France : 2016
Titre original : –
Réalisation : Claire Simon

Distribution : Sophie Dulac Distribution
Durée : 1h59
Genre : Documentaire
Date de sortie : 8 février 2017

4/5

Depuis 40 ans qu’elle réalise des films, Claire Simon n’a jamais fait le choix de se cantonner à un genre bien particulier. Avec elle, les documentaires alternent avec les fictions, les fictions sont très documentées et les documentaires racontent des histoires. Après le documentaire Le bois dont les rêves sont faits, sorti en avril dernier, c’est de nouveau un documentaire qu’elle nous propose : Le concours qui donne son titre au film, c’est le concours d’entrée à la Fémis, établissement dans lequel Claire Simon a été directrice du département réalisation de 2003 à 2014. Ce film a obtenu le Prix du meilleur documentaire lors de la Mostra de Venise 2016.

Synopsis : C’est le jour du concours.
Les aspirants cinéastes franchissent le lourd portail de la grande école pour la première, et peut-être, la dernière fois.
Chacun rêve de cinéma, mais aussi de réussite. Tous les espoirs sont permis, toutes les angoisses aussi. Les jeunes gens rêvent et doutent.
Les jurés s’interrogent et cherchent leurs héritiers.
De l’arrivée des candidats aux délibérations des jurés, le film explore la confrontation entre deux générations et le difficile parcours de sélection qu’organisent nos sociétés contemporaines.

Les 3 étapes du concours d’entrée à la Fémis

La Fondation européenne des métiers de l’image et du son, plus connue sous l’appellation La Fémis, est un établissement public d’enseignement supérieur français de renommée internationale, un établissement qui délivre un enseignement technique et artistique destiné à des étudiants qu’on retrouvera plus tard dans les divers métiers du cinéma et de l’audiovisuel. L’entrée dans cette école se fait, entre autre, par le biais d’un concours général particulièrement sélectif : chaque année, ils sont un millier au départ et, par une sélection qui s’effectue en 3 étapes, ils ne sont qu’une grosse trentaine à arriver au port, auxquels viennent s’ajouter les lauréats des concours parallèles. Si le premier tour du concours général est commun à tous les candidats, les deux suivants dépendent du département visé par les candidats. Ces départements sont au nombre de sept, allant de la production à la réalisation, en passant par le scénario, l’image, le son, le décor et le montage. Ce sont les différentes étapes du concours général de 2014 que nous montre Claire Simon, un film de deux heures qui se déguste sans que jamais le moindre ennui ne montre le bout de son nez.


Très vivant et souvent drôle

C’est en faisant passer le concours d’entrée à la Fémis que Claire Simon a eu l’idée et l’envie de filmer le désir des jeunes gens qui se présentent à cette épreuve. Avec l’accord de Marc Nicolas, décédé très récemment et qui était alors le Directeur général de l’établissement, elle est partie de l’école dans laquelle elle était directrice d’un département et elle y est revenue en tant que cinéaste. Le concours que présente Claire Simon est celui qui s’est déroulé durant le premier semestre de 2014, sous la présidence de Lætitia Masson. Cette année là, c’est sur un extrait de Shokuzai, du réalisateur japonais Kiyoshi Kurosawa, qu’a planché le millier de candidats du concours général pour lépreuve écrite d’analyse de film, une épreuve de pré-sélection qui se déroule sur une durée de 3 heures dans un immense amphithéâtre. S’il est intéressant d’être confronté à cet énorme rassemblement, surtout quand on pense que, parmi les participants se trouvent peut-être, voire sans doute, quelques futures grandes figures du 7ème art, l’intérêt majeur du film réside surtout dans les discussions à propos des notes sur des dossiers d’enquête, autre épreuve de la pré-sélection avec un système de double notation se traduisant parfois par des écarts absolument énormes et, plus encore, sur les oraux au cours desquels des candidats se retrouvent face à un jury. Les scènes auxquelles on assiste sont vivantes, souvent drôles et on apprécie à leur juste valeur les discussions entre les membres des jurys lors du 3ème tour, du genre : un réalisateur peut-il être fou ou au bord de l’autisme tout en étant génial, ou du genre : tel candidat est-il vraiment sincère dans son discours ou, au contraire, essaye-t-il de mieux se « vendre » en disant ce que, pense-t-il, le jury souhaite entendre ? En tout cas, et on s’en félicite, il ressort de tout cela qu’il n’y a pas de recette miracle permettant d’être admis dans cette école !

 

Conclusion

Soyez franc : un film sur le concours d’entrée dans une école prestigieuse et un peu particulière de notre pays, a priori, cela vous tente-t-il ? Pas de doute, on sent chez vous une certaine réticence ! Eh bien, vous avez tort, car on est dans le monde du cinéma avec des postulants qui aiment le cinéma et qui souhaitent y placer leur avenir, avec des membres des jurys qui travaillent dans le cinéma et avec surtout, aux manettes, Claire Simon qui fait partie de ce qui se fait de mieux en matière de réalisation de documentaires. Cela donne, au final, un film réjouissant, vivant et souvent drôle.

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