Critique express : Petit Samedi

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Petit Samedi

Belgique : 2020
Titre original : –
Réalisation : Paloma Sermon-Daï
Interprètes : Damien Samedi, Ysma Sermon-Daï
Distribution : Singularis Films
Durée : 1h15
Genre : Documentaire
Date de sortie :7 juin 2023

3.5/5

Synopsis : Damien Samedi a 43 ans. Quand il était enfant, dans son village wallon en bord de Meuse, on l’appelait le « Petit Samedi ». Pour sa mère Ysma, Damien est toujours son gamin, celui qu’elle n’a jamais abandonné lorsqu’il est tombé dans la drogue. Un fils qui a, malgré tout, cherché à protéger sa mère. Un homme qui tente de se libérer de ses addictions et qui fait face à son histoire pour s’en sortir.

Pour Paloma Sermon-Daï, jeune réalisatrice belge de 30 ans, Petit Samedi est son premier long métrage, un film qui avant d’obtenir le Magritte du meilleur documentaire en 2022, a été présenté au Forum de la Berlinade 2020 et a été primé au Festival Premiers plans d’Angers 2021 ainsi qu’au Festival International du film francophone de Namur 2021. C’est à sa propre famille que Paloma a décidé de consacrer ce film et, plus précisément, à son frère Damien Samedi et à leur mère, Ysma Sermon-Daï. Petit Samedi, c’était le surnom de Damien quand il était un enfant. Aujourd’hui, âgé de 43 ans, cela fait plus de 20 ans que ce frère est « tombé » dans l’héroïne et il le cache à tout le monde sauf à ses proches. Il a déjà essayé une cure de désintoxication à Namur, la ville la plus proche de Sclayn, la localité où Damien et Ysma habitent et où le film a été tourné. Une cure de 5 jours, durée insuffisante pour obtenir un sevrage, d’où il est ressorti dans un état encore pire qu’à son arrivée. Une cure de 3 semaines a donné elle de meilleurs résultats. Toutefois, arriver à se désintoxiquer fait toujours partie des rêves de Damien et Ysma fait tout pour l’aider à réussir. Sa sœur Paloma aussi, qui n’a jamais eu honte de son frère et qui lui a proposé son projet de film, un film qui, pensait-elle, pouvait l’aider face à son problème d’addiction.

Très vite, Paloma s’est aperçu que Damien était plus à l’aise lorsque leur mère était présente et ce film est devenu tout autant un film sur Ysma que sur Damien. Contrairement à la plupart des films sur la toxicomanie, que ce soient des fictions ou des documentaires, Petit samedi ne fait pas appel à des scènes de crise souvent qualifiées de fortes mais qui sont souvent difficiles à supporter. C’est par une scène de discothèque que commence le film, le genre de lieu où Damien a mis le doigt dans ce qui est devenu une addiction. Toutefois, ce que l’on voit surtout, ce sont des plans fixes filmés avec beaucoup de pudeur dans la maison d’Ysma et au cours desquels la mère et son fils conversent avec beaucoup de spontanéité sur le passé, sur le présent et sur ce que pourrait être l’avenir. Ces plans fixes, la réalisatrice les a imposés pour refléter l’aspect statique du village dans lequel vivent Damien et Ysma et de la situation dans laquelle elle arrivait. Pour prendre en charge la photographie elle a fait appel à Frédéric Noirhomme, un Directeur de la photographie réputé dans le domaine des films de fiction et qui a su éclairer ce film comme s’il s’agissait d’un film de fiction. Au final, Petit Samedi est tout autant un film plein de douceur sur l’amour filial et sur l’amour maternel qu’un énième film sur les méfaits de l’addiction aux drogues dures. Aux dernières nouvelles, Damien va mieux. Le film l’a aidé en lui permettant de pouvoir plus facilement parler de son problème et il a retrouvé un certain équilibre. Quant à Paloma Sermon-Daï, elle vient de réaliser Il pleut dans la maison, son premier long métrage de fiction, un film qui faisait partie de la sélection de la Semaine de la Critique lors du récent Festival de Cannes.

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