Test Blu-ray : Projet Wolf Hunting

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Projet Wolf Hunting

Corée du Sud : 2022
Titre original : Neugdaesanyang
Réalisation : Kim Hong-seon
Scénario : Kim Hong-seon, Jo Soo-bin
Acteurs : Seo In-Guk, Jang Dong-Yoon, Jung So-Min
Éditeur : ESC Éditions
Durée : 2h02
Genre : Horreur, Action, Science-Fiction
Date de sortie cinéma : 15 février 2023
Date de sortie DVD/BR : 7 juin 2023

Alors qu’ils sont transférés depuis les Philippines vers la Corée du Sud par un navire cargo, plusieurs dangereux criminels provoquent une violente émeute jusqu’à ce qu’un monstre non identifié sorte de son sommeil…

Le film

[4/5]

Égorge-mi et Trépane-moi sont dans un bateau…

Véritable OVNI déjanté en provenance de Corée du Sud, Projet Wolf Hunting pourrait sérieusement concourir au titre de film le plus brutal et le plus sanglant n’ayant jamais vu le jour au pays du matin calme. Prenant place sur un cargo dont la cale est remplie de dangereux criminels, le film de Kim Hong-seon (The Chase) commence à la manière d’un polar hardcore, plutôt brutal et sans concession : suite à l’évasion spectaculaire des détenus, la première partie de Projet Wolf Hunting opposera une bande de criminels désespérés et ultra-violents à une poignée de représentants des forces de l’ordre dépassés par les événements.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le film de Kim Hong-seon s’engage à fond dans sa promesse d’action à couper le souffle : s’ils sont pour la plupart peu détaillés, les personnages des détenus s’avèrent de sacrées ordures dotées des pulsions les plus sadiques et des accès de violence les plus brutaux qui soient. De fait, le nombre de cadavres dépassera très vite les attentes du spectateur, Projet Wolf Hunting nous proposant une véritable orgie de tripaille et de gore, le tout étant enveloppé dans une ambiance délicieusement nihiliste. Les gerbes de sang, les os brisés, les muscles déchirés, les membres arrachés et les rituels fétichistes les plus sadiques s’enchainent donc à l’écran dans la joie et la bonne humeur, le tout étant magnifié à l’écran par l’utilisation d’effets spéciaux old school extrêmement bien faits.

Frankenstein et surhommes

Les festivités gore et les débordements sadiques iront donc bon train durant la première partie de Projet Wolf Hunting, jusqu’à ce que les choses prennent un virage encore plus résolument décomplexé et « gonzo » quand toute la population du vaisseau – les gentils comme les méchants – se rendront compte qu’ils ne sont pas « seuls » sur le cargo, et qu’ils voyagent en compagnie d’une espèce de mort-vivant à la force surhumaine. Fruit gâté d’une expérience top secrète effectuée dans l’ombre par les japonais durant la Seconde Guerre mondiale, ce « monstre de Frankenstein » est doté d’un solide appétit de meurtre, et le démontrera dès son apparition à l’écran, puisqu’il décimera à mains nues la moitié du casting du film.

Si les forces en présence sont différentes, la deuxième partie de Projet Wolf Hunting continuera donc d’appuyer sa narration sur une série quasi-ininterrompue de carnages extrêmement graphiques, l’intrigue tentant également d’introduire des éléments tirés du film de conspiration autour d’expériences clandestines destinées à créer des surhommes. D’une durée d’un peu plus de deux heures, Projet Wolf Hunting a certes un peu de mal à se renouveler en cours de route et à maintenir durant son deuxième acte un rythme aussi trépidant que pendant sa première moitié. Pour autant, on admettra sans peine qu’il s’agit là d’un film où le spectacle l’emporte sur l’intrigue, et ce qui avait commencé comme un équivalent des Ailes de l’enfer sur un bateau parviendra à aborder de manière relativement efficace son virage à 180 degrés vers la science-fiction la plus barrée qui soit. Un excellent moment !

Le Blu-ray

[4,5/5]

Disponible à partir d’aujourd’hui au format Blu-ray, Projet Wolf Hunting est édité par ESC Éditions, qui en l’espace de quelques années d’existence s’est rapidement imposé comme l’un des éditeurs les plus incontournables sur le marché de la vidéo en France. Le film nous est proposé dans une copie assez superbe et en 1080p. Tournée en numérique, l’image est irréprochable, le niveau de détail est d’une belle précision et les couleurs sont solides, bien que la palette de couleurs du film soit souvent sombre. Le piqué est remarquable, les niveaux de noir profonds et il n’y aura aucun problème de compression à déplorer. Côté son, le film nous est proposé en version originale coréenne mais dispose également d’une version française, toutes deux ayant été mixées en DTS-HD Master Audio 5.1. La piste coréenne est définitivement celle qui sera à privilégier : à l’image du film, le mixage tape fort et une fois que l’action commence, on aura droit à un véritable festival de surrounds. Le caisson de basses a également l’occasion de s’exprimer de façon forte et claire, mais ne dominera jamais sur les voix. Les dialogues sont clairs et nets, et les effets, les coups de feu en particulier, sont très percutants. La version française, doublée par les équipes d’AudioProjects (Michael Cermeno, Sylvie Santelli…), n’échappe pas à la fadeur habituelle des petites boites de doublage low-cost basées en Espagne.

Du côté des suppléments, ESC Éditions fait très fort puisque l’éditeur nous propose carrément plus d’une heure vingt de bonus. Au rayon des suppléments exclusifs à la France, on commencera avec une conversation avec Kim Hong-seon (22 minutes). Ce dernier nous y expliquera avoir déjà écrit une suite et un préquel à Projet Wolf Hunting, avoir fait énormément de recherches sur les expériences médicales durant la Seconde Guerre mondiale, évoquera ses références et ses films préférés, reviendra sur le choix de ses acteurs et reviendra sur le travail effectué sur le son de son film. On continuera ensuite avec un entretien avec Marc Godin, journaliste chez Technikart (15 minutes), qui évoquera les qualités du film, les progrès faits par Kim Hong-seon en l’espace de quelques films, le sound design du film ou encore le « gore ». A deux reprises il évoquera des effets spéciaux faits en « direct live », ce qui nous amènera à penser que ce néologisme absurde inventé par les Nuls il y a trente ans est désormais passé, chez certaines personnes, dans le langage courant. On enchaînera directement par un entretien avec Stéphane Du Mesnildot, critique aux Cahiers du Cinéma et spécialiste du cinéma asiatique (18 minutes), qui a radicalement changé de look et reviendra sur les particularités de l’horreur à la Coréenne avant d’aborder le film en lui-même. On pourra enfin retrouver Marc Godin et Stéphane Du Mesnildot pour quatre analyses de séquences (20 minutes).

On continuera ensuite avec une petite série de featurettes promotionnelles. Le premier module est consacré aux coulisses du film (4 minutes) et nous proposera quelques images volées sur le tournage accompagnées d’entretiens rapides avec les acteurs et l’équipe, le réalisateur revenant notamment sur sa volonté de signer un film très brut. Le deuxième module reviendra sur le personnage d’Alpha (2 minutes) et nous proposera un aperçu rapide de ce qui a été fait pour créer « une arme humaine avec des gènes de loup », et les cinq heures par jour de maquillage ayant été nécessaire à la création du personnage. On terminera enfin avec une galerie de projets d’affiches (1 minute) ainsi qu’avec la traditionnelle bande-annonce.

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