Cannes 2018 : L’Œil d’or remis à Samouni road

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Stefano Savona primé en 2018 (photo Eric Bonté – 1000images)
Stefano Savona, entouré des jurés Isabelle Danel, Emmanuel Finkiel, Kim Longinotto, Lolita Chammah et Paul Sturtz (© SCAM)

Le Jury présidé par le réalisateur Emmanuel Finkiel a primé Samouni Road de Stefano Savona, un documentaire qui mêle prises de vues réelles et animation, tout comme Chris the Swiss de Anja Kofmel, découvert au sein de la Semaine de la Critique ou L’État contre Mandela et les autres, dans la sélection officielle hors-compétition.

Ce long-métrage d’une grande force émotionnelle, didactique (dans le sens positif du terme) et politique revient sur l’opération Plomb durci (qu’il a déjà évoqué dans un autre film en 2009) menée par l’armée israélienne à Gaza en 2009 à travers le terrible quotidien d’une famille. Les scènes se déroulant durant l’assaut ont été créés par le talentueux cinéaste d’animation Simone Massi qui s’est mis avec intelligence et délicatesse au service d’une œuvre engagée et digne dans sa dénonciation sans fard d’un massacre. Le jury a honoré Savona «pour l’intelligence de son dispositif, la juste distance du point de vue, la délicatesse de son regard, la brillante et subtile utilisation de l’animation et pour la force de sa proposition narrative. Autant d’éléments qui contribuent à nous plonger dans une proximité exceptionnelle avec des êtres pris dans la réalité insupportable du conflit israélo-palestinien». Le scénario (car, oui, les documentaires ont eux aussi un scénario) a notamment été écrit avec Léa Mysius, la réalisatrice de Ava (en compétition à la Semaine de la Critique en 2017) et co-auteur des fantômes d’Ismaël d’Arnaud Desplechin.

Après Allende, Mi abuelo Allende de Marcia Tambutti Allende en 2015, il s’agit de la deuxième fois en quatre ans que le lauréat du meilleur film documentaire présenté au Festival de Cannes fait partie de la sélection de la Quinzaine des Réalisateurs.

Deux mentions ont été remises, à Mark Cousins pour The Eyes of Orson Welles (Cannes Classics) qui «interroge avec ferveur la représentation des hommes et du monde et pose cette question essentielle : comment regarder aujourd’hui ?», «en explorant si singulièrement l’univers d’Orson Welles, ses images cinématographiques et ses dessins souvent inédits» et à Michel Toesca pour Libre (Sélection Officielle – Séances Spéciales), consacré à Cédric Herrou, condamné en France à de la prison ferme pour avoir apporté aide et secours à des réfugiés en difficulté. Les membres du jury ont été émus par la ténacité, l’honnêteté et l’engagement de Michel Toesca «auprès d’un héros ordinaire» et l’ont félicité «pour la manière avec laquelle il nous embarque au cœur d’un combat exemplaire auprès des réfugiés, nous bouscule et ouvre nos consciences».

Libre

La sélection incluait encore notamment une œuvre d’art avec ouverture sur la politique (Le Livre d’Image de Jean-Luc Godard), un documentaire historique fleuve de huit heures (Les Âmes Mortes de Wang Bing, sur les camps de la mort de Mao, autour de la parole d’une centaine de survivants) et des portraits d’artistes (Ingmar Bergman, Alice Guy, Jane Fonda, Whitney Houston) grâce à Cannes Classics.

Stefano Savona (photo Eric Bonté – 1000images)

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