Critique : Barbara

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Photo du film Barbara avec Nina Hoss, Ronald Zehrfeld, Rainer Bock

BarbaraBarbara

Allemagne : 2012
Titre original : Barbara
Réalisateur : Christian Petzold
Scénario : Christian Petzold
Acteurs : Nina Hoss, Ronald Zehrfeld, Rainer Bock
Distribution : Pyramide Distribution
Durée : 1h45
Genre : Drame
Date de sortie : 2 mai 2012

4/5

Porté par une incandescente comédienne, ce portrait de femme dans l’ex-RDA joue aux lisières du film politique et du mélodrame, sans jamais tomber dans le piège d’aucun. Un souffle indéniable venu d’Outre-Rhin et qui confirme cette vitalité d’un cinéma retrouvé.

Synopsis : Années 80. Barbara est affectée dans un hôpital de la province est-allemande. Des soupçons pèsent sur elle sur ses intentions de passer à l’Ouest, ce qui lui vaut un harcèlement permanent des autorités policières. Malgré la présence de l’autre côté du rideau de fer de son amant dont elle est follement éperdue et qui œuvre à son passage, celle d’André, le chef de l’hôpital, ne la laisse pas totalement indifférente.

Photo du film Barbara avec Nina Hoss, Ronald Zehrfeld, Rainer Bock

 Une femme dans la tourmente

Seule sur son vélo dans une campagne battue par les bourrasques hivernales, Barbara affronte les éléments qui se déchaînent. Métaphoriquement, ces plans de l’héroïne (au sens fort : celle qui agit) traduisent autant cette tourmente personnelle qui la ballotte que cette glaciation endémique tant bureaucratique qu’idéologique de l’ex République Démocratique d’Allemagne qui prit fin après la chute du Mur de Berlin.

Photo du film Barbara avec Nina Hoss, Ronald Zehrfeld, Rainer Bock

Glacial et beau

Entre film historique et drame humain, le cinéaste Christian Petzold réussit à trouver le juste équilibre pour ne pas sombrer dans un pathos pâteux ni dans le didactisme universitaire. La reconstitution historique est remarquable tant dans les décors, costumes et accessoires que d’un point de vue strictement scénaristique où les moindres regards se chargent de suspicion, où la crainte se lit sur les visages figés. A ce climat d’austérité, répond un contrepoint humaniste qui échappe cependant à tout sentimentalisme. Il y a dans ce cinéma-là énormément de dignité, qu’épouse la rigueur de la mise en scène qui ne se pare d’aucun maniérisme. Les protagonistes jouent la carte du tendre avec économie, distinction, sans hystérie et surtout se retrouvent autour d’une cause professionnelle commune qui le lie viscéralement. Cet élément du scénario constitue l’une des grandes réussites de ce film, indéniablement.

On ne pourra que louer de surcroit l’étonnante performance de Nina Hoss dans le rôle titre. La comédienne, dès les premiers plans, va aimanter le spectateur à l’histoire qu’elle vit sans plus le lâcher. Son partenaire Ronald Zehrfeld lui donne magnifiquement la réplique autant que tous les seconds rôles, parfaitement justes.

Résumé

Encore un film allemand qui, dans la ligne droite de « La vie des autres », sonne avec dignité et un souffle formidablement humaniste le renouveau d’un cinéma national. Réjouissant.

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