Tobias Dunschen

Le box-office français de cette semaine 3, allant du 17 au 23 janvier, demeure dans une lénifiante stabilité. Peu de choses y changent en effet et le cumul des entrées par rapport à la semaine précédente remonte de façon anecdotique, afin de flirter de près avec les trois millions de spectateurs. Le creux de la vague s'installe en quelque sorte, sans que ce plateau à un niveau globalement bas ne doive donner lieu à une sérieuse inquiétude.

Les trois films que nous vous conseillons tout particulièrement cette semaine n'auraient pas pu être plus différents l'un de l'autre. Il y a d'abord le grand retour de Charlotte Rampling dans Hannah de Andrea Palladoro pour lequel elle a remporté la Coupe Volpi de la Meilleure actrice au dernier Festival de Venise. Sauf que ces dernières années ont été si fastes pour la comédienne anglaise qu'elle accumule en fait les interprétations magistrales, puisque ce rôle fort tragique d'une femme dont le mari a été incarcéré est pris, en termes de dates de sorties françaises, entre son tour de force dans 45 ans de Andrew Haigh et le pas moins touchant A l'heure des souvenirs de Ritesh Batra, à l'affiche dès la mi-avril.

Suite à l'annonce des nominations aux 90èmes Oscars, voici quelques anecdotes, records et autres faits divers autour de cette liste si prestigieuse du cinéma hollywoodien :

Les nominations pour les 90èmes Oscars ont été annoncées cet après-midi, heure française. Après avoir fait l'impasse l'année dernière sur une petite cérémonie matinale à Hollywood, l'Académie du cinéma américain est essentiellement revenu au dispositif éprouvé depuis longtemps. Suite à quelques mots de bienvenue de la part du président de l'Académie, le chef opérateur John Bailey, ce sont donc les acteurs Tiffany Haddish et Andy Serkis qui ont révélé les noms des heureux élus.

A moins de deux jours de l'annonce des nominations aux Oscars a eu lieu ce matin, heure française, la cérémonie des 24èmes Screen Actors Guild Awards, attribués par le syndicat SAG AFTRA, qui regroupe l'ensemble des acteurs américains du cinéma et de la télévision. Elle a été animée par l'actrice Kristen Bell.

Il paraît que le 20 janvier est la journée mondiale des câlins. Cette information a priori nullement essentielle, glanée au cours des bavardages insipides dans lesquels les animateurs de radio excellent le matin, a cependant toute son importance dans le contexte de cette comédie douce-amère, présentée à la Semaine de la Critique cannoise l'année dernière.

On a beau se lamenter, la décrue massive des entrées était entièrement prévisible en cette semaine 2, allant du 10 au 16 janvier ! Comme d'habitude, la fin des vacances scolaires et le retour à des préoccupations extra-filmiques, comme par exemple les soldes, riment avec une baisse sensible des résultats hebdomadaires.

On arrive certes un peu tard à la fête, mais il vous reste tout de même encore six jours pour profiter pleinement du programme Les Incontournables UGC que la chaîne de cinémas a organisé, comme tous les ans, avec les rédactions du groupe Figaro ! Quoi de mieux en effet que de voir ou de revoir les films qui se sont imposés l'année dernière ou bien ceux qui sont passés un peu inaperçus et qui s'offrent donc une cure de rattrapage salutaire.

Le réalisateur et scénariste américain Hugh Wilson est décédé le 14 janvier à Charlottesville. Il était âgé de 74 ans. Initialement actif à la télévision, il a par la suite réalisé quelques comédies à grand succès, tels que le premier Police Academy et Le Club des ex.

La comédie musicale est de retour ! C'est Hugh Jackman, l'ambassadeur officieux à Hollywood de ce genre quelque peu désuet, qui l'a dit. Le hic, c'est que cette citation ne date pas vraiment d'hier, puisque elle faisait partie de la prestation de l'acteur en tant que maître de cérémonie des Oscars il y a neuf ans déjà.

Des femmes en colère, c'est le thème fédérateur des sorties de cette semaine. Quel curieux hasard au vu de l'actualité sociale et médiatique, qui est ponctuée depuis des mois par des révélations sur des abus de pouvoir afin d'obtenir des faveurs sexuelles, ainsi que par la reconquête de la parole par des femmes, seules ou regroupées dans des organisations militantes, qui laisse augurer, peut-être, un avenir plus paritaire !

A mi-chemin entre l'orgie de fantasmes homo-érotiques et le cauchemar fiévreux, où toutes ces références phalliques sont démasquées en tant que leurre, le premier film du réalisateur de courts-métrages expérimentaux Bertrand Mandico s'emploie avec malice à frustrer la jouissance sans entrave chez les spectateurs éventuellement enclins à apprécier ce type de bizarrerie cinématographique.