Test Blu-ray 4K Ultra HD : Jurassic World – Renaissance

0
828

Jurassic World – Renaissance

États-Unis : 2025
Titre original : Jurassic World – Rebirth
Réalisateur : Gareth Edwards
Scénario : David Koepp
Acteurs : Scarlett Johansson, Mahershala Ali, Jonathan Bailey
Éditeur : Universal Pictures
Durée : 2h14
Genre : Fantastique
Date de sortie cinéma : 4 juillet 2025
Date de sortie BR/4K : 12 novembre 2025

Cinq ans après Jurassic World : Le Monde d’après, l’environnement de la planète s’est révélé hostile pour la plupart des dinosaures. Ceux qui subsistent vivent dans des zones équatoriales isolées, aux conditions proches de celles de leur ère d’origine. Parmi ces créatures terrifiantes, trois spécimens renferment peut-être la clé d’un remède capable de changer le destin de l’humanité…

Le film

[3,5/5]

Quand Jurassic World – Le Monde d’après est sorti sur les écrans du monde entier en 2022, on n’imaginait pas un seul instant qu’il constituerait le dernier opus d’une franchise qui truste les multiplexes depuis une trentaine d’années. Pour autant, et puisqu’il s’agit du septième épisode de la saga, Jurassic World : Renaissance s’apparente à une météorite s’écrasant sur une planète déjà bien secouée. Conscient d’emprunter des chemins déjà bien balisés, Gareth Edwards, qui reprend les rênes de la franchise avec l’assurance d’un vieux briscard des studios Hollywoodiens, ne cherche certainement pas ici à réinventer la roue. L’idée est plutôt de la faire rouler coûte que coûte, dans la boue, la jungle, et parfois même dans les entrailles d’un raptor mutant.

Jurassic World : Renaissance, c’est un retour aux sources en mode chasseur, façon Le Monde Perdu, avec des bottes en kevlar et une caméra qui n’a pas peur de se mouiller. Évitant les discours pompeux sur l’évolution, le film s’échine à construire et à développer une ambiance. Une moiteur. Une tension. Des mercenaires qui avancent dans les hautes herbes, des bruits étranges, et cette sensation que quelque chose les observe. Le film joue la carte du suspense, du mystère, et ça fonctionne. On ne peut s’empêcher de penser à Predator, et même à Annihilation dans cette manière de filmer la nature comme un organisme vivant, imprévisible et hostile.

Comme dans les six volets précédents, Jurassic World : Renaissance respecte une formule bien rodée : une rupture de confinement, des méchants motivés par le profit, des experts en dinosaures, des mercenaires armés, et bien sûr, des enfants en péril. Ces derniers ne subissent jamais de dommages graves, mais leur mise en danger est un ressort dramatique incontournable. Les méchants du récit finissent généralement dévorés, ce qui permet au public de savourer une violence cathartique. Les héros principaux s’en sortent, tandis que les personnages secondaires servent de chair à canon pour rappeler que les dinosaures ne sont pas là pour faire de la figuration. Et en effet, les dinosaures ont du poids, de la sueur, de la salive. Ils ne sont pas juste là pour faire joli, ils sont là pour rappeler que la nature, même en CGI, peut avoir du mordant.

Jurassic World : Renaissance tente quelques variations sur le canevas habituel, sans le bouleverser. Le cœur du film réside dans l’idée que les dinosaures ne sont plus des attractions, mais des survivants. Des créatures qui ont trouvé refuge dans des zones équatoriales, loin des humains, et qui vivent selon leurs propres règles. Le film interroge notre rapport à la nature, à la préservation, à la cohabitation, et la photo de John Mathieson donne au film une texture presque documentaire, avec des plans larges sur des paysages thaïlandais absolument magnifiques. Les effets spéciaux, supervisés par David Vickery, sont bluffants, et quand le film plonge dans les scènes aquatiques, on sent également que Gareth Edwards a voulu renouer avec une forme de réalisme, même dans l’artifice.

Le point faible de Jurassic World : Renaissance réside, évidemment, dans la présence d’une famille luttant pour sa survie, sans équipement, sans compétences, et avec une connaissance limitée des dinosaures. Malgré des décisions plus que douteuses, ils s’en sortiront plutôt mieux que des mercenaires expérimentés. Ce décalage entre les capacités des personnages et leur réussite de survie est absolument invraisemblable, mais il s’inscrit dans la logique spectaculaire et émotionnelle de la franchise. Par ailleurs, les fans de Michael Crichton seront ravis de retrouver ici une scène tirée du premier roman, qui avait été laissée de côté par Steven Spielberg, mais qui s’avère parfaitement intégrée ici.

Jurassic World : Renaissance ne serait pas ce qu’il est sans ses personnages et les acteurs qui les incarnent. Scarlett Johansson, qui rêvait depuis longtemps d’intégrer l’univers Jurassic Park, trouve enfin sa place dans ce septième opus. Son personnage, Zora, est une mercenaire aguerrie, badass mais humaine, hantée par la perte d’un ancien coéquipier. Elle combine efficacité tactique et sens moral, capable de négocier avec dureté tout en tissant des liens sincères. Grâce à son expérience chez Marvel dans le rôle de Black Widow, elle s’avère tout à fait crédible en meneuse d’hommes et donne au film une énergie brute, presque animale. Jonathan Bailey, en Dr. Loomis, joue le rôle du candide émerveillé, fasciné par les dinosaures dans leur habitat naturel. Mahershala Ali, en mercenaire tourmenté, apporte une gravité bienvenue. Et Audrina Miranda, en ado qui parle aux dinosaures comme à son chat, incarne cette nouvelle génération qui ne veut plus dominer, mais comprendre.

Jurassic World : Renaissance est une œuvre généreuse, qui offre au spectateur pile-poil ce qu’il est en droit d’attendre : des dinosaures en pagaille, des scènes d’action haletantes, et une ambiance immersive. Pour les amateurs de dinos, le film introduit beaucoup de nouvelles espèces, tout en ramenant quelques figures familières. En tant que divertissement d’évasion, le film remplit parfaitement son contrat, et son titre laisse peu de doute sur la volonté de prolonger à nouveau la franchise. Et avec trois millions d’entrées en France et plus de 860 millions de dollars au box-office international avant même la sortie du film en vidéo, on peut déjà affirmer que les dinosaures ne sont pas près de disparaître — ni des écrans, ni de l’imaginaire collectif.

Le Blu-ray 4K Ultra HD

[4/5]

Le Blu-ray 4K Ultra HD de Jurassic World : Renaissance édité par Universal Pictures est une belle bête. On ira même un plus loin : il s’agit d’une véritable claque visuelle. L’image est tout simplement somptueuse : l’encodage est irréprochable, et l’étalonnage Dolby Vision + HDR10 sublime chaque plan. Les scènes tournées en Thaïlande explosent de détails : feuillages, textures de peau, reflets sur l’eau. Les séquences nocturnes, souvent piégeuses, sont ici parfaitement maîtrisées, avec des noirs profonds et des contrastes ciselés. Les effets numériques s’intègrent avec une fluidité rare, et les créatures semblent palpables, presque tangibles. Côté son, le Katka de Jurassic World : Renaissance nous propose une VO en Dolby Atmos qui envoie du lourd. Les rugissements de dinosaures traversent la pièce, les effets aquatiques enveloppent le spectateur de façon littéralement oppressante, et la musique d’Alexandre Desplat trouve une ampleur majestueuse. La VF en Dolby Digital+ 7.1 s’en sort tout aussi admirablement, avec une spatialisation fine et des dialogues clairs, et pas mal de punch dans les scènes d’action. Mais pour profiter pleinement de l’ambiance sonore, la VO reste incontournable.

Côté bonus, le Blu-ray 4K Ultra HD de Jurassic World : Renaissance est aussi bien garni qu’un buffet de carnivores. On commencera tout d’abord avec un intéressant making of (56 minutes). Divisé en six chapitres, il explorera la genèse du film, les décors thaïlandais, les cascades aquatiques, le design des créatures, et les scènes tournées dans la supérette. C’est dense, passionnant, et parfaitement rythmé. On enchaînera ensuite avec une poignée de scènes coupées non finalisées (4 minutes) et une ouverture alternative (2 minutes), qui n’apportent pas grand-chose au récit mais permettent de voir le travail en cours. On passera rapidement sur le bêtisier (2 minutes) pour s’attarder sur plusieurs featurettes. La première revient sur le dinosaure Dolores (4 minutes), la deuxième revient avec humour sur les scènes durant lesquelles des personnages se font bouffer par des dinosaures (6 minutes), et on s’attardera ensuite sur les studios Skywalker Sound et les bruitages du film (10 minutes). On continuera avec un sujet sur les Easter Eggs (6 minutes), qui révèlera quelques-uns des clins d’œil cachés dans les décors. Enfin, les passionnés pourront se régaler en tendant l’oreille à deux commentaires audio, qui s’avèrent d’une richesse rare. Celui avec Gareth Edwards, James Clyne et Jack Ravenscroft est technique et détendu, tandis que celui avec Gareth Edwards, Jabez Olssen et David Vickery nous plonge dans les coulisses du tournage, des effets visuels, et des galères liées aux monsoons thaïlandais. Bref, on tient là un Blu-ray 4K Ultra HD qui vaut son pesant de fossiles !

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici