Prima la vita
Italie : 2024
Titre original : Il tempo che si vuole
Réalisation : Francesca Comencini
Scénario : Francesca Comencini
Interprètes : Fabrizio Gifuni, Romana Maggiora Vergano
Éditeur : Pyramide Vidéo
Durée : 1h48
Genre : Drame
Date de sortie cinéma : 12 février 2025
Date de sortie DVD : 17 juin 2025
Un père et sa fille habitent les mondes de l’enfance. Il lui parle avec respect et sérieux, comme à une grande personne, il l’entraine dans des univers magiques débordants de vie et d’humanité. Il est le grand cinéaste de l’enfance et travaille sur Pinocchio. Un jour, la petite fille devient une jeune femme et l’enchantement disparait. Elle comprend que la rupture avec l’enfance est inéluctable et a le sentiment qu’elle ne sera plus jamais à la hauteur de son père. Alors elle commence à lui mentir et se laisse aller, jusqu’au bord du gouffre. Le père ne fera pas semblant de ne pas voir. Il sera là pour elle, tout le temps qu’il faut.
Le film
[3.5/5]
Sur ce film sorti en salle le 12 février 2025, nous avions écrit :
« Il est certain que Francesca Comencini est très loin d’avoir la notoriété de son père, le grand réalisateur Luigi Comencini. On se demande souvent si le fait d’être « une fille de » ou « un fils de » représente un inconvénient ou un avantage lorsqu’on se lance sur les traces professionnelles d’un père ou d’une mère de grande notoriété. Lorsqu’on connait la très grande qualité de ses films, par exemple le documentaire Carlo Giuliani, Ragazzo (2002) ou le film de fiction J’aime travailler (2004), qui ont été loin de rencontrer le succès qu’ils méritaient, on pencherait plutôt pour voir un inconvénient dans l’état de « fille de » de Francesca Comencini. Alors que Luigi Comencini est décédé il y aura bientôt 17 ans, alors que Francesca a passé la barre des 60 ans, elle a en tout cas décidé de visiter dans un film les relations qu’elle a eues avec son père à différents âges de sa vie, les bonnes comme les moins bonnes. Ce film, elle le portait en elle depuis longtemps mais il lui fallait se sentir à la hauteur pour arriver à concrétiser cette intention. Le déclic est intervenu lors du confinement lié à la pandémie de Covid, alors que les salles de cinéma étaient fermés et que de nombreux augures prédisaient la mort du cinéma. Cette période si particulière lui a permis d’aller puiser dans ses souvenirs et de reconstituer sa propre vie auprès d’un père qui avait consacré la sienne au cinéma, comme réalisateur bien sûr, mais aussi comme fondateur de la Cinémathèque de Milan, comme restaurateur de films dans cette même cinémathèque et comme critique de cinéma. Un homme dont l’envie de faire du cinéma est née en 1932, à l’âge de 16 ans, à la vision de L’Atlantide de Georg Wilhelm Pabst, alors qu’il résidait dans le Lot-et-Garonne avec sa famille. »
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Le DVD
[4/5]
Comme s’est d’usage chez Pyramide Vidéo, le travail réalisé sur Prima la vita est excellent : respect des couleurs et des lumières, piqué, difficile de faire mieux sur un support DVD. Le film est visible en VO sous-titrée avec le choix pour le son entre 5.1 et 2.0.
Le DVD n’offre qu’un supplément mais il s’agit d’un document d’un grand intérêt : un entretien de 22 minutes avec la réalisatrice, tourné en format scope. Francesca Comencini s’exprime dans un français parfait, pratiquement sans aucun accent, et elle commence par nous faire part des raisons qui l’ont poussée à réaliser Prima la vita : pendant la pandémie de COVID, les salles de cinéma et les plateaux de tournage étaient fermé(e)s et Francesca Comencini a eu la sensation que le cinéma allait peut-être être perdu. Ne voulant pas que les souvenirs avec son père soient perdus, elle s’est plongée dans sa mémoire et elle les a réunis par écrit. Elle a demandé à ses sœurs de lire le texte qu’elle avait écrit et elle l’a ensuite soumis à Marco Bellochio, qu’elle considère comme son maître et qui l’a confortée dans son idée d’en faire un film. Francesca Comencini considère (à juste titre !) que son film est une lettre d’amour à haut volume délivrée à son père et au cinéma. Après avoir évoqué le casting et le fait de ne pas avoir recherché l’imitation pour les interprètes de son père et d’elle-même, elle insiste beaucoup sur les scènes sur le tournage de Les aventures de Pinocchio, des scènes qui ont été pour elle les plus effrayantes à tourner, tout en étant les plus excitantes et les plus amusantes.