Test Blu-ray : Z Nation – Saison 1

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Z Nation – Saison 1


États-Unis : 2014
Titre original : Z Nation
Créateurs : Craig Engler, Karl Schaefer
Acteurs : Kellita Smith, DJ Qualls, Keith Allan
Éditeur : M6 Vidéo
Durée : 9h32 environ
Genre : Série TV, Horreur
Date de sortie DVD/BR : 1 avril 2015

 

 

Trois ans après qu’un virus ait ravagé les Etats-Unis, un seul homme est immunisé contre l’infection. Le futur de l’humanité dépend de lui, mais le terrible secret qu’il cache pourrait mettre en danger l’équipe chargée de le conduire dans un laboratoire en Californie pour développer un vaccin. Le chemin sera long et semé d’embûches…

 

 

La saison

[5/5]

Souvent présentée comme une série concurrente, venue empiéter sur les plates-bandes de The walking dead d’AMC, la série Z Nation, produite par The Asylum pour la chaine Syfy, est en fait très éloignée de la série créée par Frank Darabont. La présence aux commandes des exécutifs décomplexés de The asylum nous ferait même arguer que comparer The walking dead et Z Nation reviendrait, au final, à mettre dos à dos, sur grand écran, deux films aussi différents que Les dents de la mer et… Sharknado.

« Ah ouais, quand même ! » vous ai-je entendu maugréer dans le fond – ne niez pas. Même si elle ressemble à un bon mot, la comparaison n’a rien d’absurde : on n’en dira pas trop pour ne pas « spoiler » les âmes sensibles, mais une tornade d’un nouveau genre, vous en verrez également une dans Z Nation. Sinon, mis à part le côté « road movie dans le contexte futuriste d’un monde en proie à la désolation et peuplé de zombies », tout ou presque oppose les deux shows. Là où Walking dead est sérieux, solennel, premier degré et presque philosophique, Z Nation impose très rapidement son esprit cheap et déjanté, et assume sa nature de divertissement décérébré et souvent incohérent, mal foutu mais 100% fun : le bis comme un état d’esprit…

 

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Le bis, les déviances en tous genres, on les retrouve aussi dans les choix de casting qu’ont fait les deux créateurs de la série, Craig Engler et Karl Schaefer, pour faire quelques « caméos », apparitions rapides au cœur du show (un épisode et puis zou) : on sera heureux de retrouver, dans le premier épisode (et sur la jaquette du coffret !) le formidable Harold Perrineau, inoubliable Augustus Hill, « host » de la cultissime série Oz. Kelly McGillis, qui a depuis longtemps laissé derrière elle son image de Top gun pour tourner avec les nouveaux maestros du cinéma de genre (Ti West, Jim Mickle…), fait également une apparition remarquée. La dernière figure notable dont on reconnaît la tronche au détour d’un épisode, c’est Bill Moseley : cet acteur spécialisé dans l’horreur dans les années 80/90 s’est depuis longtemps fait un nom au panthéon des gueules cassées du cinéma horrifique, et a littéralement touché les étoiles (I believe I can fly) et atteint le summum de sa popularité déviante en devenant, depuis quelques années, l’acteur fétiche de Rob Zombie, qui est, je le rappelle pour ceux qui ne suivent pas dans le fond, le meilleur cinéaste vivant toujours en activité.

Z Nation n’a aucunement le potentiel fédérateur d’une série telle que Walking dead, et en laissera plus d’un sur le bord de la route. Mais pour ceux qui auront le courage de se lancer dans l’aventure, autant dire que cette première saison réservera son lot de trouvailles assez tordantes et parfois très bien vues, les auteurs s’amusant eux-mêmes de leurs propres ellipses et autres facilités narratives, héritées de la série Z, qui apparaissent comme aussi béantes et visibles que les trous qui émaillent les visages de leurs zomblards décrépis, et renforcent la connivence avec le spectateur. Avis aux amateurs…

 

 

Le coffret Blu-ray

[4,5/5]

Applaudissons des deux mains M6 Vidéo, qui est le premier éditeur AU MONDE à proposer Z Nation sur support HD. Proposée dans un coffret 4 Blu-ray sous les couleurs de M6 Vidéo, la série créée par Craig Engler et Karl Schaefer s’offre un écrin du tonnerre. La définition est irréprochable, le piqué d’une précision redoutable, les contrastes affichent une belle pêche, et les couleurs désaturées sont du meilleur effet. L’encodage est proposé en 1080i, mais aucun élément factuel ne nous permet de déterminer si la série a été tournée / diffusée en 24 images/seconde. Niveau son, VO et VF sont proposées dans des mixages DTS-HD Master Audio 5.1 ; si on préférera naturellement la version originale, les deux versions nous proposent des scènes dynamiques, riches en détails craspecs et spatialisées avec une malice de tous les instants.

Du côté des suppléments, on commencera avec un making of d’une honnêteté étonnante, nous plongeant au cœur du joyeux bordel que semble être le tournage. Les acteurs y évoquent les cadences de tournages très serrées, et la difficulté de ne tourner qu’en trois prises maximum, limite au delà de laquelle, même quand c’est pas bon… Hé bien c’est dans la boite quand même. John Hyams, réalisateur de cinq épisodes de cette première saison (et accessoirement du chef d’œuvre Universal Soldier : le jour du jugement), déclare, avec un sourire entendu : « parfois, on a l’impression d’improviser… ». Deux featurettes reviennent ensuite sur les effets spéciaux de la série, parfois très gore, conçus par les équipes de Synapse FX. Très intéressants, ces modules nous permettent notamment de découvrir que les maquillages des zombies sont en réalité d’un vert très prononcé (genre « Hulk » comme le dit un des maquilleurs), et qu’ils prennent finalement leur teinte grisâtre à cause de la légère désaturation de l’image sur le show. Un court module revient sur la musique de la série, et laisse largement la parole à Jason Gallagher. Un bêtisier par moments assez amusant laisse entrevoir la bonne ambiance entre les acteurs sur le plateau. Enfin, une poignée de bandes-annonces ferment le bal.

 

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