Critique : Walk with me

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Walk with Me/De Standhaftige Directed by Lisa Ohlin Produced by Per Holst Asta Film production Photo Credit Rolf Konow SMPSP

Walk with me

Danemark : 2016
Titre original : De standhaftige
Réalisation : Lisa Ohlin
Scénario : Karina Dam
Acteurs : Mikkel Boe Folsgaard, Cecilie Lassen, Karen-Lise Mynster
Distribution : KMBO
Durée : 1h45
Genre : Drame, Romance
Date de sortie : 26 juillet 2017

3.5/5

Malgré ses 57 printemps et une présence dans le monde de la télévision et du cinéma commencée il y a près de 30 ans, la réalisatrice suédoise Lisa Ohlin était jusqu’à présent une totale inconnue dans notre pays. C’est au Danemark qu’elle a tourné Walk with me, son premier film sortant dans les salles françaises.

Synopsis : Lors d’une mission en Afghanistan, Thomas se blesse gravement en marchant sur une mine. De retour au pays, il passe ses journées en centre de réhabilitation avec une seule envie : retourner combattre sur le terrain. Sa rencontre avec Sofie, une jeune danseuse, va bouleverser sa vie. Malgré leurs différences, des liens forts vont se tisser entre eux…

Le soldat et la ballerine

En 2009, malgré la présence à ses côtés de Jimmie, son ami démineur, Thomas, militaire de carrière, a sauté sur une mine alors qu’il était en mission dans la province d’Helmand, au sud-ouest de l’Afghanistan. Le retour au pays est difficile : amputé des deux jambes, il doit passer par les cases hôpital, prothèse, rééducation. Dans ces conditions, son caractère entier le conduit à se mettre en colère contre le monde entier et à se heurter de façon régulière à son entourage, à ses amis, à Nina, sa petite amie. Pour lui, lorsque son état physique se sera amélioré et qu’il sera capable de se tenir debout et de se déplacer, même si c’est avec beaucoup de difficultés, il ne peut être question de reprendre sa carrière de militaire en restant au Danemark dans un poste de magasinier ou à faire de la paperasserie, assis à un bureau. Non, ce qu’il veut, ce dont il se sent capable, c’est retourner en Afghanistan et faire profiter de son expérience l’unité dont il faisait partie.

En fait, une seule personne s’avère suffisamment patiente pour accepter ses rebuffades, suffisamment motivée et obstinée pour le faire progresser dans sa rééducation : c’est Sofie, une jeune femme qui, venant régulièrement à l’hôpital pour visiter Ruth, sa tante, victime d’un cancer, a fait la connaissance de Thomas et s’est petit à petit attaché à lui. Le fait est que, Sofie étant danseuse étoile au Ballet Royal danois, sa connaissance et sa maîtrise du corps sont loin d’être inutiles lorsqu’il s’agit d’aider Thomas dans sa rééducation.

La rencontre de deux mondes

C’est une expérience personnelle de la réalisatrice qui constitue le point de départ de Walk with me : une histoire vécue avec un homme qui souffrait de séquelles psychologiques à son retour de la guerre. Mais comment raconter l’histoire d’un soldat revenu du front avec un handicap ? Le fait d’apprendre que des danseurs du Ballet Royal danois aident des soldats blessés dans leur rééducation l’a conduite à créer le personnage de Julie et à orienter son film vers la naissance difficile de l’amour entre deux personnages qui ont toujours eu des problèmes avec ce sentiment.

Dans Walk with me, deux mondes qui n’ont rien en commun vont donc se rencontrer : le monde a priori abrupt des militaires, le monde a priori gracieux des danseurs. Sauf que des failles sont susceptibles d’apparaître chez des militaires alors qu’une frêle danseuse peut très bien prouver qu’elle sait ce qu’elle veut et finir par l’obtenir.


Une très belle découverte

Walk with me doit beaucoup à la prestation des deux interprètes principaux. Mikkel Boe Folsgaard, l’interprète de Thomas, on le connaissait déjà, ne serait-ce que pour son interprétation du roi Christian VII dans Royal Affair, rôle qui lui avait permis d’obtenir le Prix d’interprétation masculine lors de la Berlinade de 2012. Par contre, s’agissant de Cecilie Lassen, l’interprète de Julie, nous voilà face à une découverte, une très, très belle découverte. Cette ancienne danseuse a été membre du Ballet Royal du Danemark et Walk with me représente sa première apparition au cinéma. On peut parier qu’on aura l’occasion de la revoir tellement la très grande qualité de son jeu n’a d’égale que sa beauté. Avec ce jeu plein de nuances et cette beauté sans fadeur, l’émotion finit forcément par être au rendez-vous ! C’est se qui se passe dans Walk with me, avec une émotion qui s’instille progressivement sans jamais verser dans le pathos.

 

Conclusion

Dans Walk with me, Lisa Ohlin arrive habilement à faire naître une véritable émotion en faisant cohabiter l’eau et le feu, le monde de la danse et celui des militaires. Elle nous permet aussi de faire la connaissance de Cecilie Lassen, une jeune comédienne dont tout laisse à penser qu’elle est à l’aube d’une très belle carrière.

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