Critique : Transformers 3 – La face cachée de la Lune

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Transformers 3: La Face Cachée de la Lune

Transformers 3 : La Face Cachée de la Lune

Transformers 3: La Face Cachée de la LuneÉtats-Unis : 2011
Titre original : Transformers – Dark Of The Moon
Réalisateur: Michael Bay
Scénario : Ehren Kruger
Acteurs : Shia LaBeouf, Rosei Huntington-Whiteley, Josh Duhamel
Distribution : Paramount Pictures
Durée : 2h35
Genre : Action, Science Fiction
Date de sortie cinéma : 29 Juin 2011

Note : 3,5/5

Le roi du Blockbuster sur-vitaminé, champion toute catégorie de la destruction massive et du plan épileptique est de retour ! Mesdames et messieurs : Michael Bay ! Période estivale oblige, les blockbusters vont pulluler durant tout l’été dans nos salles de cinéma dans le sillage de Jack Sparrow et de nos sympathiques X-Men, voici le retour de notre dynamiteur californien avec le troisième épisode de ces Transformers ! La saga des robots géants va t-elle relever la tête après un second opus très critiqué, notamment par ses acteurs ? Réponse ici.

Un événement mystérieux lié à notre passé éclate au grand jour. C’est la guerre qui menace aujourd’hui notre Terre ; une guerre d’une telle ampleur que l’aide des Transformers pourrait, cette fois, ne pas suffire à nous sauver.

Transformers 3: La Face Cachée de la LuneMichael Bay : Mr Blockbuster

Dire que Michael Bay est aujourd’hui un des réalisateurs les plus controversés qui existe n’est pas peu dire. Son style si particulier composé d’explosions plus impressionnantes les unes que les autres, d’un humour pipi/caca assez récurrent et d’un scénario par ailleurs inexistant est une véritable marque de fabrique propre à Bay. On pourrait presque le féliciter d’avoir plus ou moins réinventer un genre de blockbuster et surtout d’avoir insuffler et crée un style, une touche qui permet même au moins cinéphile d’entre nous de reconnaître une production signé par ce grand enfant. Le problème c’est que vu la liste de sa filmographie couplée à ces tendances plutôt effrayantes à coller de la pub dans tous ces films (notamment The Island) devient vraiment, mais vraiment navrante. Autant Armageddon fait kitsch et prête à sourire aujourd’hui avec son casting XXL, autant Transformers 3 : La Face Cachée de la Lune ressemble de près comme de loin à une bousasse cosmique emballé dans le plus jolie des papiers cadeaux. A vrai dire c’est ça la force de Michael Bay.. Réussir à nous faire passer une coloscopie sans jamais avoir mal.

Penchons nous sur le « film ». L’introduction est déjà plus ou moins suspecte. Le pitch qui évidemment n’a rien à voir avec les deux précédents films commence par une uchronie commençant en 1969 lors de la conquête de la Lune. Vouloir faire apparaître Kennedy dans le film afin de nous plonger dans cette nouvelle réalité hallucinante ou des robots se seraient écrasés sur la lune est louable, mais franchement mal fichu. Il ne suffit pas de donner une qualité super 8 à son image et la faire trembler pour retranscrire l’impression d’époque. M’enfin on ne va pas lui en demander trop, mais la première impression est toujours importante… La, ça commence plutôt mal.

Passé la première heure d’un ennui total dans laquelle on regrettera la présence courte mais déjà bien trop longue de Ken Jeong (alias Wang dans Very Bad Trip), celle de John Malkovitch complètement inutile et honteuse pour un acteur de cette trempe (à se demander si ce dernier n’a pas des soucis pour finir les fins de mois), une love story qui sent le sapin avec l’introduction de la nouvelle bimbo du film, la sublime mais néanmoins dispensable Rosie Huntington qui pour le coup à vraiment un charisme d’huitre (pas arrangé par la VF) et dont le rôle de potiche est tout simplement de remplir pour son public adolescent le quota de « sexy scene » ayant pour leitmotiv : « on regarde mais on touche pas ! ».

Transformers 3 : La Face Cachée de la LuneUn scénario uniquement prétexte à tout casser

Si encore je venais d’énumérer la liste de ce qui ne va pas sur ces quelques lignes, le film serait Oscarisable. Malheureusement la liste est longue et s’ajoute à cela : La tendance clipesque de Bay à coller une musique pile poil sur la scène qui donnera un air de clip vidéo plus que de film à son T3, la présence de Patrick Dempsey auquel on ajoutera le toujours aussi charismatique Tyrese et le beau gosse en chef de Josh Duhamel pas franchement mauvais ni bon mais au final on se fout un peu de leur présence, le scénario qui patauge et qui ne servira que de prétexte à tout éclater dans la dernière heure (Oui Michael étonne moi !) et enfin cette patte Michael Bay si subtile et magistrale du fameux plan de travers en contre plongé (appelé par mes soins : Plan Bay, oui c’est un jeux de mots) dans lequel le personnage en présence va baigner dans une lumière divine avec si possible un drapeau américain au second plan afin de toucher les plus sensibles d’entre nous.

Il ne sert à rien de frapper un homme à terre et on va avouer que jusque la c’était très prévisible et on pourra même m’arracher un commentaire positif en avouant qu’effectivement même si l’humour lourdingue est toujours présent, Bay a consenti à réduire le nombre de scènes gags et à … C’est tout. Ce pourquoi je suis allé voir ce film est à chercher dans la dernière heure du film qui après 1h30 de flottement va enfin pouvoir laisser la Bayte qui est en Michael s’exprimer dans la destruction totale de Chicago.

Transformers 3: La Face Cachée de la Lune

Évidemment, il ne daignera jamais laisser plus de 5 secondes de répit à notre rétine durant les phases d’action mais les effets spéciaux (avec une 3D de très bonne facture apparemment) sont absolument bluffants et très impressionnants. La dessus, peu de réalisateurs peuvent rivaliser avec ce fou furieux de la dynamite, cependant la ou le bas blesse c’est lorsque l’on comprend que la mise en scène et lui ne font toujours pas bon ménage. Ce qui semblait dantesque en bande annonce prend un petit coup de mou dans le film. Beaucoup trop haché et entrecoupé de parodies d’héroïsme le film prend malheureusement du plomb dans l’aile. Vraiment dommage.

De plus pourquoi intégrer des ralentis plutôt mal placés et inutiles répondant plus à un délire d’enfant qu’autre chose ? Pourquoi le montage du film est un des pires qu’il m’ait été donné de voir ?? Exemple : la fameuse scène ou l’immeuble brisé en deux s’effondre… Evidemment tout va bien pour les héros mais on les voit bloqué dans l’immeuble à plus de 500 mètres du sol… que faire ? Et bien couper, et reprendre dans la rue comme si de rien n’était. Par cet exemple ponctuel je vous parle en fait d’un problème récurrent polluant le film si ce n’était déjà pas assez ! L’illogisme déjà bien présent en général dans ses films est d’autant plus flagrant dans celui-ci avec un maelstrom final censé être le clou du spectacle et qui s’achève sur un grand n’importe quoi de combats à trois où le robot mourant de la scène précédente arrive tout d’un coup à tout détruire et vice versa… M’enfin.

Que dire de plus ? Shia LaBeouf qui aurait pour la dernière fois endosser le rôle de Sam Witwicky, sauveur du monde, se distingue franchement de tout le reste de la distribution avec un second degré à tout épreuve et porte plus ou moins le film sur ses épaules, certaines scènes resteront en mémoire pour un certain temps, la 3D est efficace et Patrick Dempsey est crédible… Je déconne pour la dernière phrase mais il est triste de constater le peu d’évolution chez Bay qui ne vit que pour une chose : la destruction d’une part dans ces films mais également au box office mondiale dans lequel il annihile toute concurrence avec ce Transformers 3 qui cartonne encore et toujours.

Résumé :

Allez y en débranchant votre cerveau et oubliez toute logique cinématographique : Bienvenue dans le monde merveilleux de Michael Bay.