Test DVD : The smell of us

0
890

The smell of us


France : 2015
Titre original : –
Réalisateur : Larry Clark
Scénario : Larry Clark, Mathieu Landais
Acteurs : Lukas Ionesco, Diane Rouxel, Théo Cholbi
Éditeur : Jour2fête
Durée : 1h30
Genre : Drame
Date de sortie cinéma : 14 janvier 2015
Date de sortie DVD : 2 juin 2015

 

 

Paris, Le Trocadéro. Math, Marie, Pacman, JP, Guillaume et Toff se retrouvent tous les jours au Dôme, derrière le Palais de Tokyo. C’est là où ils font du skate, s’amusent et se défoncent, à deux pas du monde confiné des arts qu’ils côtoient sans le connaître. Certains sont inséparables, liés par des vies de famille compliquées. Ils vivent l’instant, c’est l’attrait de l’argent facile, la drague anonyme sur Internet, les soirées trash « youth, sex, drugs & rock’n’roll ». Toff filme tout et tout le temps…

 

 

Le film

[3,5/5]

Cinéaste culte, aux films chics et choc ayant fait beaucoup couler d’encre dans les années 90 et au début des années 2000, Larry Clark avait soudain un peu disparu des écrans il y a quelques années, laissant un vide dans le créneau un peu spécial –la chronique de mœurs adolescente noire et sans concession– qu’il avait lui-même créé en 1995, à l’âge de 52 ans, avec son premier film Kids. Si ses films ont définitivement marqué une génération de cinéphiles, on avait donc un peu oublié le personnage, qui n’avait pas tourné un film distribué en France depuis Wassup rockers en 2005 ; aussi aura-t-on été, en toute honnêteté, assez surpris de redécouvrir le nom de Larry Clark au générique de The smell of us en ce début 2015.

Vingt ans après avoir filmé les gamins paumés de Kids, Larry Clark s’attaque donc à la génération portable / Facebook et plus si affinités : une génération sur-connectée représentée dans les médias par la youtubeuse Marie Lopez. Et le constat que le cinéaste aujourd’hui âgé de 72 ans dresse de cette génération avec The smell of us est aussi désespéré que désespérant : sexe, drogues, le tout en mode « no limit ». Observateur d’une société à la dérive et d’une jeunesse en manque de repères, Clark semble nous parler d’une jeunesse mortifère que le désœuvrement pousse à aller droit dans le mur. Au fur et à mesure du visionnage de The smell of us, le spectateur ne pourra se séparer d’un sentiment de malaise diffus, entretenu par les images chaotiques et décadentes du film qui, si elles ne représentent sans doute aucunement une quelconque « vérité universelle » sur cette génération de jeunes gens, semblent en revanche bien capter l’air du temps d’une société irresponsable et égoïste semblant constamment crier « We don’t give a fuck » à la face du monde.

 

 

Le DVD

[4/5]

C’est Jour2fête qui vient de prendre l’initiative de sortir Larry Clark de l’oubli en sortant The smell of us sur support DVD. Côté galette donc, l’éditeur nous offre un DVD de très haute volée : la jolie photo du film est magnifiée par un master sans faille, avec une définition et un piqué à toute épreuve, dans les limites d’un encodage en définition standard bien-sûr. Même les scènes nocturnes sont bien gérées malgré une captation très « homemade », bref c’est un sans faute côté image comme côté son d’ailleurs, puisque le mixage Dolby Digital 5.1 balance la purée avec puissance et dynamisme. La spatialisation a été bien travaillée, et si l’on n’est certes pas en présence du disque de démo pour épater la galerie, il propose tout de même une solide immersion au cœur du film.

La section suppléments n’est pas en reste puisqu’elle propose un long entretien avec Larry Clark et Jonathan Velasquez (du groupe reVolt, à qui le réalisateur a consacré un court-métrage documentaire en 2013), orchestré par Jean-Sébastien Chauvin des Cahiers du Cinéma. De quoi faire le tour des intentions du cinéaste dans une ambiance simple et détendue…

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici