Test DVD : The cakemaker

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The cakemaker


Israël, Allemagne : 2017
Titre original : HaOfe MeBerlin
Réalisation : Ofir Raul Graizer
Scénario : Ofir Raul Graizer
Interprètes : Tim Kalkhof, Sarah Adler, Roy Miller
Éditeurs : Damned Films, Outplay films
Durée : 1h45
Genre : Drame, romance
Date de sortie cinéma : 6 juin 2018
Date de sortie DVD : 6 novembre 2018
 

 

 

Synopsis : Thomas, un jeune pâtissier allemand, a une liaison avec Oren, un homme marié israélien qui voyage régulièrement à Berlin pour affaires. Quand Oren meurt dans un accident de voiture, Thomas se rend à Jérusalem à la recherche de réponses concernant sa mort. Sans révéler qui il est, Thomas se plonge dans la vie d’Anat, la veuve de son amant, qui tient un petit café. Il commence alors à travailler pour elle.

 

 

Le film

[4/5]

Il y a des films aux scénarios très riches, voire même alambiqués, des films au cours desquels l’action ne faiblit jamais et dont, 15 jours après les avoir vus, il ne reste aucun souvenir. A côté, il y a des films aux scénarios qui peuvent paraître très lisses, des films au cours desquels l’action se contente de progresser par petites touches, presque insignifiantes, et qui laissent chez vous une marque indélébile. Indéniablement, The cakemaker, premier long métrage du réalisateur israélien Ofir Raul Graizer, entre dans cette dernière catégorie. Un film qui commence à Berlin, dans le Kredenz Cafe que tient Tomas, excellent pâtissier par ailleurs. Oren, l’homme qui entre dans le café, parle allemand mais il est israélien. Il vit à Jérusalem mais il vient à Berlin une fois par mois pour son travail. Il est marié, sa femme Anat et lui ont un fils, Itai. Très vite, une relation se noue entre Tomas et Oren, lequel vient vivre chez Tomas quand il est à Berlin tout en continuant d’aimer sa femme lorsqu’il est à Jérusalem. Une façon comme une autre de vivre sa bisexualité. Et puis, quelque temps après, Oren meurt. Tomas part illico à Jérusalem et arrive très vite à se rendre indispensable dans le café que tient Anat. Dans quel but ? Faire son travail de deuil ? Se rapprocher du lieu où Oren est enterré ? En savoir davantage sur Anat et Itai, qu’il ne connaissait qu’au travers de ce que Oren lui racontait lors de ses séjours à Berlin et à qui Oren rapportait régulièrement des gâteaux confectionnés par Tomas ? Les rencontrer, bien sûr, sans évoquer sa relation avec Oren !

 

 

L’intérêt que présente The cakemaker est triple : il y a bien sûr la façon très délicate avec laquelle Ofir Raul Graizer dépeint la relation amoureuse entre deux hommes et les liens qui se nouent entre un homme et une femme qui aimaient le même homme et qui, tous les deux, doivent faire leur deuil. Aucun pathos, peu de dialogues, aucune lourdeur moralisatrice. A côté, de façon presque anodine, le film ne se prive pas d’enrichir nos connaissances sur de nombreux sujets liés à la vie en Israël, tels que le fonctionnement de la famille, les traditions culinaires et, en premier lieu, la religion et son profond conservatisme. A ce sujet, on sait depuis longtemps que l’imagination des religions en matière d’interdictions est particulièrement féconde : The cakemaker révèle certaines d’entre elles à celles et ceux qui les ignoraient. Il faut enfin louer la qualité de la mise en scène, qualité dont le sommet se situe vers la fin du film, dans une scène réunissant Anat et Tomas : deux plans séquence de 2 minutes chacun, superbes de retenue et d’émotion.

C’est bien sûr un comédien allemand qui interprète le rôle de Tomas : Tim Kalkhof, très présent à la télévision allemande et qu’on retrouvera très prochainement dans Casting. Il excelle dans la représentation très intériorisée de Tomas. Sarah Adler, l’interprète franco-israélienne de Anat, nous l’avions appréciée dans le rôle de Daphna Feldmann dans Foxtrot. Quant à Roy Miller, l’interprète de Oren, lui aussi a surtout tourné pour la télévision, côté israélien cette fois ci.

 

 

Le DVD

[3.5/5]

L’intérêt majeur de ce DVD réside dans le film lui-même et dans le fait que l’image en est très bien rendue. Question son, on est sur du 2.0, version originale sous-titrée, avec l’allemand, l’hébreu et l’anglais comme langues pratiquées. Quant aux bonus, ils sont d’un intérêt très mineur : un clip de 3 minutes, intitulé « Instantané », avec la musique de Dominique Charpentier sur des images du film et 3 recettes de pâtisserie : forêt noire, gâteau à la banane et au chocolat et gâteau à l’orange. Heureusement, le film est une belle réussite !

 

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