Test Blu-ray : Vaiana, la légende du bout du monde

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Vaiana, la légende du bout du monde

États-Unis : 2016
Titre original : Moana
Réalisateur : John Musker, Ron Clements
Scénario : Jared Bush
Acteurs (VO) : Auli’i Cravalho, Dwayne Johnson, Rachel House
Éditeur : Walt Disney France
Durée : 1h47
Genre : Animation
Date de sortie cinéma : 30 novembre 2016
Date de sortie DVD/BR : 5 avril 2017

Il y a 3000 ans, les plus grands marins du monde voyagèrent dans le vaste océan Pacifique, à la découverte des innombrables îles de l’Océanie. Mais pendant le millénaire qui suivit, ils cessèrent de voyager. Et personne ne sait pourquoi… Vaiana, la légende du bout du monde raconte l’aventure d’une jeune fille téméraire qui se lance dans un voyage audacieux pour accomplir la quête inachevée de ses ancêtres et sauver son peuple. Au cours de sa traversée du vaste océan, Vaiana va rencontrer Maui, un demi-dieu. Ensemble, ils vont accomplir un voyage épique riche d’action, de rencontres et d’épreuves… En accomplissant la quête inaboutie de ses ancêtres, Vaiana va découvrir la seule chose qu’elle a toujours cherchée : elle-même…

Le film

[4,5/5]

Film d’aventures épique et émouvant prenant la forme très classique d’un récit initiatique enlevé et plein d’humour, Vaiana – La légende du bout du monde marque le retour en force du duo John Musker / Ron Clements, que l’on n’avait pas connus aussi inspirés depuis le chef d’œuvre Aladdin en 1992. Puissant et généreux, Vaiana s’impose sans trop de peine comme une nouvelle œuvre magique à mettre au giron de Disney, un film plein de souffle et bourré jusqu’à la gueule de plans iconiques en diable. Dans ses passages les plus fous, le film de Musker et Clements évoque carrément le cinéma de George Miller (on pense souvent à un Fury Road aquatique, et on grimace en pensant à ce que Waterworld aurait pu –aurait dû– être), et la beauté formelle de l’ensemble s’avère plus que renversante – le rendu de l’eau et des cheveux est une pure merveille, et les compositions de plans nous proposent souvent de véritables splendeurs visuelles.

Et si Vaiana s’impose comme une véritable claque de la part de l’écurie Disney, on pourra néanmoins lui trouver de petits défauts, qui lui empêchent d’atteindre le statut de chef d’œuvre immédiat (et la note maximale décernée juste au-dessus). En effet, le film de John Musker et Ron Clements souffre un peu d’une construction narrative très symptomatique du cinéma d’aventures des années 2000, comparable à celle du jeu vidéo, et suivant un schéma simple : on suit un déroulement qui pourra se résumer en gros à une étape / un péril / une chanson, sans que les parties communiquent les unes avec les autres, donnant parfois l’impression d’une construction proche du film à sketches. C’est certes là le signe d’une grande générosité et d’une imagination créative sans limites de la part des auteurs du film, mais on aurait par exemple aimé voir les petits pirates noix de coco avant et après la monumentale séquence qui leur est dédiée (c’est le syndrome « momies pygmées » du Retour de la momie !). Même constat pour le personnage haut en couleurs de Tamatoa : on aurait aimé le rencontrer avant (d’autant que, dans l’intrigue, c’est lui qui a subtilisé l’hameçon magique de Maui), et le revoir après, en une autre occasion que celle d’un simple gag gentiment référentiel à l’issue du générique de fin ; en l’état, l’impression de danger dégagée par ces personnages perd en intensité, et c’est dommage.

Mais qu’importe finalement : Vaiana – La légende du bout du monde demeure tout de même un excellent film d’aventures familial, développant les traditionnelles valeurs positives véhiculées par les studios Disney : famille, nature et émancipation féminine.

Le Blu-ray

[5/5]

Dernier classique de chez Disney à voir le jour sur support Blu-ray, Vaiana – La légende du bout du monde nous arrive dans des conditions visuelles absolument somptueuses. L’image proposée par l’éditeur est magnifique, le film semble avoir été conçu pour le Blu-ray et le soin apporté à l’encodage ne pourra que mettre tout le monde d’accord. Le master est flamboyant, les couleurs nous en envoient plein les mirettes et le film est, on ne le redira jamais assez, visuellement sublime. Le transfert du Blu-ray souligne le moindre détail des décors, des textures et de l’animation en général, avec une précision de tous les instants qu’il s’avère littéralement impossible de prendre en défaut : on est vraiment en présence d’une galette Haute Définition qui mérite tous les éloges. Même constat du côté des enceintes : l’éditeur nous propose deux mixages dynamiquement spatialisés et proposant une immersion de haute volée (la VO en DTS-HD Master Audio 7.1, la VF en DTS-HD High Resolution Audio 7.1). Qu’il s’agisse des passages chantés ou des séquences d’action, l’ampleur est redoutable, les basses grondent, les éléments se déchainent littéralement : du très beau travail. Les doublages français sont assurés par Cerise Calixte (révélée en chantant « Libérée, délivrée » lors des auditions à l’aveugle de The voice cuvée 2015), Anthony Kavanagh et Mareva Galanter (qui incarne la mère de Vaiana, Sina, durant les scènes dialoguées).

Dans la section suppléments, on trouvera, et comme d’habitude avec Disney, une profusion de documents destinés à tous les publics. On commencera avec les suppléments tournant autour du film, plutôt destinés aux adultes : outre un commentaire audio des réalisateurs John Musker et Ron Clements malheureusement proposé sans sous-titres français, on suivra d’abord Les voix des îles du Pacifique, un sujet documentaire sur le séjour de l’équipe du film en Polynésie, qui s’était rendu sur place afin de s’imprégner des cultures locales et de les retranscrire avec le maximum de respect (30 minutes). Un ensemble de featurettes reviendra ensuite sur la création des costumes, sur les différents défis techniques qui peuplent le film, et qui se sont vus brillamment relevés par une équipe technique au top (la cohabitation 3D / 2D, le rendu visuel de l’eau, de la lave et des cheveux), ou encore sur la musique de Vaiana, fruit de la collaboration entre Mark Mancina, Lin‑Manuel Miranda et Opetaia Foa’i, trois musiciens d’horizons très différents.

On poursuivra ensuite avec une série de scènes coupées non finalisées, présentées sous forme de croquis, ainsi qu’avec une très sympathique chanson supprimée intitulée « Warrior face », durant laquelle Maui apprend à Vaiana à faire une tête de guerrière. Plus anecdotique, le module intitulé Toutes les choses que vous ne saviez pas sur… pose des questions incongrues à différents membres de l’équipe (acteurs, équipe technique). Enfin, la featurette intitulée La pêche aux Easter Eggs révélera la présence de personnages Disney au détour d’un plan ou d’un décor : Sven le renne de La reine des neiges, B-Max des Nouveaux héros, Polochon de La petite sirène… Certains sont uniquement visibles en visionnant le film au ralenti !

On terminera le tour des suppléments de cette galette décidément bien remplie par ceux qui plairont d’avantage aux enfants : le formidable et très amusant court-métrage intitulé Raison, déraison (Inner works, Leo Matsuda, 2016), qui s’accompagnera également de La partie de pêche (Gone fishing, Ron Clements & John Musker, 2017), qui sera l’occasion de retrouver Vaiana et Maui. On terminera avec le clip de la chanson « How far I’ll go » interprété par Alessia Cara, également disponible dans sa version « internationale » et multilingue.

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