Test Blu-ray : The purge – Saison 1

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The purge – Saison 1

 
 
États-Unis : 2018
Titre original : –
Création : James DeMonaco
Acteurs : Gabriel Chavarria, Hannah Emily Anderson, Jessica Garza
Éditeur : Universal Pictures
Durée : 7h environ
Genre : Série TV, Horreur
Date de sortie DVD/BR : 2 octobre 2019

 

Dans un futur proche, les États-Unis sont gouvernés par les Nouveaux Pères Fondateurs. Pour faire face à la criminalité, le gouvernement a institué La Purge, une période de douze heures qui a lieu chaque année et durant laquelle tous les crimes sont permis sans crainte de poursuites. Alors que les citoyens se préparent à vivre la nuit la plus cauchemardesque de l’année, tous devront faire des choix. Bourreau ou victime ? C’est à eux de choisir…

 


 

La saison

[3,5/5]

The purge est une série créée par James DeMonaco en 2018, faisant partie de la franchise cinématographique American nightmare, plus communément appelée, dans l’hexagone autant qu’ailleurs, « La purge » ou « The purge ». Le concept à succès de cette série de films est simple : elle met en scène un univers dystopique au cœur duquel, dans un avenir proche, les Etats-Unis, gouvernés par le parti des Nouveaux Pères Fondateurs, maintiennent un faible taux de chômage et de criminalité grâce à la mise en place de la « Purge », période annuelle de douze heures au cours desquelles toute activité criminelle est permise, et même encouragée. Chacun peut donc évacuer ses émotions négatives en tuant ou en s’adonnant à la violence gratuite en toute impunité.

Le premier film de la saga, en 2013, n’exploitait cependant que très peu son concept prometteur : il s’agissait avant tout d’une série B conçue sur le mode du « Home Invasion ». Suite au succès de ce premier opus, American nightmare 2 : Anarchy (2014) avait en revanche permis à James DeMonaco de voir l’ambition de son film à la hausse, quittant la maison pour s’attarder à l’extérieur du cocon familial, au cœur même des rues envahies, le temps d’une nuit, par le crime. C’était là l’occasion pour le cinéaste d’aborder des sujets plus sensibles et douloureux (deuil, vengeance, justice personnelle, etc), au cœur d’un film plus direct et bourrin, qui jouait définitivement dans une tout autre cour que l’original. Même constat pour American nightmare 3 : Élections en 2016, qui permettait à James DeMonaco de poursuivre sur sa lancée avec une réflexion encore plus poussée sur la violence qui, à la veille de l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, prenait presque une dimension prophétique.

 

 

L’intrigue développée dans la première saison de la série The purge prend place entre le deuxième et le troisième épisode de la saga. Elle fait le choix de suivre plusieurs personnages durant une nuit de « Purge », et permet surtout à James DeMonaco et à son équipe de scénaristes de développer certaines facettes de l’univers de la franchise, en s’attardant par exemple d’avantage sur les activités des Nouveaux Pères Fondateurs (NFFA pour New Founding Fathers of America) ou en formalisant quelques règles tacites jusqu’ici non évoquées ou explicitées. On découvrira par exemple dans la série l’existence de « lieux neutres » où la Purge est interdite, ainsi qu’un véritable business se créant autour de cet événement annuel : on pense bien sûr aux tueurs à gages, dont l’activité devient légale pendant douze heures, mais aussi aux chasseurs et autres rabatteurs travaillant pour le « Carnival of flesh », véritable parc à thèmes tournant autour du meurtre, où vous pourrez acheter la vie d’un homme pour une poignée de dollars. Autant de bonnes idées qui seront probablement reprises dans les prochains films de cinéma de la franchise American nightmare, dont le prochain épisode sortira probablement autour de l’automne 2020.

Pour le reste, et afin bien sûr de contenter les amateurs de frissons et les fans de la saga de films, le déroulement du récit s’avère assez classique, empruntant ses codes formels et narratifs à la fois au cinéma d’horreur et au cinéma d’action, le tout étant servi sur fond de lutte des classes et de bonnes vieilles rengaines populistes genre illuminati et consort : des rengaines toujours plus populaires à l’ère des réseaux sociaux, là où n’importe-qui peut crier « sa » vérité à la face du monde sans jamais ou presque être inquiété. Et si la série lève un peu le pied sur le côté « gore » de la saga cinématographique, c’est en revanche pour mieux appuyer sur les aspects les plus dérangeants qu’implique le concept même de la Purge, avec des séquences riches en tension et des personnages parfois confrontés à des choix assez cornéliens.

 

 

L’ensemble est donc thématiquement très intéressant, d’autant que la série – tout comme les films – tend un miroir déformant à l’Amérique pro-NRA, mettant en évidence une série de paradoxes qui pourraient bien, à terme, faire évoluer quelques mentalités de l’autre côté de l’Atlantique. On notera aussi la présence d’une poignée de têtes connues au casting, telles que celle de William Baldwin, de Fiona Dourif ou encore de Lee Tergesen (découvert dans Code Lisa, confirmé dans Oz).

Pour autant, l’intrigue générale suivra un déroulement relativement « pépère » et sans réelle surprise pendant une grande partie de la saison, les choses ne s’emballant vraiment de façon réellement jouissive et surprenante que, grosso modo, durant les deux derniers épisodes du show, notamment avec la révélation concernant les agissements du personnage de Joe (Lee Tergesen). On mettra cela dit ce petit défaut sur la nécessité de présenter l’univers aux néophytes, les mécanismes de la série étant encore en quelque sorte en « rodage ». Avec un peu d’ambition et un soupçon de folie, la deuxième saison pourrait bien s’avérer indispensable…

 

 

Le coffret Blu-ray

[4/5]

Côté Blu-ray, le coffret de The purge – Saison 1 édité par Universal Pictures nous propose une image précise et bien définie, avec un joli piqué, notamment sur le gros plans sur les visages des acteurs. Les couleurs sont éclatantes, et les noirs affichent une profondeur étonnante. L’image est donc assez superbe, affichant des contrastes parfaitement gérés et une profondeur de champ qui fait littéralement des merveilles. Niveau audio, et comme d’habitude avec l’éditeur, les pistes sonores sont proposées en DTS-HD Master Audio 5.1 pour la VO, et en DTS 5.1 pour la VF. Si on notera forcément une nette domination de la version originale sur sa petite sœur française, le dynamisme de l’ensemble est tonitruant, les effets surround fusent dans tous les coins et les voix sont bien réparties et toujours parfaitement claires.

Niveau suppléments, on commencera avec une série de scènes coupées (4 minutes), pour continuer avec une courte conversation avec les acteurs et l’équipe (3 minutes) au cœur de laquelle on évoquera – d’une façon superficielle mais intéressante – la façon dont la série reflète certains aspects sociaux et politiques de la société contemporaine. On poursuivra donc avec un retour sur la scène du « Gauntlet » (3 minutes), le jeu TV très inspiré par The running man que l’on peut découvrir dans le deuxième épisode de la saison. L’indispensable featurette suivante est consacrée aux costumes et accessoires (4 minutes) qui font tout le sel de cette saga : masques, costumes, armes et équipements tactiques, sont donc passés en revue. D’ailleurs, si vous gardez l’œil ouvert durant le visionnage de la saison, vous pourrez trouver dans les décors quelques clins d’yeux à des films d’horreur célèbres tels que Happy birthdead ou You’re next… On terminera enfin avec une lecture commune du scénario (2 minutes), juxtaposant la lecture des acteurs et le résultat final à l’écran. Une interactivité sympathique !

 

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