Test Blu-ray : Replicant / In hell (Van Damme)

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1962

La filmographie de Jean-Claude Van Damme, tout comme celle de certains autres « musclés » des années 80/90, n’est pas forcément très bien représentée sur support Blu-ray. Si plusieurs éditeurs français ont fait l’effort par le passé de proposer en HD des films de Van Damme au sein de leur catalogue, on saluera tout particulièrement les efforts de Metropolitan Vidéo, qui a déjà édité l’année dernière deux bi-packs (et donc quatre films) de l’acteur, et qui remet encore le couvert cette année avec la sortie conjointe de Replicant et In hell sur un seul et même Blu-ray.

 

 

Replicant


États-Unis : 2001
Titre original : –
Réalisateur : Ringo Lam
Scénario : Lawrence Riggins, Les Weldon
Acteurs : Jean-Claude Van Damme, Michael Rooker, Catherine Dent
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 1h40
Genre : Fantastique, Action
Date de sortie cinéma : 11 juillet 2001
Date de sortie Blu-ray : 8 juillet 2017

 

 

Depuis des années, l’inspecteur Riley poursuit un tueur en série insaisissable surnommé La Torche. La traque s’enlise jusqu’à ce que Riley se voit offrir par le NSA un allié de poids, en la personne d’un clone issu de l’ADN de l’assassin. Double parfait doté de capacités télépathiques, le « Replicant » est-il le maillon qui mènera Riley vers La Torche ou bien une bombe psychotique qui ne demande qu’à exploser ?

 

 

In hell


États-Unis : 2003
Titre original : –
Réalisateur : Ringo Lam
Scénario : Eric James Virgets, Jorge Alvarez
Acteurs : Jean-Claude Van Damme, Lawrence Taylor, Lloyd Battista
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 1h38
Genre : Action
Date de sortie Blu-ray : 8 juillet 2017

 

 

Suite au meurtre du violeur de sa femme et d’un policier, Kyle Lord se retrouve emprisonné dans la plus impitoyable des prisons. Il n’y a que deux façons de s’en évader : se battre ou… mourir.

 

 

Les cinéphiles bon teint et autres garants de l’intellectuellement correct peuvent se gargariser autant qu’ils le veulent : le cinéma de Jean-Claude Van Damme a bel et bien un rôle à tenir dans la reconnaissance et l’explosion des cinéastes Hongkongais en occident ayant eu lieu dans la deuxième moitié des années 90. En ayant su s’entourer de tous les meilleurs formalistes de Hong Kong, le karatéka belge a contribué à amener dans les foyers français une partie de cette petite révolution culturelle, et beaucoup d’amateurs de cinéma d’action ne connaissent toujours aujourd’hui des filmographies de John Woo, Tsui Hark ou Ringo Lam que la poignée de films qu’ils ont tourné avec Van Damme, qui figurent d’ailleurs sans conteste parmi ses meilleurs.

Jean-Claude Van Damme a donc tourné trois films avec Ringo Lam, entre 1996 et 2003 : les excellents Risque maximum, Replicant et In hell. Sur le Blu-ray du bi-pack édité par Metropolitan contenant Replicant et In hell, on trouvera une introduction des deux films par Christophe Champclaux, que les amateurs de films de baston connaissent bien ; en effet, ce collaborateur régulier du magazine Karaté Bushido, auteur de nombreux ouvrages sur les arts martiaux, s’est régulièrement fait remarquer ces dernières années en signant des suppléments et interventions dans les suppléments DVD / Blu-ray de divers éditeurs français. Dans les introductions des deux films, Champclaux appuie donc sur la qualité de Replicant, qui serait selon lui le meilleur film de la carrière de Van Damme. De fait, il place In hell un peu en deçà du film de 2001. Monumentale erreur !

 

 

Car si Replicant demeure un excellent actioner, remettant sur le devant de la scène l’obsession de Van Damme et de Lam pour la notion de « double », il demeure tout de même selon nous, et au même titre que Risque maximum,  un « brouillon » de ce gros morceau de péloche qu’est In hell. Il n’est d’ailleurs pas interdit de voir, et Metropolitan nous facilite la tâche en mettant les deux films dos à dos sur un seul et même Blu-ray, In hell comme une suite directe de Replicant. En effet, et là attention ça va [SPOILER] sévère, la fin de Replicant nous montre le replicant incarné par Van Damme passer pour mort et retrouver la prostituée dont il est tombé amoureux, interprétée par Marnie Alton. Pour vivre heureux, ces deux-là vont devoir vivre cachés : l’un parce qu’il est un « produit » du gouvernement d’une valeur d’un million de dollars, l’autre parce qu’elle va, pour s’émanciper, devoir échapper aux griffes de son mac. Et que voit-on au début de In hell ? Un couple d’américains exilés en Russie, interprétés par Jean-Claude Van Damme et Marnie Alton, dont on comprend, dès les premières minutes du film, les difficultés à vivre loin de leur mère patrie, le dialogue nous indiquant que la jeune femme souffre d’être loin de ses amies. On suppose donc dès le début qu’ils vivent là sous une fausse identité, et la suite du film ne contredira jamais cette impression : la propension du personnage de Van Damme, décrit comme un simple ouvrier de chantier, à se battre de façon remarquable, l’absence de flash-backs antérieurs aux moments de bonheur passés aux côtés de sa femme (comme s’il n’avait pas de souvenir avant ceux-ci), et enfin, dans la fameuse séquence durant laquelle il refuse de se battre, sa façon de s’accroupir exactement de la même manière que celle utilisée pendant la première séquence le mettant en scène dans Replicant. Autant d’indices qui nous font penser que dans l’esprit de Ringo Lam, cette déduction était tout à fait possible, voire logique [FIN DES SPOILERS]. De fait, on aura tendance à considérer Replicant et In hell comme un diptyque constitué de deux films inséparables et fonctionnant parfaitement l’un avec l’autre.

Mais on gardera tout de même une nette préférence pour In hell, qui gère mieux son rythme et assume de façon plus décomplexée les diverses outrances qui l’émaillent. La violence est extrême, les fights sans concessions, et le sang gicle volontiers, ce qui n’empêche d’ailleurs pas l’émotion dans un grand écart stylistique qui, de façon très étonnante, fonctionne parfaitement malgré des idées qui, sur le papier, pouvaient paraître on ne peut plus casse-gueule (les dialogues avec le papillon, la visite du fantôme de sa femme…). Replicant quant à lui demeure un film d’action plus classique dans la carrière de Van Damme, s’inscrivant d’avantage dans la veine de ses films précédents, et notamment de Timecop (1994) – néanmoins, le film fait clairement partie du « haut du panier » de sa filmographie, et s’impose comme une série B parfaitement solide, comportant quelques passages assez mémorables, et une bonne prestation de Michael Rooker en flic coriace.

 

 

Les Blu-ray

[5/5]

Metropolitan Vidéo poursuit donc son exploration de la carrière de Jean-Claude Van Damme, et nous propose aujourd’hui son troisième « bi-pack » consacré à l’action star des années 90. Ces deux films sont proposés sur un seul et même disque Blu-ray, mais dès les premiers plans, on constatera que le boulot de restauration a été fait avec soin, et que le bond qualitatif par rapport aux éditions DVD antérieures est vraiment saisissant. Les deux films sont proposés au format 1.85 respecté, la définition ne pose pas de souci, le grain d’origine est bien là, le piqué est d’une belle précision, les couleurs sont vives, naturelles et profondes et les noirs denses et remarquablement gérés. En un mot comme en cent, c’est irréprochable, du beau travail. Côté son, VF et VO sont proposées dans de puissants mixages DTS-HD Master Audio 5.1, particulièrement dynamiques et bien spatialisés. Le volume de In hell est plus élevé que celui de Replicant, si vous visionnez les deux dans le même mouvement (et comme on l’a dit plus haut, c’est comme ça qu’il faut les voir), pensez à garder la télécommande à portée de main.

Du côté des suppléments, l’éditeur est allé rechercher la quasi-intégralité des bonus présents sur les éditions DVD des deux films, à savoir pour Replicant un commentaire audio de Jean-Claude Van Damme et Michael Rooker (que les deux acteurs ont enregistré séparément, et mis en parallèle par la magie du montage), une série de scènes coupées et un making of, et dans le cas d’In hell un intéressant making of qui met en avant la personnalité « speed » et les colères de Ringo Lam. Ces suppléments sont proposés en SD et VOST.

Mais ce n’est pas tout car comme on l’a évoqué un peu plus haut, Metropolitan nous propose également deux présentations des films signées Christophe Champclaux. Un beau travail éditorial pour un bi-pack indispensable – on n’attend plus maintenant, pour les films les plus notables, que Double impact (1991) et Légionnaire (1998), et notre bonheur sera complet…

 

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