Test Blu-ray : Redemption Day

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Redemption Day

États-Unis : 2021
Titre original : –
Réalisation : Hicham Hajji
Scénario : Hicham Hajji, Lemore Syvan, Sam Chouia
Acteurs : Gary Dourdan, Serinda Swan, Andy Garcia
Éditeur : StudioCanal
Genre : Thriller
Durée : 1h39
Date de sortie DVD/BR : 7 juillet 2021

Lorsque l’amour de sa vie est kidnappé et rançonné par des terroristes, un héros de guerre, Brad Paxton, se lance dans une opération audacieuse pour la sauver…

Le film

[3/5]

Redemption Day est un film produit, réalisé et co-écrit par le réalisateur d’origine marocaine Hicham Hajji. Si ce nom ne vous est peut-être pas tout à fait inconnu, c’est que le cinéaste s’est fait récemment remarquer sur les réseaux sociaux, par le biais d’une lettre ouverte intitulée « Sauvons le Cinéma Marocain », adressée au Ministre de la Culture, qui s’en prend vertement aux décisions « non motivées ou carrément incompréhensibles » du CCM (Centre Cinématographique Marocain), qui par son « acharnement haineux et abusif » prive de nombreux producteurs de la précieuse « avance sur recettes ».

Mais les soucis de production rencontrés par Hicham Hajji sur Redemption Day n’empêchent pas le film d’exister, et de s’imposer aujourd’hui comme une solide sortie estivale pour StudioCanal, destinée aux amateurs d’action en manque de « Direct To Video ». A la tête de ce thriller tourné au Maroc, on ne trouvera ni Bruce Willis, ni Nicolas Cage, ni même Liam Neeson, mais le trop rare Gary Dourdan, qui peine à trouver des rôles marquants depuis la fin des Experts et tente ici de s’imposer en icone badass du samedi soir.

Gary Dourdan met donc son regard d’acier et ses muscles saillants au service de Hicham Hajji. Dans Redemption Day, il incarne un militaire traumatisé par la mort de son escouade en Syrie contraint de reprendre les armes afin de sauver sa femme kidnappée par un groupe d’extrémistes algériens. Pour autant, et même si les ingrédients sont à priori réunis pour une grosse mission d’infiltration hargneuse à la Taken, l’intérêt du réalisateur Hicham Hajji n’est pas nécessairement tourné vers le chaos et la violence. Le sauvetage s’orientera donc vers d’avantage de réalisme, vers un sauvetage plus diplomatique, avec à la clé une poignée de tractations politiques et l’intervention de la CIA – représentés par les personnages incarnés par Andy Garcia et Martin Donovan : l’idée est en effet d’agir avec précaution afin de protéger les intérêts financiers américains dans la région, naturellement liés à la production pétrolière.

De fait, les différents personnages au cœur de Redemption Day sont présentés de façon crédible et intéressante : la caractérisation des personnages durant la première demi-heure de métrage est solide, Hajji s’efforçant de créer une ambiance réaliste, notamment dans les relations de couple entre Brad (Gary Dourdan) et sa femme Kate (Serinda Swan). Hicham Hajji place ainsi ses pions sur l’échiquier du film de façon habile. Ainsi, quand Kate est kidnappée par l’horrible Jafaar El Hadi (interprété par l’horrible Samy Naceri) et ses brutes sanguinaires, Brad est bien déterminé à agir afin que sa femme ne finisse pas décapitée. Pour autant, si déterminé soit-il, les jeux de pouvoir politique tournant autour secteur pétrolier au Moyen-Orient lui mettront pas mal de bâtons dans les roues…

On ne peut que saluer la volonté d’Hicham Hajji de souligner le cynisme des pouvoirs en place lorsqu’il s’agit de mettre dans la balance une notion de « profit » financier qui finira par paraitre plus important que la vie humaine. L’idée est noble, mais dessert malheureusement un peu Redemption Day, dans le sens où il s’agit tout de même d’un petit DTV du samedi soir, et qu’on aurait probablement aimé que le film trouve un véritable souffle épique à travers une opération de sauvetage à la Chuck Norris. Là n’était pas le désir des auteurs du film.

Pour autant, Redemption Day nous proposera tout de même un final riche en fusillades et en action, mais ce dernier arrivera sans doute un peu trop tard pour satisfaire pleinement les amateurs de gros bourrinage. Cela dit, le film d’Hicham Hajji demeure intéressant dans la façon originale avec laquelle il aborde une histoire archi-classique, et Gary Dourdan est plutôt convaincant dans la peau du héros d’action, malgré le fait qu’il soit ici un peu limité dans sa démonstration de bravoure. Cependant, le dernier acte du film tend à laisser imaginer au spectateur qu’une suite des aventures de Gary Dourdan au Moyen-Orient pourrait être possible : on espère qu’Hicham Hajji se laissera alors tenter par les joies simples de la série B d’action, avec plein de gunfights et des explosions à gogo ! Comme le disait Tuco dans Le bon, la brute et le truand : « When you have to shoot, shoot ! Don’t talk ! »

Le Blu-ray

[4/5]

C’est StudioCanal qui nous propose aujourd’hui de découvrir Redemption Day au format Blu-ray, et on ne pourra qu’applaudir à deux mains l’éditeur français, qui s’avère en effet un des derniers à permettre aux cinéphages les plus acharnés de se repaitre de films inédits en salles. Comme d’habitude avec l’éditeur, la galette Haute Définition est assez superbe : définition au taquet, piqué d’une précision redoutable, couleurs éclatantes de naturel… En trois mots, un excellent boulot. Même constat pour les pistes son, toutes deux encodées de façon ample et très spectaculaire en DTS-HD Master Audio 5.1. Les deux mixages sont riches et dynamiques, proposant des effets parfois surprenants, notamment sur les échos. On notera cependant que la répartition et le placement des voix sont un peu plus subtils sur la VO. Pas de bonus.

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