Test Blu-ray : Protection rapprochée

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Protection rapprochée

États-Unis : 1987
Titre original : Assassination
Réalisation : Peter Hunt
Scénario : Richard Sale
Acteurs : Charles Bronson, Jill Ireland, Stephen Elliott
Éditeur : Sidonis Calysta
Durée : 1h28
Genre : Policier, Thriller
Date de sortie cinéma : 15 avril 1987
Date de sortie DVD/BR : 20 mai 2021

Vétéran du service de protection des hautes personnalités de l’état, Jay Killian reçoit pour mission d’assurer la sécurité de Lara Royce Craig, la gemme du président des États-Unis. D’autant moins évident que la first lady n’en fait qu’à sa tête et qu’elle est victime d’une première tentative de meurtre. Pas la dernière… En dépit des problèmes qu’elle lui pose, Killin la protège de son mieux, conscient que quelqu’un de haut placé cherche à se débarrasser d’elle…

Le film

[3/5]

La décennie 80’s fut plutôt placée, pour Charles Bronson, sous le signe des polars sombres et craspec à petit budget tournés pour la Cannon. Ce n’est pas du tout le cas de Protection rapprochée, qui s’impose comme un film lumineux, délaissant les caniveaux pluvieux et les strip-clubs interlopes pour se tourner vers le ciel, la mer, les grands espaces américains – presque un film de vacances en somme pour Charles Bronson, qui à cette occasion retrouvait à l’écran sa femme Jill Ireland – leur seizième film en commun, rien que ça !

Bien entendu, Protection rapprochée est toujours produit par Menahem Golan et Yoram Globus pour le compte de la Cannon, ce qui veut dire que les vacances des tourtereaux se feront tout de même sous le signe de l’action, avec des terroristes et des explosions en pagaille. Le tout n’est pas forcément toujours des mieux torchés, d’ailleurs – peut-être limitée par un budget un peu trop restreint pour être honnête, la réalisation de Peter Hunt est par moments complètement à la ramasse, nous offrant une poignée de séquences certes fort amusantes mais vraiment ratées dans les grandes largeurs. Difficile de croire que derrière la caméra se trouve le réalisateur d’un des meilleurs JezBond qui soient, à savoir Au service secret de sa Majesté (1969).

Le pire, c’est vraiment la séquence de l’accident train / voiture, véritable masterclass de tout ce qu’il ne faut pas faire au montage pour tenter – désespérément – de dynamiser sa mise en scène. Protection rapprochée est donc un film qui navigue entre le WTF absolu et le franchement rigolo, à la façon de la scène de la ferme, durant laquelle Charles Bronson essaie d’atteindre un motard avec un lance-roquettes, où celle du train-couchette, summum de suspense et de spectaculaire, avec nos deux personnes âgées se cachant entre deux wagons.

Le scénario de Protection rapprochée est également assez amusant, surtout dans la façon dont il érige le personnage de Charles Bronson, 66 ans bien tapés, en sex-symbol absolument irrésistible pour toutes les femmes croisant son chemin ; à ce titre, certaines idées et lignes de dialogues sont vraiment savoureuses. On pense forcément à l’attitude de mademoiselle Chang (Jan Gan Boyd), la jeune collègue asiatique de Killian (Bronson), qui doit avoir environ 40 ans de moins que lui, mais qui le poursuit de ses assiduités, le suppliant presque d’avoir des relations sexuelles avec elle. On imagine que ces aspects du scénario avaient du bien flatter l’ego de Papy Bronson. Bien entendu, les séquences mettant en scène Charles Bronson et Jill Ireland sont plus convaincantes, et le charme développé par leur couple à l’écran suffit parfois à nous emporter avec lui.

Du côté du casting, on trouvera également Stephen Elliott (Le flic de Beverly Hills) dans la peau du chef de Bronson, ou Larry Sellers, surtout connu pour son rôle de « Nuage Dansant » dans la série Docteur Quinn, femme médecin, qui incarne ici un amérindien malicieux et vendeur de voitures. On notera aussi, du côté des méchants, les sales trognes de James Lemp et de Billy Hayes, dont la silhouette dégingandée rappelle étrangement celle de Denis Brogniart.

Le Blu-ray

[4/5]

Inédit en France au format DVD, Protection rapprochée débarque donc directement au format Blu-ray grâce à Sidonis Calysta, et l’éditeur s’est fendu d’un bien beau travail de présentation. La définition est satisfaisante, le piqué précis, les couleurs éclatantes, les contrastes soignés et la patine argentique pleinement respectée – on regrettera juste de petites baisses de régimes sur les scènes nocturnes ou en basse lumière, mais dans l’ensemble, la galette Haute-Définition proposée par l’éditeur nous offre la possibilité de (re)découvrir le film dans des conditions vraiment remarquables. Côté son, le film est mixé en DTS-HD Master Audio 2.0, VF et VO mono d’origine. Les deux versions sont d’une belle clarté, sans souffle ni craquements disgracieux.

Du côté des suppléments, outre l’habituelle bande-annonce, on trouvera une présentation du film par Gérard Delorme (9 minutes), qui nous offre cette fois le strict minimum en termes de valeur ajoutée. Néanmoins, si vous n’aviez pas lu la page IMDb consacrée au film, vous apprendrez que le rôle finalement attribué à Jill Ireland devait à l’origine être incarné par Jaclyn Smith, l’une des trois Drôles de dames. Concernant la fameuse scène d’amour entre Killian et Chang, l’actrice Jan Gan Boyd devait à l’origine apparaître nue, mais était extrêmement nerveuse à l’idée de se désaper face à la caméra. Grâce au soutien de Charles Bronson, la scène de nu fut finalement annulée.

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