Test Blu-ray : Pendez-les haut et court

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Pendez-les haut et court

États-Unis : 1968
Titre original : Hang ’em high
Réalisation : Ted Post
Scénario : Leonard Freeman, Mel Goldberg
Acteurs : Clint Eastwood, Inger Stevens, Pat Hingle
Éditeur : Movinside
Durée : 1h54
Genre : Western
Date de sortie cinéma : 20 novembre 1968
Date de sortie DVD/BR : 17 octobre 2017

Sauvé de justesse après avoir été lynché par une bande d’aventuriers qui l’accusaient à tort de voler du bétail, Jed Cooper, reconnu innocent par le juge Fenton, devient marshal. Energique et habile, il remplit ses fonctions avec une redoutable efficacité et réussit à mettre sous les verrous les pires criminels de l’Oklahoma, espérant secrètement retrouver un jour les auteurs de sa pendaison manquée…

Le film

[4/5]

Pendez-les haut et court occupe une place un peu « à part » dans la filmographie de Clint Eastwood. En effet, après avoir tourné trois westerns aux côtés de Sergio Leone entre 1964 et 1966, qui ont fait de lui une véritable icône en Europe, le film de Ted Post constitue son premier western en tant que « star » aux États-Unis. Ainsi, comme pour capitaliser sur le personnage de l’homme sans nom, il s’offre donc un rôle très proche de celui qui l’a rendu célèbre : Jed Cooper, le justicier impitoyable, revenu d’outre-tombe pour traquer une bande de hors-la-loi l’ayant laissé pour mort. Sa quête personnelle est motivée par une soif inassouvie de vengeance, et prend naturellement place dans un Ouest sauvage en pleine déliquescence sociale, au cœur duquel la notion de « justice » n’est pas toujours compatible avec celle de « loi ».

On est donc en terrain connu avec Pendez-les haut et court : le film est sec et impose une poignée de personnages solides menés par un héros froid et deshumanisé, très éloigné des figures classiques du western américain. Ainsi, le film permet à Ted Post de mettre un peu de spagh’ dans son western, Pendez-les haut et court affichant qui plus est également quelques stigmates visuels d’un genre en pleine (r)évolution. Pour autant, le cinéaste américain, formé à la télévision ainsi que sur des westerns beaucoup plus classiques (tels que l’amusant Fais ta prière, Tom Dooley), n’a pas le talent de formaliste d’un Sergio Leone, et le film souffre de nombreux défauts techniques, que le temps tend d’ailleurs à amplifier. Faux raccords et effets de style maladroits se succèdent donc à l’écran, mais rien n’y fera : la présence quasi-hypnotique d’un Clint Eastwood en mode badass 60’s ne pourra qu’emporter le spectateur, qui finira même par trouver que ces menus défauts en rajoutent à la patine « roots » du film, qui propose par ailleurs des scènes assez inédites (la préparation des potences, les pendaisons de groupe…).

Ainsi, Pendez-les haut et court porte en lui les germes des « grands » westerns américains à venir de et avec Clint Eastwood, et même, par certains aspects, de quelques-uns de ses polars futurs. En d’autres termes, le film de Ted Post s’impose certes comme une espèce de « premier jet », de brouillon un peu maladroit… Mais le brouillon d’une œuvre aussi monumentale mérite d’être considéré à sa juste valeur – cinquante ans après sa réalisation, Pendez-les haut et court a clairement gagné ses galons de « petit » classique du genre western.

Le Blu-ray

[4/5]

Disponible chez Movinside au sein de sa nouvelle collection « Western », Pendez-les haut et court s’offre donc aujourd’hui un lifting Haute Définition sur galette Blu-ray ; une galette d’autant plus attendue que l’antique DVD édité par MGM en 2000 ne disposait même pas de sous-titres français… Alors bien entendu, faute de restauration, le résultat proposé ici par Movinside n’est certes pas à la hauteur des éditions Blu-ray des grands films de Sergio Leone, mais le master proposé par l’éditeur est cependant de très bonne tenue, aussi bien côté image que côté son ; le film est proposé au format 1.85:1 respecté et encodé en 1080p. Le piqué est très satisfaisant, l’étalonnage des couleurs ainsi que les contrastes ont été tout particulièrement soignés, et le grain cinéma a été préservé. Quelques plans épars (mais rares) laissent un peu plus à désirer, affichant de grosses baisses de définition, mais l’ensemble demeure absolument recommandable. Le mixage audio est proposé en DTS-HD Master Audio 2.0 et mono d’origine en VF (d’origine) et VO, et le tout s’avère clair et sans souffle, même si la version française tend à saturer un peu. On notera également la présence d’un anecdotique mixage DTS-HD Master Audio 5.1 en version originale, respectant globalement la dynamique d’origine, et donnant une certaine ampleur aux scènes les plus riches en action.

Côté suppléments, Movinside nous propose une très intéressante présentation du film par le critique du Monde Mathieu Macheret, qui revient avec à propos à la fois sur les qualités et les défauts du film de Ted Post.

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