Meurtres à la St-Valentin
Canada : 1981
Titre original : My Bloody Valentine
Réalisation : George Mihalka
Scénario : John Beaird
Acteurs : Paul Kelman, Lori Hallier, Neil Affleck
Éditeur : Sidonis Calysta
Genre : Horreur
Durée : 1h33
Date de sortie cinéma : 10 mars 1982
Date de sortie DVD/BR : 25 février 2025
Au moment où toute la localité de Valentine Bluffs célèbre la Saint-Valentin, plusieurs mineurs périssent à des centaines de mètres sous terre, victimes de la négligence de contremaîtres. Devenu fou à la suite des épreuves traversées, l’unique survivant se venge à coup de pioche avant d’être interné. Des années plus tard, les morts reprennent de plus belle, inaugurés par un cœur encore chaud déposé dans une boite de chocolats. Si la police et la municipalité annulent les festivités de la fête des amoureux, un groupe de jeunes les prend à revers en descendant dans la mine, là où ils croient être libres et en sécurité. En réalité, ils se jettent dans la gueule du loup…
Le film
[3,5/5]
Après le succès-surprise de Vendredi 13 en 1980 (60 millions de dollars de recettes), les studios Hollywoodiens se sont rendus à l’évidence : le jeu de massacre autour d’une bande de jeunes cons décimés l’un après l’autre par un tueur sans pitié permettait de remplir ses caisses pour une mise de départ ridicule. Tous se sont donc précipités afin d’obtenir leur « part du gâteau », et une vague de slashers a commencé à envahir les écrans du monde entier. Le Bal de l’horreur (1980), Le Monstre du train (1980), Meurtres à la St-Valentin (1981), Carnage (1981), Happy Birthday – Souhaitez ne jamais être invité (1981), Une nuit infernale (1981), Massacre au camp d’été (1983), The House on Sorority Row (1983), Vœux sanglants (1984), Week-end de terreur (1986)…
Si les choses changeront vaguement avec le temps, les premiers films de la grosse vague de slashers des années 80 gardaient, tout comme le premier Vendredi 13 d’ailleurs, le secret autour de l’identité du tueur, celui qui décimait en caméra subjective les ados qui buvaient, fumaient des pétards ou envisageaient d’avoir des relations sexuelles en dehors des liens sacrés du mariage. Meurtres à la St-Valentin fait partie de ces slashers au cœur duquel le spectateur ne découvrira qui est le tueur que dans la toute dernière bobine. Il s’agit d’un film d’horreur efficace, avec de solides effets gore et une histoire qui, si elle n’offre jamais de rebondissements spectaculaires, parvient à conserver le mystère sur l’identité du tueur suffisamment longtemps pour maintenir l’attention du spectateur en éveil entre chaque scène de meurtre.
L’un des principaux points forts de Meurtres à la St-Valentin réside dans son contexte et son décor – la petite ville minière – qui lui permettent de mettre en scène un dernier acte prenant place dans une série de mines souterraines désaffectées. Le labyrinthe des tunnels permet au film de jouer efficacement la carte de la claustrophobie, et de faire grimper la tension d’une façon d’autant plus agréable que les scènes de mise à mort proposées par le film s’avèrent plutôt graphiques. Car le tueur ne se limite pas aux meurtres à la pioche ou au pistolet à clous, mais utilise aussi une machine à laver ou une marmite de hot-dogs pour parvenir à ses fins, et les effets gore sont assez réussis. On peut d’ailleurs noter qu’à l’époque de sa sortie, le film de George Mihalka fut exploité dans une version censurée de plusieurs minutes de plans craspecs, et que c’est cette très décevante version qui fut exploitée lors de la sortie du film en DVD chez Paramount il y a une vingtaine d’années. Heureusement, pour la sortie de Meurtres à la St-Valentin en Blu-ray, Sidonis Calysta nous propose enfin d’en découvrir la version intégrale !
Le Blu-ray
[4/5]
Éditeur s’étant plutôt, au fil des années, spécialisé dans le western, Sidonis Calysta prend parfois quelques chemins de traverse afin de proposer au consommateur français des films de genre très attendus dans des éditions DVD / Blu-ray assez sublimes. Cette belle édition de Meurtres à la St-Valentin ne fait pas exception à la règle, s’offrant une édition littéralement superbe qui d’entrée de jeu fera de l’œil au fan de slasher, l’aguichant grâce à son packaging somptueux prenant la forme d’un Mediabook. Un bel objet, au design 100% classe, que vous serez fiers de voir trôner sur vos étagères ! Côté technique, le Blu-ray édité par Sidonis Calysta est d’ailleurs assez excellent. La qualité de l’encodage et de la définition sont remarquables, les couleurs sont éclatantes, le piqué est d’une précision satisfaisante, bref d’est du bon boulot. Côté son, c’est du classique mais efficace DTS-HD Master Audio 2.0 d’origine, en VO mais également en VF, et les deux mixages s’avèrent clairs, nets et sans fioritures. A noter que le doublage français est assuré par quelques acteurs de doublage « cultes » de l’époque, tels que François Leccia, Pierre Fromont, Yves Barsacq ou encore Marc Jolivet.
Du côté des suppléments, on pourra choisir de démarrer le film avec une courte introduction du réalisateur George Mihalka (24 secondes), qui se félicitera que l’on puisse aujourd’hui découvrir le film en version non censurée. On pourra également se régaler d’un entretien avec l’équipe du film (47 minutes) enregistré en 2016 à l’occasion du 35ème anniversaire de Meurtres à la St-Valentin. A l’issue d’une projection du film à Tampa en 2016, George Mihalka et son équipe (Rob Stein, Thomas Kovacs, Peter Cowper, Helene Udy, Alf Humphreys, Lori Hallier et Jim Murchison) échangeront avec le public et partageront une poignée d’anecdotes sur le tournage du film ainsi que sur son statut de film « culte ».
