Test Blu-ray : Le serpent aux mille coupures

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Le serpent aux mille coupures

 
France, Belgique : 2017
Titre original : –
Réalisateur : Eric Valette
Scénario : Hervé Albertazzi (DOA), Eric Valette
Acteurs : Tomer Sisley, Terence Yin, Pascal Greggory
Éditeur : Condor Entertainment
Durée : 1h46
Genre : Thriller, Action
Date de sortie cinéma : 5 avril 2017
Date de sortie DVD/BR : 5 octobre 2017

 

 

Un mystérieux fugitif se voit contraint de se barricader dans une ferme isolée en compagnie de la petite famille qui l’occupe. Ce qu’il fuit ? Un tueur à gages quasi inhumain, lancé à ses trousses pour lui faire payer le meurtre d’un parrain sud-américain…

 

 

Le film

[4/5]

Souvent considéré comme une exclusivité américaine, le cinéma d’action made in France ne rencontre généralement pas de franc succès dans les salles de l’hexagone. Pourtant, de petits chefs d’œuvres se suivent avec une certaine régularité, devenant au fil du temps des films cultes et prouvant à ceux qui en douteraient que les réalisateurs français sont également très capables quand il s’agit de livrer des bandes d’exploitation badass et sans concessions : Dobermann (1997), Total western (2000), Nid de guêpes (2002), Nuit blanche (2011), La proie (2011) ou encore Antigang (2015) sont autant de preuves flagrantes que les français en ont suffisamment dans le falzar pour nous proposer d’excellents films de genre n’ayant rien à envier aux grosses productions américaines.

Avec Le serpent aux mille coupures, Eric Valette revient donc aux affaires avec un polar aux allures de western s’imposant comme une véritable claque dans la gueule du spectateur. Porté par un duo d’acteurs composé de Tomer Sisley et Terence Yin, qui s’imposent tous deux comme de véritables killers blindés de charisme, le métrage déroule un scénario à la fois parfaitement simple et linéaire, mais également d’une efficacité redoutable, permettant à Eric Valette de se concentrer sur les personnages et les tensions qui se dirigent vers un final réunissant forcément toutes les forces en puissance. Tendu, dégraissé, Le serpent aux mille coupures développe une tension presque palpable, faisant forcément penser aux propos de Jean-Pierre Khalfon dans Total western quand le dernier acte se dessine et se dirige tout doucement vers l’inévitable explosion : « ça va sentir la fondue savoyarde ! ».

Néo-western d’une sécheresse et d’une violence rares, proposant des compositions de plans sublimes et des excès occasionnels que n’auraient pas renié les grands noms du cinéma d’exploitation rital des années 70, Le serpent aux mille coupures aurait amplement mérité de rencontrer son public dans les salles. Malheureusement, à cause de deux scènes de torture un peu trop violentes au goût du comité de censure, le film a écopé d’une interdiction aux moins de 16 ans, et a finalement été exploité dans seulement 38 salles en France. Une visibilité très limitée qui ne lui permit naturellement pas de rencontrer le succès qu’il aurait mérité… A rattraper impérativement en vidéo !

 

 

Le Blu-ray

[4/5]

Le serpent aux mille coupures s’offre aujourd’hui un transfert Haute Définition sur galette Blu-ray, sous les couleurs de Condor Entertainment. Et comme d’hab avec l’éditeur, le boulot éditorial est de bonne qualité : le master est d’une précision remarquable, avec des couleurs soignées, des contrastes fins et solides et un très agréable petit grain cinéma. Le niveau de détail est excellent, et l’image offre une bien belle profondeur de champ, on regrettera juste un peu de pixellisation sur les arrière-plans de certaines séquences très sombres. Côté son, le mixage encodé en DTS HD Master Audio 5.1 proposent une spatialisation des plus étonnantes, facilitant encore l’immersion du spectateur dans cette histoire.

Du côté des suppléments, Condor Entertainment nous propose un entretien avec le réalisateur Eric Valette, qui revient en un tout petit peu moins d’une demi-heure sur son attachement aux romans de DOA, sur ses diverses influences (L’homme des hautes plaines surtout), sur le tournage de certaines scènes et sur l’interdiction aux moins de 16 ans. Il y déclare par ailleurs qu’il considère Le serpent aux mille coupures comme son film le plus abouti.

 

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