Test Blu-ray : Le portrait de Jennie

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Le portrait de Jennie

 
États-Unis : 1948
Titre original : Portrait of Jennie
Réalisateur : William Dieterle
Scénario : Paul Osborn, Peter Berneis
Acteurs : Jennifer Jones, Joseph Cotten, Ethel Barrymore
Éditeur : Carlotta Films
Durée : 1h26
Genre : Drame, Fantastique
Date de sortie cinéma : 3 mai 1950
Date de sortie DVD/BR : 21 mars 2018

 

 

New York, 1934. Eben Adams, peintre sans le sou, croise une étrange fillette nommée Jennie Appleton à Central Park. Lui qui avait pour habitude de peindre des paysages ou des natures mortes va esquisser le croquis de cette enfant, éveillant la curiosité des marchands d’art. À chacune de leurs retrouvailles, Jennie vieillit à vue d’œil, jusqu’à se métamorphoser en une belle et jeune demoiselle. À la fois intrigué et fasciné par cette femme semblant venir d’un autre temps, Eben va tenter de percer le mystère de celle qui est devenue sa muse…

 

 

Le film

[4/5]

Ce mois-ci, Carlotta Films semble bien décidé à explorer tous les aspects de la filmographie du producteur David O. Selznick : ainsi, parallèlement au « gigantisme » épico-lyrique représenté par Duel au soleil (1946 – lire notre article), l’éditeur nous propose également de découvrir une autre facette de ce producteur mythique avec Le portrait de Jennie de William Dieterle (1948), œuvre délicate, romantique et toute en nuances évoquant une étrange obsession amoureuse et esquissant les contours d’un personnage féminin aussi fascinant qu’irréel.

Marquant, seulement deux ans après Duel au soleil, les retrouvailles à l’écran du couple formé par Jennifer Jones et Joseph Cotten, Le portrait de Jennie est l’adaptation d’un roman romantico-fantastique signé Robert Nathan, auquel l’incorrigible Selznick va tout de même apporter un faste technique et une ampleur visuelle tout à fait inattendus, mais qui confèrent au récit une élégance et une beauté poétique dont le film ne se départira jamais, mélangeant, la façon des films d’Alfred Hitchcock adaptant Daphné du Maurier, un aspect fantastique apporté par petites touches à une série de concepts psychanalytiques semant irrémédiablement le doute dans l’esprit du spectateur.

En résulte un film hypnotique aux allures de rêve éveillé, porté par la maestria technique et le sens de l’ambiance développés par William Dieterle – Le portrait de Jennie s’impose donc comme un film étrange, volontiers vaporeux et très esthétisant, mais exerçant une véritable fascination sur le spectateur. Une immense réussite pleine de grâce, que l’on est heureux de redécouvrir dans des conditions optimales…

 

 

Le Blu-ray

[4/5]

Car autant l’annoncer d’entrée de jeu, le Blu-ray édité par Carlotta Films rend vraiment honneur au film de William Dieterle et à la sublime photo du Portrait de Jennie, signée Joseph H. August. La restauration a fait des merveilles, nous proposant un rendu très satisfaisant – le film bénéficie d’un joli upgrade Haute Définition. Certes, le master n’est pas parfait (on note bien quelques rayures et autres petits outrages liés au temps), mais la restauration est bien réelle, nous proposant un joli piqué tout en conservant le grain d’origine. Tout n’est pas rose bien sûr : quelques plans, essentiellement nocturnes, marquent quelques baisses de définition, et les contrastes auraient pu être mieux gérés. Néanmoins, le boulot a été fait -et bien fait- pour que nous puissions (re)découvrir le film dans les meilleures conditions possibles. Du côté des enceintes, seule la VO anglaise nous est proposée, en DTS-HD Master Audio 1.0, en mono d’origine évidemment. Cette dernière présente un léger souffle mais on s’en contentera parfaitement. Le film est également proposé dans un mixage DTS-HD Master Audio 5.0 tel qu’il fut exploité dans certaines salles à l’époque de sa sortie. Le rendu est plutôt frontal durant la partie du film en noir et blanc, et un poil plus dynamique pendant les dernières séquences.

Du côté des suppléments, l’éditeur nous propose de voir ou revoir la bande-annonce du film, non restaurée, ce qui nous permettra de nous rendre compte du « bond » qualitatif bien réel lié à cette nouvelle édition.

 

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