Test Blu-ray : Late Night with the Devil

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Late Night with the Devil

États-Unis, Australie, Émirats arabes unis : 2023
Titre original : –
Réalisation : Colin Cairnes, Cameron Cairnes
Scénario : Colin Cairnes, Cameron Cairnes
Acteurs : David Dastmalchian, Laura Gordon, Ingrid Torelli
Éditeur : Wild Side Vidéo
Genre : Horreur
Durée : 1h33
Date de sortie DVD/BR : 11 septembre 2024

Jack Delroy cherche désespérément le petit quelque chose qui manque à son émission de divertissement pour dépasser la concurrence. Le soir d’Halloween, les segments se succèdent et l’ambiance commence sérieusement à déraper sur le plateau, en plein direct…

Le film

[3,5/5]

Peut-on imaginer meilleure façon de légitimer – et, soyons honnête, de promouvoir – un petit film d’horreur indépendant qu’en obtenant l’approbation publique de Stephen King ? Colin et Cameron Cairnes, deux frères australiens œuvrant dans le domaine de l’horreur depuis un peu plus d’une décennie, ont donc reçu ce coup de pouce inattendu du roi incontesté du roman d’épouvante pour Late Night with the Devil, un film de possession bénéficiant d’entrée de jeu d’un concept très original.

En effet, Late Night with the Devil fait le choix de ramener en plein dans les années 70, et plus précisément au cœur d’un « talk-show » télévisé de deuxième partie de soirée – un late-night show typiquement américain et typiquement 70’s, qui évoquera forcément le Tonight Show sur NBC ou le Late Show de CBS. Scénaristes et réalisateurs, les frères Cairnes prennent le found footage à revers en nous proposant de découvrir l’intégralité d’une émission appelée Night Owls, animée par Jack (David Dastmalchian), et diffusée à l’occasion d’Halloween en 1977.

Avant de nous plonger dans l’émission à proprement parler, Late Night with the Devil prend le soin de la contextualiser, grâce à une introduction assurée en voix off par Michael Ironside : Night Owls est donc un talk-show lancé en 1971, qui enregistre de bons résultats d’audience, mais qui demeure toujours à la traîne par rapport au Tonight Show de Johnny Carson sur NBC. Pour se démarquer de son concurrent et attirer l’attention sur son émission, Jack a donc peu à peu pris le parti de jouer la carte du sensationnalisme, notamment en instrumentalisant dans son show le cancer de sa femme Madeleine (Georgina Haig). A l’occasion de l’émission spéciale d’Halloween, Jack engage Christou (Fayssal Bazzi), un médium qui sentira une présence maléfique dans le studio, puis le Dr. June Ross-Mitchell (Laura Gordon), une parapsychologue qui fait la promotion d’un ouvrage sur le Diable et se rend sur le plateau en compagnie de Lilly (Ingrid Torelli), une jeune fille possédée. Un autre invité de l’émission, Carmichael Haig (Ian Bliss), sceptique, est persuadé que les deux intervenants sont des charlatans. La suite de Late Night with the Devil lui montrera qu’il a tort…

Si l’atmosphère développée par Late Night with the Devil fonctionne de façon si oppressante, c’est en grande partie grâce au travail de reconstitution absolument bluffant dont ont fait preuve les frères Cairnes et leur équipe artistique : le production design du film (décors, costumes, format, couleurs…) est absolument remarquable et saisissant. Il contribue à retrouver l’ambiance un peu scandaleuse de la télévision de fin de soirée de l’époque, qui s’imposaient comme une fenêtre sur un monde étrange pour adultes, où tout semblait pouvoir arriver à tout moment.

Late Night with the Devil retranscrit plutôt brillamment cette atmosphère au spectateur, et mêle cette tension à une intrigue surnaturelle. Le résultat n’est pas parfait, notamment en raison du choix des scénaristes / réalisateurs de nous donner à voir ce qui se passait sur le plateau durant les coupures publicitaires. Ces séquences tendent malheureusement à briser l’illusion générée par le reste du film, et n’apportent pas grand chose à la narration, même si elles mettent en évidence les problèmes et l’agitation en coulisses, notamment avec le producteur Leo Fiske (Josh Quong Tart). Au final, si le film joue essentiellement la carte de l’ambiance pendant l’essentiel de sa durée, Late Night with the Devil versera dans l’horreur plus viscérale et graphique dans son dernier acte, qui apportera une touche un peu surréaliste à un final qui ne s’avérera probablement pas aussi satisfaisant qu’on avait pu l’espérer, mais tout de même plaisant pour les amateurs d’horreur et de Grand-Guignol.

Le Blu-ray

[4/5]

Il a beau avoir mis la pédale douce sur les sorties physiques ces dernières années, l’éditeur Wild Side Vidéo semble bien déterminé, malgré les années qui passent, à conserver son statut d’excellence vis à vis du format Haute-Définition. Late Night with the Devil en est une nouvelle preuve flagrante : définition sans faille, piqué précis, couleurs naturelles, noirs denses et contrastes exceptionnels… Difficile de prendre la galette en défaut, et ce même durant quelques petits passages en basse lumière accusant une légère baisse du niveau de détail. Côté son, c’est un également une franche réussite : en VF comme en VO, on pourra s’immerger au cœur de mixages DTS-HD Master Audio 5.1 aussi riches en détails sonores que parfaitement enveloppants : dans les deux cas, l’immersion est totale, on se retrouve littéralement au cœur de cette émission totalement folle. Du côté des suppléments, on trouvera une série d’entretiens avec les acteurs plutôt amusants, puisqu’ils seront menés par Jack Delroy lui-même : Ian Bliss (7 minutes), Ingrid Torelli (8 minutes), Laura Gordon (11 minutes), Josh Quong Tart (12 minutes), Fayssal Bazzi (12 minutes) et Rhys Auteri (12 minutes). Au fil des interviews, une note d’intention générale se dessinera peu à peu, en dépit de l’absence d’entretiens avec David Dastmalchian et les frères Cairnes.

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