La grande muraille
États-Unis, Chine : 2016
Titre original : The great wall
Réalisation : Zhang Yimou
Scénario : Carlo Bernard, Doug Miro, Tony Gilroy, Max Brooks, Edward Zwick, Marshall Herskovitz
Acteurs : Matt Damon, Tian Jing, Willem Dafoe
Éditeur : Universal Pictures
Durée : 1h43
Genre : Aventures, Fantastique
Date de sortie cinéma : 11 janvier 2017
Date de sortie DVD/BR : 16 mai 2017
Entre le courage et l’effroi, l’humanité et la monstruosité, il existe une frontière qui ne doit en aucun cas céder. William Garin, un mercenaire emprisonné dans les geôles de la Grande Muraille de Chine, découvre la fonction secrète de la plus colossale des merveilles du monde. L’édifice tremble sous les attaques incessantes de créatures monstrueuses, dont l’acharnement n’a d’égal que leur soif d’anéantir l’espèce humaine dans sa totalité. Il rejoint alors ses geôliers, une faction d’élite de l’armée chinoise, dans un ultime affrontement pour la survie de l’humanité. C’est en combattant cette force incommensurable qu’il trouvera sa véritable vocation : l’héroïsme…
Le film
[3,5/5]
Entre 2002 et 2007, Zhang Yimou fut le réalisateur d’une poignée de films à très grand spectacle produits entre Hong Kong et la Chine (Hero, Le secret des poignards volants, La cité interdite), qui remportèrent tous un immense succès à l’international. La découverte de son nom aux commandes de La grande muraille n’a donc rien de très étonnant : son expérience sur de « grosses machines » en provenance d’Asie le mettait en première place sur la liste des cinéastes enclins à mener à bien cet énorme blockbuster historico-fantastique, fruit de la collaboration entre la Chine et les États-Unis.
Mettant en scène Matt Damon et prenant place sur la Grande Muraille de Chine, ce nouveau film de Zhang Yimou joue la carte du déluge de couleurs et de l’action décomplexée, dans une Chine fantasmée, représentée dans une ambiance d’Heroic Fantasy à la Warcraft, et laissant clairement de côté la rigueur historique. Pour autant, La grande muraille n’en est pas un spectacle désagréable, au contraire : les combats sont nombreux, variés et très spectaculaires, le récit prend le parti d’aller toujours de l’avant, malgré les incohérences et approximations narratives, et au final, il est quasi-impossible de trouver le temps long devant cette débauche d’action ininterrompue, mélangeant combats guerriers inspirés des adaptations de Tolkien par Peter Jackson et les arts martiaux câblés hérités du wu xia pian.
Zhang Yimou sait captiver son public, et lui offre avec La grande muraille un divertissement royal, spectaculaire et familial, bien emballé et d’autant plus enthousiasmant que la durée du film est relativement faible (1h43), rompant clairement avec les films-fleuves qui peuplent généralement le genre. Si le fait d’opter pour un récit allant à l’essentiel empêchera sans doute les fans d’Heroic Fantasy de retrouver le souffle épique et la noblesse des personnages qui leur plaît habituellement tant dans le genre, cela permettra en revanche à ceux qui ne goûtent que très peu ce type de cinéma de s’amuser en mode pop corn devant le spectacle de cette guerre entre hommes et créatures mythologiques.
Le Blu-ray
[4,5/5]
C’est Universal Pictures qui nous propose aujourd’hui de voir et revoir La grande muraille sur support Blu-ray, et comme à son habitude, l’éditeur nous livre une galette techniquement irréprochable. Le master est d’une superbe précision, affichant un piqué d’une précision absolue tout en préservant un grain prononcé. Les couleurs explosent littéralement, et les noirs sont solides et profonds. Côté son, l’éditeur fait également dans la démesure puisque le film de Zhang Yimou bénéficie d’une piste Dolby Atmos à la fois en version originale ET en version française. Les amplis non compatibles décoderont ces deux pistes tonitruantes en Dolby TrueHD 7.1. Les deux mixages s’avèrent donc d’un dynamisme échevelé, surtout sur les scènes de batailles naturellement, et quand les hommes affrontent les « Tao Tei », tous les canaux y vont de leur puissance et le caisson de basses sollicité à intervalles très réguliers. Le film étant déjà très impressionnant, ce mixage ajoute encore à l’ambiance et participe pleinement à l’immersion du spectateur au cœur du film. Un sans-faute absolu…
Du côté des suppléments, outre les deux bandes-annonces en avant-programme (La momie suivi de Fast & Furious 8), l’éditeur nous propose un tour du propriétaire très protocolaire, avec une poignée de courtes scènes coupées qui s’accompagneront d’une poignée de featurettes délivrant la langue de bois Hollywoodienne habituelle, mais s’avérant plutôt intéressantes tout de même (surtout celles portant sur les armes et les costumes). Matt Damon sera quasi-omniprésent durant ces suppléments, Zhang Yimou beaucoup plus rare.