Test Blu-ray : Gallows

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Gallows

 
États-Unis : 2015
Titre original : The gallows
Réalisateur : Travis Cluff, Chris Lofing
Scénario : Travis Cluff, Chris Lofing
Acteurs : Reese Mishler, Pfeifer Brown, Ryan Shoos
Éditeur : Warner bros.
Durée : 1h40
Genre : Horreur
Date de sortie cinéma : 22 juillet 2015
Date de sortie DVD/BR : 6 janvier 2016

 

 

Dans une petite ville, un accident se produit pendant le spectacle de fin d’année du lycée et fait plusieurs morts. Vingt ans plus tard, des lycéens du même établissement remontent la pièce pour rendre hommage aux victimes de la tragédie, mais découvrent qu’il vaut mieux parfois ne pas ressusciter les fantômes…

 

 

Le film

[3/5]

Le hasard du calendrier donne parfois une touche macabre à certaines sorties vidéo : ainsi, alors que les médias commémorent aujourd’hui largement le premier anniversaire du massacre perpétré dans les locaux de Charlie Hebdo, voici donc que Warner Bros. nous propose de (re)découvrir Gallows, énième found footage horrifique sorti des écuries Blumhouse, mettant cette fois en scène un boogeyman nommé… Charlie. Charlie le bourreau, qui traque les étudiants en revêtant un masque de cuir et les pendant à qui mieux-mieux.

On ne reviendra pas à nouveau ici sur l’attachement des producteurs de films horrifiques aux intrigues « à twist » tournées selon la technique dite du « found footage » (on a encore abordé la question il y a peu en évoquant la sortie en vidéo de Sinister 2), Gallows mélangeant allégrement les deux avec ce qu’on pourrait à priori considérer comme un certain opportunisme. On va plutôt essayer de se concentrer sur la « petite histoire » qui se cache derrière le film, qui s’avère pour une fois assez intéressante. L’origine du projet Gallows remonte en réalité à 2011, époque au cours de laquelle le jeune Chris Lofing rencontre Travis Cluff, avec qui il va s’associer afin de fonder Tremendum Pictures, boite qui leur permettra de tourner et monter en deux jours une bande-annonce de Gallows destinée à financer leur film. Ainsi, ils tournent leur found footage de façon complètement indépendante en 2012, avec quatre acteurs inconnus utilisant devant la caméra leurs véritables patronymes – en l’occurrence Reese Mishler, Pfeifer Brown, Ryan Shoos et une jeune femme que nous appellerons Mrs X : impossible de trouver une quelconque référence à son identité, que ce soit sur le Net ou dans les bonus du Blu-ray. On a d’ailleurs envoyé un « tweet » aux deux réals afin d’en savoir plus, sans réponse pour le moment. C’est en 2014, soit environ deux ans après le tournage du film, que Jason Blum et Blumhouse Pictures débarquent dans l’histoire. Non pas pour simplement distribuer le film comme ils l’ont fait en venant à la rescousse de The green inferno, non… Leur démarche fut cette fois un peu différente.

Plutôt que de simplement distribuer le film déjà terminé dans les salles, Blum et sa clique convainquent les deux réalisateurs de retourner le même film, qui serait selon eux plus susceptible d’être exploité en salles et non uniquement en VOD. On prend donc les mêmes et on recommence, à une exception près : exit Mrs X., l’actrice ayant d’après les deux réalisateurs « un écart de poids trop important entre les deux tournages », et bienvenue Cassidy Gifford, fille de Frank et Kathy Lee Gifford. Pour le reste, Gallows version 2015 reste essentiellement le même film que son « brouillon » réalisé en 2012. Tourné à l’économie, organisé afin d’optimiser visuellement un budget famélique, la mise en scène était déjà pensée de façon à imprimer sa marque le plus efficacement possible. Quelques séquences disparaissent, d’autres font leur apparition ou se voient légèrement rallongées, la toute fin du métrage change également, mais le corps du film reste presque entièrement similaire, au point que cela en est à vrai dire assez troublant. Found footage on ne peut plus classique, avec ses jump-scares, son (ses) twist(s) et ses limites intrinsèques que d’aucuns considèrent comme ses forces, Gallows effraiera les uns et agacera les autres. Reste que le rythme est plutôt bien géré (1h20, ça passe vite aussi faut avouer) et que l’imagerie créée autour de « Hangman Charlie » est visuellement sympathique. Même s’il a réuni moins de 100.000 personnes dans les salles françaises, le succès fut au rendez-vous de par le monde, ce qui laisse donc augurer d’une ou plusieurs suites : quand on ramène les 42 millions de dollars récoltés par le film au box-office mondial (un chiffre un peu bas pour une production Blumhouse) au budget du film (100.000 dollars), on peut supposer que rapporter 420 fois son budget est probablement une culbute suffisante pour considérer sérieusement un retour en force du boogeyman dans les deux à trois ans à venir.

 

 

Le Blu-ray

[4,5/5]

Le Blu-ray édité par Warner bros. est forcément à l’avenant d’un tournage en vidéo. Comme pour tous les films dits de « found footage », le transfert du film sur galette HD est relativement fluctuant, puisque plusieurs caméras bien distinctes semblent avoir été utilisées pour le tournage, et que l’absence de mise au point est une des caractéristiques fortes du genre. Le rendu général oscille donc entre le superbe et le flou, entre le piqué d’enfer et le grain nettement plus accentué. On relèvera aussi un peu de bruit vidéo par ci par là, mais cela reste finalement cohérent avec la méthode de tournage. Les plans en basse lumière souffrent un peu plus que les autres, mais plus ou moins selon les séquences encore une fois. Côté son, la version originale encodée en DTS-HD Master Audio 5.1 tire vraiment son épingle du jeu : imposant au spectateur une spatialisation purement stressante et des détails d’une précision épatante, ce mixage sonore contribue très largement à l’immersion du spectateur dans l’ambiance voulue oppressante du métrage. La VF, simplement proposée en Dolby Digital 5.1, nous balance son chaud effroi de façon nettement moins fine, mais le caisson de basse fait son taf et le tout se révèlera parfaitement efficace, surtout pour les femmes et les petites flippettes.

Du côté des suppléments, l’éditeur fait vraiment très fort en nous proposant de découvrir toutes les étapes du cheminement artistique des deux réalisateurs, tel un « work in progress » ayant finalement mené au film tel que nous le voyons aujourd’hui. On aura donc droit à la bande-annonce de 2011 et à l’intégralité du film de 2012 (1h20, comme le vrai), en HD et VOST. Une featurette sur la création du boogeyman et un entretien avec les deux réalisateurs mené par Jason Blum lui-même reviendra sur la trajectoire de Chris Lofing et Travis Cluff, ainsi que sur le destin du film. Enfin, une série de scènes coupées et un bêtisier fermeront le bal. On attire tout spécialement votre attention sur la séquence du bêtisier durant laquelle Ryan Shoos et Chris Lofing piègent le reste du casting en leur faisant croire à une fausse baston… Un tour du propriétaire complet et intéressant, même si certains points d’interrogation demeurent : qui est donc Mrs X. ?

 

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